Izegrim
The Ferryman's End |
Label :
Listenable |
||||
Quiconque a un tant soit peu suivi l'évolution du Métal sur ces vingt dernières années ne trouvera absolument plus surprenant de voir qu'une formation de Thrash puisse avoir en son sein une chanteuse, quand bien même elle jouerait également de la basse. En effet, s'il y a eu une évolution notoire depuis Theatre Of Tragedy et les chanteuses potiches à la Liv Kristine, il n'y a aujourd'hui plus rien d'exceptionnel à entendre une femme éructer, un des meilleurs exemples restant Mel Mongeons du groupe de Grind canadien Fuck The Facts.
Pourtant, il semblerait qu'auprès d'un certain public, ce soit encore la marque d'une émancipation, d'une affirmation de la féminité dans un milieu réputé machiste alors qu'il suffit de faire un concert de Métal dans sa vie pour se rendre compte qu'il n'y a pas plus courtois et respectueux qu'un pelut (patois occitan signifiant "chevelu", ne me remerciez pas d'enrichir votre vocabulaire), bref, tout ça pour dire qu'on nage encore dans les préjugés réconfortants et que, quoi qu'on en dise, dès qu'il y a une nana derrière le micro, vous pouvez être sûr que la campagne promotionnelle tournera autour d'elle.
Vous l'aurez donc compris, Izegrim possède donc une chanteuse bassiste en la personne de Marloes Voskuil. Pour ma part, cela ne me fait ni chaud ni froid, tout ce qui m'intéresse c'est la qualité du disque, The Ferryman's End en l'occurrence. Pour être honnête, le groupe a beau exister depuis la toute fin des années 90, sa longévité n'en fait pas pour autant une formation de premier plan. Du Thrash Death Métal tel qu'en propose cette galette, on en trouve par brouettes entières. Sur le plan de l'originalité, il va donc falloir repasser et ce en dépit, peut-être pour la première fois de leur carrière, d'une pochette réussie même si, dans son esthétique, elle me rappelle fortement celle des derniers Soulfly et Hate Eternal. Mais passons, un disque n'est pas fait que pour être joli sur une étagère, à un moment donné il faut l'écouter.
N'étant pas un fin spécialiste de la carrière des Hollandais (je ne connais guère que l'album précédent, Congress Of The Insane), je serai bien en peine de situer ce dernier rejeton mais, si je suis mon instinct, il ne se démarque que peu des précédents. Pour donner quelques points de repère, je placerais Izegrim entre le Carcass de ces dernières années (depuis Swansong en gros), notamment du fait des vocaux m'évoquant clairement ceux de Jeff Walker (n'oublions pas qu'une femme tient le micro) et l'incontournable Arch Enemy. Bien heureusement, à la différence de ces derniers, Izegrim ne se sent pas obligé d'en faire des caisses pour se donner un côté Evil, avec pour conséquence que si The Ferryman's End est on ne peut plus classique dans son interprétation, il n'en reste pas moins très efficace pour quiconque aime ce genre de Métal, c'est-à-dire un croisement entre le punch du Thrash, l'agressivité du Death Mélodique et un certain sens du solo, du genre où tu te sens obligé de dresser l'index et l'auriculaire. Inutile de préciser que la production est de bonne qualité car, de nos jours, il faut le faire exprès pour sonner comme un balai à chiottes.
Il reste que quarante minutes d'Izegrim, c'est encore un peu trop pour moi. Dix de moins aurait sans doute évité chez moi ce sentiment de lassitude inhérent à la répétitivité des riffs et du tempo, même si le groupe se fend à l'occasion de quelques ralentissements salutaires. Rien de spectaculaire ou d'indispensable donc, rien que la trace laissée par une formation dévouée corps et âme au Métal et qui, sans prétention ni outrecuidance, s'évertue à proposer ce qu'elle sait faire de mieux : du Thrash.
Pourtant, il semblerait qu'auprès d'un certain public, ce soit encore la marque d'une émancipation, d'une affirmation de la féminité dans un milieu réputé machiste alors qu'il suffit de faire un concert de Métal dans sa vie pour se rendre compte qu'il n'y a pas plus courtois et respectueux qu'un pelut (patois occitan signifiant "chevelu", ne me remerciez pas d'enrichir votre vocabulaire), bref, tout ça pour dire qu'on nage encore dans les préjugés réconfortants et que, quoi qu'on en dise, dès qu'il y a une nana derrière le micro, vous pouvez être sûr que la campagne promotionnelle tournera autour d'elle.
Vous l'aurez donc compris, Izegrim possède donc une chanteuse bassiste en la personne de Marloes Voskuil. Pour ma part, cela ne me fait ni chaud ni froid, tout ce qui m'intéresse c'est la qualité du disque, The Ferryman's End en l'occurrence. Pour être honnête, le groupe a beau exister depuis la toute fin des années 90, sa longévité n'en fait pas pour autant une formation de premier plan. Du Thrash Death Métal tel qu'en propose cette galette, on en trouve par brouettes entières. Sur le plan de l'originalité, il va donc falloir repasser et ce en dépit, peut-être pour la première fois de leur carrière, d'une pochette réussie même si, dans son esthétique, elle me rappelle fortement celle des derniers Soulfly et Hate Eternal. Mais passons, un disque n'est pas fait que pour être joli sur une étagère, à un moment donné il faut l'écouter.
N'étant pas un fin spécialiste de la carrière des Hollandais (je ne connais guère que l'album précédent, Congress Of The Insane), je serai bien en peine de situer ce dernier rejeton mais, si je suis mon instinct, il ne se démarque que peu des précédents. Pour donner quelques points de repère, je placerais Izegrim entre le Carcass de ces dernières années (depuis Swansong en gros), notamment du fait des vocaux m'évoquant clairement ceux de Jeff Walker (n'oublions pas qu'une femme tient le micro) et l'incontournable Arch Enemy. Bien heureusement, à la différence de ces derniers, Izegrim ne se sent pas obligé d'en faire des caisses pour se donner un côté Evil, avec pour conséquence que si The Ferryman's End est on ne peut plus classique dans son interprétation, il n'en reste pas moins très efficace pour quiconque aime ce genre de Métal, c'est-à-dire un croisement entre le punch du Thrash, l'agressivité du Death Mélodique et un certain sens du solo, du genre où tu te sens obligé de dresser l'index et l'auriculaire. Inutile de préciser que la production est de bonne qualité car, de nos jours, il faut le faire exprès pour sonner comme un balai à chiottes.
Il reste que quarante minutes d'Izegrim, c'est encore un peu trop pour moi. Dix de moins aurait sans doute évité chez moi ce sentiment de lassitude inhérent à la répétitivité des riffs et du tempo, même si le groupe se fend à l'occasion de quelques ralentissements salutaires. Rien de spectaculaire ou d'indispensable donc, rien que la trace laissée par une formation dévouée corps et âme au Métal et qui, sans prétention ni outrecuidance, s'évertue à proposer ce qu'elle sait faire de mieux : du Thrash.
Pas mal 13/20 | par Arno Vice |
En ligne
240 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages