White Lung
Sorry |
Label :
Deranged |
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Grande révélation de 2014 pour beaucoup d'âmes en recherche de fortes sensations musicales, White Lung avait en effet délivré un énorme coup de poing dans les tronches, avec bruit et fureur mélodique, via l'excellent Deep Fantasy. Il restait donc à remonter rétrospectivement le reste de leur discographie et tenter d'y trouver d'autres perles.
White Lung donc... Une explosion punk hardcore, dynamitée au grunge et laissant derrière elle des débris pop voire post punk. Un de ces groupes qu'on n'attend plus à l'heure des poppeux folkeux et de leur musique pour pique-nique Facebook.
3 jeunes gens qui n'ont pas l'air d'être des bourreaux d'oreilles à première vue: Anne-Marie Vassiliou, la batteuse, ressemble à une étudiante en psychologie et a la tronche de la bonne copine qu'on peut retrouver partout sur les campus. Mais elle a la puissance d'une moissonneuse batteuse (ben oui...) New Holland CR1090 (oui, chroniquer permet de se renseigner sur les innovations agricoles) et la rapidité d'une mitrailleuse MG42 (et chroniquer permet aussi de se renseigner sur les grandes armes de guerre).
Au chant, nous avons Mish Way, grande blonde péroxydée, qui gueule mais qui gueule mélodiquement, une sorte de version plus actuelle d'une Courtney Love débarrassée de ses mauvais côtés (peut-être pas de ses mauvais penchants...), nous jetant ses paroles acides, torturées, désespérés comme un camion Volvo FH16 (ce fut aussi l'occasion d'explorer le monde passionnant des véhicules lourds...) filant à toute vitesse sur notre corps réduit en bouillie par tant de puissance.
Et il y a Kenneth William, un type qui à l'air d'être le plus sympa du monde, là aussi un jeune à qui on accorderait toute confiance. Mais ses guitares sont tortueuses et tortureuses, bruitistes et mélodiques. Un truc unique. Bref, ce mec est doué.
Sorry, deuxième album de White Lung, dure dix-neuf petites minutes. Un album qui, de par sa durée et son style pourrait faire faussement croire qu'on va vite en maîtriser les moindres recoins. Ce serait se tromper. Il faut vraiment prendre à un moment le temps d'écouter chaque titre pour ce qu'il est. L'écoute d'un seul bloc vous laisse en effet sonné, sans comprendre ce qui s'est passé, sans avoir retenu tel titre ou tel autre, peu importe le mode repeat. C'est là où Sorry pourrait s'opposer à son successeur, où chaque morceau, malgré une certaine rapidité, trouvait ses propres lois.
L'autre différence est un aspect un peu moins pop ou en tout cas plus brut. En effet, White Lung est encore sur cet album sur une "petite" structure (Deranged Records) et passera sur Domino sur Deep Fantasy. Mais déjà, White Lung cherche à synthétiser sa formule et s'entraîne avec vaillance pour la suite. "Take The Mirror" en ouverture, ou le single "Bag" contiennent cette force addictive que l'on retrouvera sur l'effort suivant. Pour le reste, il y a toujours cette intransigeance et cette urgence, le fait d'aller le plus vite possible, avec le maximum de déflagration sonore. Il y a à la fois une peur fuyante chez White Lung et le refus de cette peur, de la combattre par tous les moyens: "The Bad Way" par exemple, derrière sa rythmique implacable, laisse la place à des riffs mélancoliques trompeurs par leur urgence. On a beau avoir l'impression qu'elle crie, Mish Way chante bel et bien tout un paradoxe... White Lung, l'expression d'une jeunesse qui cache bien son jeu?
Sorry n' a pas l'aspect définitif de Deep Fantasy, le groupe se cherche encore sur quelques morceaux, mais montre qu'il en a dans le ventre même si celui-ci est tordu de douleurs. On peut déjà penser que ce groupe ne cessera de se bonifier avec le temps...
White Lung donc... Une explosion punk hardcore, dynamitée au grunge et laissant derrière elle des débris pop voire post punk. Un de ces groupes qu'on n'attend plus à l'heure des poppeux folkeux et de leur musique pour pique-nique Facebook.
3 jeunes gens qui n'ont pas l'air d'être des bourreaux d'oreilles à première vue: Anne-Marie Vassiliou, la batteuse, ressemble à une étudiante en psychologie et a la tronche de la bonne copine qu'on peut retrouver partout sur les campus. Mais elle a la puissance d'une moissonneuse batteuse (ben oui...) New Holland CR1090 (oui, chroniquer permet de se renseigner sur les innovations agricoles) et la rapidité d'une mitrailleuse MG42 (et chroniquer permet aussi de se renseigner sur les grandes armes de guerre).
Au chant, nous avons Mish Way, grande blonde péroxydée, qui gueule mais qui gueule mélodiquement, une sorte de version plus actuelle d'une Courtney Love débarrassée de ses mauvais côtés (peut-être pas de ses mauvais penchants...), nous jetant ses paroles acides, torturées, désespérés comme un camion Volvo FH16 (ce fut aussi l'occasion d'explorer le monde passionnant des véhicules lourds...) filant à toute vitesse sur notre corps réduit en bouillie par tant de puissance.
Et il y a Kenneth William, un type qui à l'air d'être le plus sympa du monde, là aussi un jeune à qui on accorderait toute confiance. Mais ses guitares sont tortueuses et tortureuses, bruitistes et mélodiques. Un truc unique. Bref, ce mec est doué.
Sorry, deuxième album de White Lung, dure dix-neuf petites minutes. Un album qui, de par sa durée et son style pourrait faire faussement croire qu'on va vite en maîtriser les moindres recoins. Ce serait se tromper. Il faut vraiment prendre à un moment le temps d'écouter chaque titre pour ce qu'il est. L'écoute d'un seul bloc vous laisse en effet sonné, sans comprendre ce qui s'est passé, sans avoir retenu tel titre ou tel autre, peu importe le mode repeat. C'est là où Sorry pourrait s'opposer à son successeur, où chaque morceau, malgré une certaine rapidité, trouvait ses propres lois.
L'autre différence est un aspect un peu moins pop ou en tout cas plus brut. En effet, White Lung est encore sur cet album sur une "petite" structure (Deranged Records) et passera sur Domino sur Deep Fantasy. Mais déjà, White Lung cherche à synthétiser sa formule et s'entraîne avec vaillance pour la suite. "Take The Mirror" en ouverture, ou le single "Bag" contiennent cette force addictive que l'on retrouvera sur l'effort suivant. Pour le reste, il y a toujours cette intransigeance et cette urgence, le fait d'aller le plus vite possible, avec le maximum de déflagration sonore. Il y a à la fois une peur fuyante chez White Lung et le refus de cette peur, de la combattre par tous les moyens: "The Bad Way" par exemple, derrière sa rythmique implacable, laisse la place à des riffs mélancoliques trompeurs par leur urgence. On a beau avoir l'impression qu'elle crie, Mish Way chante bel et bien tout un paradoxe... White Lung, l'expression d'une jeunesse qui cache bien son jeu?
Sorry n' a pas l'aspect définitif de Deep Fantasy, le groupe se cherche encore sur quelques morceaux, mais montre qu'il en a dans le ventre même si celui-ci est tordu de douleurs. On peut déjà penser que ce groupe ne cessera de se bonifier avec le temps...
Sympa 14/20 | par Machete83 |
En écoute : https://whitelung.bandcamp.com/album/sorry
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