Owen Pallett
In Conflict |
Label :
Domino |
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On avait peur qu'Owen Pallett ne trouve plus le chemin des studios autrement que pour arranger ses amis. Car oui, ce talentueux violoniste est devenu au fil des années le monsieur "cordes" du milieu, épaulant des groupes comme Arcade Fire, The National, R.E.M. ou encore Franz Ferdinand (la liste est encore longue). Quatre années séparent l'album de musique de chambre somptueux Heartland et In Conflict, deuxième album publié sous son vrai nom, mais quatrième album en comptant les deux sortis sous son pseudo Final Fantasy. L'annonce de ce nouvel album avait quelque chose d'excitant : Brian Eno lui-même était annoncé à la production. Un peu d'électro au milieu de ces cordes à venir ?
Oublié le fermier violent nommé Lewis, héros de Heartland. Cet album-ci se veut clairement plus intime sur les thématiques traitées et aborde sans ambages les conflits personnels d'Owen Pallett : refus de la paternité dans la saisissante chanson d'ouverture "I'm Not Afraid", alcoolisme, dépression, sexe, sans pour autant virer dans le pathos, le glauque malvenu et pesant. Certes, certains passages sont plus sombres et nostalgiques que d'autres, mais de temps en temps surgit l'espoir et la lumière. On écoute un album d'Owen Pallett, un album où la beauté et la grâce semblent prédominer.
In Conflict entame un virage plus pop, plus électro ; le sempiternel violon de Pallett laisse parfois la place à un synthé comme sur "The Sky Behind The Flag" ou "Infernal Fantasy" où Eno assure les chœurs. Bien sûr, les morceaux proposés reposent sur une recette éculée : un empilement maîtrisé d'ostinatos faisant de chaque piste un délicieux mille-feuille plus complexe à dévorer qu'il n'y paraît. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour appréhender toutes ces différentes couches et boucles superposées, pour saisir l'architecture minutieuse de ces compositions. Certaines pistes s'imposent néanmoins comme des évidences à la première écoute comme "Song For Five And Six" et ses incartades électro et la tonitruante "The Riverbed" qui tranche avec le style musique de chambre habituel.
Avec ce véritable mariage entre musique classique et musique moderne, Owen Pallett impressionne encore une fois. Il réussit même son aventure en terre électro, bien qu'accompagné pour cette tentative par le pape du milieu. In Conflict est un album dont il est bien difficile d'exhiber les failles et les défauts. Soigné sans être ennuyeux, varié sans être décousu, somptueux sans être pompeux, bref, c'est réussi. Etonnant que cet album n'ait pas fait plus de bruit que ça. Un autre tour de force d'Owen Pallett est d'avoir sorti un album qui ne perdra pas les fans de ses précédents morceaux sans pour autant se répéter. Il évolue, tente et réussi. Vivement le prochain !
Oublié le fermier violent nommé Lewis, héros de Heartland. Cet album-ci se veut clairement plus intime sur les thématiques traitées et aborde sans ambages les conflits personnels d'Owen Pallett : refus de la paternité dans la saisissante chanson d'ouverture "I'm Not Afraid", alcoolisme, dépression, sexe, sans pour autant virer dans le pathos, le glauque malvenu et pesant. Certes, certains passages sont plus sombres et nostalgiques que d'autres, mais de temps en temps surgit l'espoir et la lumière. On écoute un album d'Owen Pallett, un album où la beauté et la grâce semblent prédominer.
In Conflict entame un virage plus pop, plus électro ; le sempiternel violon de Pallett laisse parfois la place à un synthé comme sur "The Sky Behind The Flag" ou "Infernal Fantasy" où Eno assure les chœurs. Bien sûr, les morceaux proposés reposent sur une recette éculée : un empilement maîtrisé d'ostinatos faisant de chaque piste un délicieux mille-feuille plus complexe à dévorer qu'il n'y paraît. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour appréhender toutes ces différentes couches et boucles superposées, pour saisir l'architecture minutieuse de ces compositions. Certaines pistes s'imposent néanmoins comme des évidences à la première écoute comme "Song For Five And Six" et ses incartades électro et la tonitruante "The Riverbed" qui tranche avec le style musique de chambre habituel.
Avec ce véritable mariage entre musique classique et musique moderne, Owen Pallett impressionne encore une fois. Il réussit même son aventure en terre électro, bien qu'accompagné pour cette tentative par le pape du milieu. In Conflict est un album dont il est bien difficile d'exhiber les failles et les défauts. Soigné sans être ennuyeux, varié sans être décousu, somptueux sans être pompeux, bref, c'est réussi. Etonnant que cet album n'ait pas fait plus de bruit que ça. Un autre tour de force d'Owen Pallett est d'avoir sorti un album qui ne perdra pas les fans de ses précédents morceaux sans pour autant se répéter. Il évolue, tente et réussi. Vivement le prochain !
Excellent ! 18/20 | par WillyB |
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