Turzi
C |
Label :
Record Makers |
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Tout le monde sait que ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau.
Accessoirement d'un peu de chasse et de pêche aussi.
Mais ça, Romain Turzi l'a bien compris. Jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut.
Ce C sera ornithologique ou ne sera pas. Grandiloquent aussi, avec la voix soprane de Caroline Villain qui vient hanter ce disque de façon presque lyrique, nous embarquant dans ce qu'on pourrait appeler une musique de film imaginé, si Anton Newcombe ne s'était pas approprié ce titre pour le prochain album du Brian Jonestown Massacre.
Un voyage, un trip à travers les émotions musicales de Turzi, débutant crescendo par un "Coucou" démonstratif, nous donnant malgré nous l'impression de nous muter en "Cygne", ou de survoler un paysage meurtri tel un Nils Holgersson sur ses oies. L'organique et le synthétique fusionnent sans crier gare le long de ses neuf pistes, flirtant forcément avec un krautrock contemplatif sur "Corbeau", puis l'on survole un quai de gare fantasmé, sur lequel on voit des gens, trop loin d'eux pour distinguer les paroles, le regard en dit suffisamment, le départ, le chagrin du moment est magnifié par cette "Colombe" rassurante, l'illustration sonore du "Orly" de Brel en quelque sorte. La tempête gronde, la mutation en "Cormoran" s'effectue, et le survol d'une tempête se fait à la merci des vents & marées (somptueusement représentés par les vocalises de Caroline), l'album pourrait se vivre comme une mutation en neuf phases, des plus inoffensifs au plus grand prédateur, avec à chaque fois la sensation de le vivre de l'intérieur, une introspection, une vision des choses à travers le prisme de l'oiseau. Pour peu que l'on se prenne au jeu, ça marche plutôt bien, le "Condor" tout en rythme, la "Chouette", flirtant avec l'urgence d'un tube, un des seuls titre à paroles du disque, petite perle qui se suffit à elle même, magique. Le "Cardinal" impressionne par sa maitrise du rythme, cette montée qui démarre pied au plancher & ne nous laisse aucun répit tout le long du morceau. Le voyage se clôt avec une dernière mutation, un "Coq" qui rappelle les anciens travaux de Romain, trait d'union entre hier, aujourd'hui et maintenant.
On n'a pas souvent l'occasion de vivre un disque en se prenant pour Manimal (ou pour un Change-Peau si vous préférez), mutant à l'envi, en regardant les choses sous un point de vue différent, la schizophrénie pourrait nous guetter. Mais l'album est construit d'une telle façon, les titres s'enchaînent d'une manière tellement naturelle, malgré les différences développées dans chacun (passer d'une musique cinématographique au rythme le plus tribal, d'une voix diaphane au shoegaze le plus branleur), Turzi met la barre encore plus haut avec ce troisième volet vieilli en cave pendant plusieurs longs mois, il ne déçoit pas, et réussit à se renouveler sans nous offrir une copie de B. Alors laissez vous happer par ce disque, mettez le en boucle, et oubliez Michel Fugain l'espace d'un album, à défaut de mieux.
Accessoirement d'un peu de chasse et de pêche aussi.
Mais ça, Romain Turzi l'a bien compris. Jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut.
Ce C sera ornithologique ou ne sera pas. Grandiloquent aussi, avec la voix soprane de Caroline Villain qui vient hanter ce disque de façon presque lyrique, nous embarquant dans ce qu'on pourrait appeler une musique de film imaginé, si Anton Newcombe ne s'était pas approprié ce titre pour le prochain album du Brian Jonestown Massacre.
Un voyage, un trip à travers les émotions musicales de Turzi, débutant crescendo par un "Coucou" démonstratif, nous donnant malgré nous l'impression de nous muter en "Cygne", ou de survoler un paysage meurtri tel un Nils Holgersson sur ses oies. L'organique et le synthétique fusionnent sans crier gare le long de ses neuf pistes, flirtant forcément avec un krautrock contemplatif sur "Corbeau", puis l'on survole un quai de gare fantasmé, sur lequel on voit des gens, trop loin d'eux pour distinguer les paroles, le regard en dit suffisamment, le départ, le chagrin du moment est magnifié par cette "Colombe" rassurante, l'illustration sonore du "Orly" de Brel en quelque sorte. La tempête gronde, la mutation en "Cormoran" s'effectue, et le survol d'une tempête se fait à la merci des vents & marées (somptueusement représentés par les vocalises de Caroline), l'album pourrait se vivre comme une mutation en neuf phases, des plus inoffensifs au plus grand prédateur, avec à chaque fois la sensation de le vivre de l'intérieur, une introspection, une vision des choses à travers le prisme de l'oiseau. Pour peu que l'on se prenne au jeu, ça marche plutôt bien, le "Condor" tout en rythme, la "Chouette", flirtant avec l'urgence d'un tube, un des seuls titre à paroles du disque, petite perle qui se suffit à elle même, magique. Le "Cardinal" impressionne par sa maitrise du rythme, cette montée qui démarre pied au plancher & ne nous laisse aucun répit tout le long du morceau. Le voyage se clôt avec une dernière mutation, un "Coq" qui rappelle les anciens travaux de Romain, trait d'union entre hier, aujourd'hui et maintenant.
On n'a pas souvent l'occasion de vivre un disque en se prenant pour Manimal (ou pour un Change-Peau si vous préférez), mutant à l'envi, en regardant les choses sous un point de vue différent, la schizophrénie pourrait nous guetter. Mais l'album est construit d'une telle façon, les titres s'enchaînent d'une manière tellement naturelle, malgré les différences développées dans chacun (passer d'une musique cinématographique au rythme le plus tribal, d'une voix diaphane au shoegaze le plus branleur), Turzi met la barre encore plus haut avec ce troisième volet vieilli en cave pendant plusieurs longs mois, il ne déçoit pas, et réussit à se renouveler sans nous offrir une copie de B. Alors laissez vous happer par ce disque, mettez le en boucle, et oubliez Michel Fugain l'espace d'un album, à défaut de mieux.
Parfait 17/20 | par X_Lok |
En écoute : https://turzi.bandcamp.com/album/c
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