Neutral Milk Hotel

Ferris Wheel On Fire

Ferris Wheel On Fire

 Label :     Neutral Milk Hotel 
 Sortie :    lundi 12 décembre 2011 
 Format :  Maxi / CD  Vinyle   

Jusqu'en 2011, l'entité mythique Neutral Milk Hotel était réputée pour être l'archétype ultime du messie de l'indie. Jugez plutôt : en 1996 ils sortent On Avery Island, superbe mise en bouche tout en fuzz, chaque piste se fondant dans la suivante. Une base solide de fidèles commence à se créer. En 1998 paraît un disque qui aura fait pâlir d'embarras les inventeurs de l'adage du " difficile second album ". In The Aeroplane Over The Sea explose dans les règles de l'art les canons posés par son prédécesseur, alliant songwriting stellaire, interprétation galvanisée, imagerie puissamment allusive, et bien sûr percées jouissives du tout-puissant fuzz. Les fidèles commencent alors à accourir par milliers. Et puis plus rien. Sans même s'offrir le luxe d'une crucifixion en règle, Jeff Mangum et ses compères plongent alors dans un silence qui s'annonce éternel. Jusqu'en 2011, donc. Plus de dix ans après, le culte est plus puissant que jamais, ses suiveurs se sont reproduits, d'autant plus avec l'arrivée d'Internet, et se regroupent dans des caves glauques pour célébrer leur foi d'une seule voix. Enfin je crois... Toujours est-il qu'en 2011, Mangum & comparses deviennent l'archétype ultime du messie de l'indie qui se souvient que ses fans existent.

Et pour fêter leur résurrection en guise d'oeuf de Pâques ; des promesses de live et un coffret pour sceller l'intégralité œuvre. Dans ce coffret, on aura le plaisir de trouver le présent objet : un EP exclusif nommé Ferris Wheel On Fire, doté d'inédits, d'alternate takes, de morceaux retravaillés et d'une superbe pochette. La groupie pleine d'espoir avide de come-backs pourra trouver cela bien maigre ; huit morceaux courts, assez peu de neuf... mais on devra bien s'en satisfaire. Et le chérir éternellement, of course. Parce qu'il s'agit tout de même d'une petite pierre de plus dans l'héritage d'un sacré groupe et ces huit fragments nous permettront de jouer tout notre saoul au jeu du puzzle ; à comprendre d'où vient tel morceau, à savoir quelle version est la meilleure...

"Oh Sister" est tout désigné pour l'occasion ; on entendra dedans, aussi bien musicalement que textuellement, une sorte de prequel à "Oh Comely", voire à "Ghost". "April 8th" et "A Baby Pree/Glow Into You" se voient gratifiées d'une interprétation basique, guitare/voix ; bon choix, c'est bien là que le Jeff excelle le plus – doit-on repasser "Two Headed Boy" ou"Oh Comely" pour vous en convaincre ? "Engine" (à l'origine la face B du single "Holland 1945") n'a jamais vraiment été parmi mes morceaux favoris du groupe, cette nouvelle version aura eu au moins le mérite de confirmer que la scie musicale c'est bigrement chouette. Les autres inédits, s'ils ne s'élèvent pas à la hauteur du dément "Oh Sister" valent très largement le coup d'oreille, ne serait-ce que pour s'assurer que Jeff Mangum est décidément incapable de pondre une mauvaise chanson. Tout cela n'aura certes pas contenté la soif des fans voraces de la plus culte des fanfares indies, mais entre deux moments de grâce (et une pression sur le bouton Repeat) il aura préparé le terrain pour les concerts dantesques à venir.


Très bon   16/20
par X_Wazoo


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