Peste Noire
Peste Noire/Diapisquir - Rats Des Villes Vs Rats Des Champs |
Label :
La Mesnie Herlequin |
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Deux de mes groupes Black Métal favoris qui se réunissent pour un split, cela a de quoi me faire rêver. Les rats des villes Diapsiquir contre les rats des champs Peste Noire. La question n'est pas ici de savoir qui va l'emporter car, dans un tel duel, le seul bénéficiaire est l'auditeur. Et ça, je n'ai même pas besoin d'avoir écouter le disque pour le savoir.
Deux titres chacun, dix minutes respectives placées sous la bannière de Dans ma nuit pour la Face A de Peste Noire et Javel pour la Face B de Diapsiquir (et oui, c'est du vinyl, les gars). Je vais donc faire dans le chronologique, en avant donc pour "Dans ma nuit."
Frère Vermine confirme avec ce titre le virage pris sur l'album Peste Noire : un Black Métal de moins en moins Black, de moins en moins Métal (pour peu qu'il l'ait déjà été) mais qui dévie méchamment sur un Punk Oï rural fini à la musette et à la Suze : y a Gillou avec son petit accordéon, vive les bouteilles et les copains et les chansons. Oubliez les vapeurs médiévales, Peste Noire a les deux pieds bien ancrés dans les semences et ce qu'il en ressort fait mal à entendre : la misère, l'alcoolisme, la folie, la violence, le sexe sale dans des meules de foin merdeuses. Une espèce de version hardcore de "L'amour est dans le pré" avec viol en réunion, sodomie et lavage de cul à la bière. C'est sûr, ça plombe sérieusement le moral mais, en termes d'inspiration musicale et textuelle, c'est énorme. Malfaisant également. À côté, la fable "Le rat des villes et le rat des champs" passerait presque inaperçue mais il faut dire que c'est plus une outro réussie du premier titre qu'un morceau à part entière. Diapsiquir va devoir s'accrocher pour passer après un tel morceau.
A.N.T.I. le suggérait déjà fortement : Diapsiquir aime bien faire des emprunts au Hip-Hop. Pas celui des radios, le sale, le glauque, celui qui a des trucs à dire et qu'on n'a pas forcément envie d'entendre ("Javel"). On ajoute à ce flow déglingué des arrangements Electro et de la bizarrerie outrageante et l'on peut là encore faire une croix (renversée) sur le Black Métal. C'est bien mieux que le Black d'ailleurs, un truc transgenre indéfini qui frappe au ventre. La formation n'ayant jamais été où on l'attendait, la reprise de "Nicolas" de William Sheller a de quoi surprendre mais c'est en fait une belle confirmation de ce que l'on subodore depuis longtemps : Diapsiquir aime les beaux textes, recherche l'émotion, même s'il ne peut pas s'empêcher de souiller la mélodie initiale.
Au final, ce disque est assez paradoxal : nous avons deux formations assimilées à la scène Black alors qu'elles n'en jouent plus mais qui, dans leurs textes et dans la noirceur de leurs thématiques, font la nique à tous ceux qui se revendiquent "extrêmes" et passent plus de temps à soigner leur maquillage, leur promotion pour sauter de la groupie.
Peste Noire et Diapsiquir redéfinissent l'underground français de la plus belle des manières.
Deux titres chacun, dix minutes respectives placées sous la bannière de Dans ma nuit pour la Face A de Peste Noire et Javel pour la Face B de Diapsiquir (et oui, c'est du vinyl, les gars). Je vais donc faire dans le chronologique, en avant donc pour "Dans ma nuit."
Frère Vermine confirme avec ce titre le virage pris sur l'album Peste Noire : un Black Métal de moins en moins Black, de moins en moins Métal (pour peu qu'il l'ait déjà été) mais qui dévie méchamment sur un Punk Oï rural fini à la musette et à la Suze : y a Gillou avec son petit accordéon, vive les bouteilles et les copains et les chansons. Oubliez les vapeurs médiévales, Peste Noire a les deux pieds bien ancrés dans les semences et ce qu'il en ressort fait mal à entendre : la misère, l'alcoolisme, la folie, la violence, le sexe sale dans des meules de foin merdeuses. Une espèce de version hardcore de "L'amour est dans le pré" avec viol en réunion, sodomie et lavage de cul à la bière. C'est sûr, ça plombe sérieusement le moral mais, en termes d'inspiration musicale et textuelle, c'est énorme. Malfaisant également. À côté, la fable "Le rat des villes et le rat des champs" passerait presque inaperçue mais il faut dire que c'est plus une outro réussie du premier titre qu'un morceau à part entière. Diapsiquir va devoir s'accrocher pour passer après un tel morceau.
A.N.T.I. le suggérait déjà fortement : Diapsiquir aime bien faire des emprunts au Hip-Hop. Pas celui des radios, le sale, le glauque, celui qui a des trucs à dire et qu'on n'a pas forcément envie d'entendre ("Javel"). On ajoute à ce flow déglingué des arrangements Electro et de la bizarrerie outrageante et l'on peut là encore faire une croix (renversée) sur le Black Métal. C'est bien mieux que le Black d'ailleurs, un truc transgenre indéfini qui frappe au ventre. La formation n'ayant jamais été où on l'attendait, la reprise de "Nicolas" de William Sheller a de quoi surprendre mais c'est en fait une belle confirmation de ce que l'on subodore depuis longtemps : Diapsiquir aime les beaux textes, recherche l'émotion, même s'il ne peut pas s'empêcher de souiller la mélodie initiale.
Au final, ce disque est assez paradoxal : nous avons deux formations assimilées à la scène Black alors qu'elles n'en jouent plus mais qui, dans leurs textes et dans la noirceur de leurs thématiques, font la nique à tous ceux qui se revendiquent "extrêmes" et passent plus de temps à soigner leur maquillage, leur promotion pour sauter de la groupie.
Peste Noire et Diapsiquir redéfinissent l'underground français de la plus belle des manières.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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