Wir Sind Helden

Die Reklamation

Die Reklamation

 Label :     Emi / Labels / Reklamation 
 Sortie :    vendredi 04 juillet 2003 
 Format :  Album / CD   

Très peu connus par chez nous, Wir Sind Helden est pourtant l'un des groupes les plus sympa au monde. En une douzaine d'année de carrière, ils auront proposé un rock des plus simples (et donc accessible à tous) sans pour autant être commercial, stupide, ou autre adjectif péjoratif que l'on pourrait coller trop vite à un groupe à succès.

Et oui, Wir Sind Helden a eu en Allemagne un succès plutôt phénoménal il y a 10 ans, moment où la crise du disque pointait douloureusement le bout de son nez. En France, peu de groupes allemands réussissent à passer nos frontières, même ceux à succès, surtout lorsqu'ils chantent en allemand... Allez quand on tente de se souvenir des groupes ou artistes allemands connus du grand public, on peut retenir Scorpions, puant autant que le parfum du même nom, des 99 ballons de Nena, de Rammstein (qui font sourire certains et emballent complètement d'autres, grâce à leurs tronches issues de Ken Le Survivant et leurs pectoraux huilés et saillants, chantres d'une musique virile, belle et décadente, mais là n'est pas le propos...), de l'irremplaçable Falco ("Rock Me Amadeus") et des ultras respectés Einstürzende Neubauten. Wir Sind Helden a pourtant tenté de conquérir notre territoire, via notamment le single "Aurélie", racontant les déboires amoureux d'une française de l'autre côté du Rhin. D'ailleurs, Wir Sind Helden compte parmi ses rangs un membre d'origine française, répondant au très pittoresque nom de Jean-Michel Tourette (guitares et claviers). On ne serait plus très loin de la fameuse image de Miterrand et Kohl se tenant la main, avec cette déclaration d'amitié...

Mais musicalement, ça ressemble à quoi Wir Sind Helden ? A de la Pop, à du Rock. Point. Pas plus. Ni moins. De la simplicité, du fun, avec quelques petits moments profonds, sans prétentions mais touchants néanmoins. En témoigne ce Die Reklamation, sorti il y a 10 ans. Coloré, frais, innofensif, Die Reklamation est l'archétype même de l'album sympa. Oui, les Wir Sind Helden sont sympas (comme Weezer, comme Ash...). Judith Holofernes (chant, guitare), Pola Roy (batterie et accessoirement époux de la Judith), Mark Tavassol (basse) et ,quoi que dise son nom, Jean-Michel Tourette sont sympas en interview et ont des tronches sympas. On est loin de Rammstein... Bienvenue du côté gentil de la force allemande.
L'album démarre par le bondissant "Ist Das So", proche de ce que peut évoquer une power pop sixties, en plus allemand bien entendu. "Russel An Schwanz" poursuit, dans une veine un peu plus "méchante" (même si les Wir Sind Helden sont très gentils...) lors des passages avant les refrains, très 90's. Puis déboule le tubesque "Guten Tag", au synthé déboulonnant et au rythme fun et survitaminé, la Judith débitant des paroles cyniques avec un ton toujours frais. On sent une véritable énergie communicative dans ce morceau, comme sur "Ist Das Do" d'ailleurs et "Heldenzeit", véritable hymne de super héros pop (souvenez vous du générique du "Batman" des 60's, en un peu plus power punk) et super marrant (oui, la présente chronique a un petit côté Bisounours). D'autres chansons comme "Du Erkennst Mich Nicht Wieder" ou "Die Zeit Heilt Alle Wunder" sont parfois un peu trop gentillets et adolescents, mais si vous avez un cœur, vous ne détruirez quand même pas votre support d'écoute."Denkmal" est un autre tube, un peu plus grave, mais encore léger, sans se contredire. "Ausser Dir" et "Die Nacht" concluent avec quelque amertume l'album, une veine qu'ils poursuivront un peu plus sur l'album suivant Von Hier An Blind". De ce tour d'horizon, reste tout de même un sommet : "Monster", un titre quelque part entre le "1979" des Smashing Pumpkins et le "17 Seconds" des Cure, où grâce à ces influences les Wir Sind Helden trouvent une urgence simple et belle, que l'on aimerait entendre plus souvent.

La note reste très personnelle, mais Die Reklamation présente l'avantage d'être un album humble, rock dans sa plus évidente simplicité, et pourra peut-être séduire ceux qui ne sont pas bloqués par la langue de Goethe.


Excellent !   18/20
par Machete83


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