Besoin Dead
Demo - Split Besoin Dead With Jessica93 |
Label :
Et Mon Cul C'est Du Tofu? |
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On a pas encore inventé le cultomètre. Mais si vous savez, cet appareil futuriste qui nous permettra de mesurer très précisément le niveau de culte d'un objet et qui mettra un point final aux guerres entre groupies grandes gueules de tout poil, forcées de s'agenouiller devant le tout-puissant Dieu scientiste. En ce jour sombre où le progrès règnera en seul maître sur les masses, on ose à peine imaginer l'importance qu'aura acquis au sein des élites snobinardes le label Et Mon Cul C'Est Du Tofu. Mais si vous savez, cet obscur label français abritant en son sein pléthore d'illustres inconnus, distribuant leur musique pour trois fois moins qu'une bouchée de pain. Littéralement ; tout est en téléchargement libre, les mecs refusent tout paiement sur des mp3, et les CD ou LP sont à peine plus chers que le salaire annuel d'un ch'tiot Brésilien des favelas. Vous vous dites peut-être que cette plate-forme de production/distribution a du potentiel culte à revendre ? Mais alors que direz vous de ceci : un split K7 abritant en son sein la seule trace sur bande audio du groupe Besoin Dead (formé par nul autre que Pascal Benvenuti, président du label) et des démos exclusives de deux morceaux du plus célèbre des poulains du label : Jessica93 a.k.a. Geoffroy Laporte. Pas mal non ?
Si ce split est si bon (au temps pour le suspense), c'est sans doute que les deux gaillards ont beaucoup de gènes musicaux en commun. Geoffroy faisait d'ailleurs partie de Besoin Dead à la base. Depuis son Who Cares et le succès qu'on lui connait, Geoffroy s'est consacré à son projet solo et Pascal est le seul à tenir la bestiole. Sachant cela, le résultat déjà brillant devient une époustouflante prouesse. Vous me direz "et alors, Jessica93 il fait tout tout seul aussi d'abord". Et vous auriez raison, lecteurs adorés, mais le Jessica en question utilise des boites à rythme, chez Pascal ça tabasse d'authentiques fûts. M'enfin bon, il ne s'agit pas ici plus de lancer un concours de bite, mais plutôt de vous inviter à consulter les quelques témoignages live de Besoin Dead : ça estomaque sévère. D'ailleurs pour en venir enfin à la performance de mister President, celle-ci force le respect de par son exécution et la digestion savante des influences pour se tisser un style propre. À ce titre, l'intro galopante ferait penser à un post-rock qui se serait vu écrémé de tout superflu, ramené à taille humaine et fourré de tripes sans pour autant se limiter à un hardcore bourrain. Dès lors que Besoin Dead enchaine et que Pascal se met à jouer de la corde vocale, la parenté avec Jessica93 se fait de plus en plus évidente. Les guitares menaçantes, la voix monocorde et désabusée, le sens de la répétition entêtante. Le Pascal s'autorise plus volontiers à crier sans pudeur, là où on sent que Geoffroy a mis plus de temps à accepter de donner de la voix (la différence entre Who Cares et Rise est parlante). Le set de Besoin Dead se plombe progressivement, jusqu'à arriver à ce morceau charnière, "Georges", lent, lancinant, qui assure parfaitement le fil rouge entre les deux parties. Lorsque Besoin Dead s'achève en apothéose, les pupilles plus dilatées on ressent presque Jessica93 piétiner d'impatience derrière, tout fébrile qu'il est d'entamer ce qui ressemble à s'y méprendre à un hommage doom à Black Sabbath et son morceau éponyme ; j'ai nommé "Omar Little". Difficile de donner un nom plus classe à son morceau. Son set massivement monolithique donne à la clôture du split un effet coup de poing. Comme si on se réveillait en sursaut après un mauvais rêve, avec la tête du bonhomme de la pochette, mais avec la folle envie d'y retourner.
Je n'ai même plus envie de me plaindre maintenant... Oui certes, on peut déplorer que ce split soit la seule trace durable de la musique de Besoin Dead. Mais en même temps, un objet d'une telle qualité, comment ne pas le chérir, l'aimer de l'amour niaiseux du fan transi devant une rareté que lui daigne lui prodiguer son artiste fétiche ? Non seulement deux artistes de qualité ont couché ici certains de leurs plus beaux moments, mais en plus les deux se marient comme s'ils avaient passé leur vie ensemble. Je sais qu'on peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, mais à ce tarif je me serais bien farci le cul de la crémière.
Si ce split est si bon (au temps pour le suspense), c'est sans doute que les deux gaillards ont beaucoup de gènes musicaux en commun. Geoffroy faisait d'ailleurs partie de Besoin Dead à la base. Depuis son Who Cares et le succès qu'on lui connait, Geoffroy s'est consacré à son projet solo et Pascal est le seul à tenir la bestiole. Sachant cela, le résultat déjà brillant devient une époustouflante prouesse. Vous me direz "et alors, Jessica93 il fait tout tout seul aussi d'abord". Et vous auriez raison, lecteurs adorés, mais le Jessica en question utilise des boites à rythme, chez Pascal ça tabasse d'authentiques fûts. M'enfin bon, il ne s'agit pas ici plus de lancer un concours de bite, mais plutôt de vous inviter à consulter les quelques témoignages live de Besoin Dead : ça estomaque sévère. D'ailleurs pour en venir enfin à la performance de mister President, celle-ci force le respect de par son exécution et la digestion savante des influences pour se tisser un style propre. À ce titre, l'intro galopante ferait penser à un post-rock qui se serait vu écrémé de tout superflu, ramené à taille humaine et fourré de tripes sans pour autant se limiter à un hardcore bourrain. Dès lors que Besoin Dead enchaine et que Pascal se met à jouer de la corde vocale, la parenté avec Jessica93 se fait de plus en plus évidente. Les guitares menaçantes, la voix monocorde et désabusée, le sens de la répétition entêtante. Le Pascal s'autorise plus volontiers à crier sans pudeur, là où on sent que Geoffroy a mis plus de temps à accepter de donner de la voix (la différence entre Who Cares et Rise est parlante). Le set de Besoin Dead se plombe progressivement, jusqu'à arriver à ce morceau charnière, "Georges", lent, lancinant, qui assure parfaitement le fil rouge entre les deux parties. Lorsque Besoin Dead s'achève en apothéose, les pupilles plus dilatées on ressent presque Jessica93 piétiner d'impatience derrière, tout fébrile qu'il est d'entamer ce qui ressemble à s'y méprendre à un hommage doom à Black Sabbath et son morceau éponyme ; j'ai nommé "Omar Little". Difficile de donner un nom plus classe à son morceau. Son set massivement monolithique donne à la clôture du split un effet coup de poing. Comme si on se réveillait en sursaut après un mauvais rêve, avec la tête du bonhomme de la pochette, mais avec la folle envie d'y retourner.
Je n'ai même plus envie de me plaindre maintenant... Oui certes, on peut déplorer que ce split soit la seule trace durable de la musique de Besoin Dead. Mais en même temps, un objet d'une telle qualité, comment ne pas le chérir, l'aimer de l'amour niaiseux du fan transi devant une rareté que lui daigne lui prodiguer son artiste fétiche ? Non seulement deux artistes de qualité ont couché ici certains de leurs plus beaux moments, mais en plus les deux se marient comme s'ils avaient passé leur vie ensemble. Je sais qu'on peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, mais à ce tarif je me serais bien farci le cul de la crémière.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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