Cabaret Voltaire
Micro-Phonies |
Label :
Virgin, Some Bizarre |
||||
En 1984, la synthpop préside dans les charts. Le synthé mis en exergue dès la début des années 70 par Kraftwerk devient prédominant en Angleterre vers 1977/1978. Le punk anglais se mixe avec l'électronique millimétrée allemande ce qui donne naissance au genre synthpop et new wave. Des groupes tels que Tubeway Army, Human League, Depeche Mode ou encore John Foxx se forment et deviennent des superstars en campant les premières places des charts...
De l'autre coté, des groupes beaucoup plus punk décident d'expérimenter ces nouveaux sons afin de créer un genre de musique très abstraite,
industrielle et expérimentale. Parmi ces groupes, on peut citer Throbbing Gristle, et bien-sûr Cabaret Voltaire dans leur première période.
Entre 1974 et 1982, Cabaret Voltaire joue sur les sons, les rares synthés, les bandes préenregistrées et le duo guitare/basse passée a la distorsion.
Le groupe comprend alors les membres suivants; Stephen Mallinder (chant, basse, synthé), Chris Watson (synthé, magnéto et effets) ainsi que Richard.H Kirk
(guitare, synthé). Après quatre albums de musique abstraite et industrielle (dont un superbe Three Mantras) et quelques EP dans le même style (Extended Play ou 2x45 pour ne citer qu'eux), Chris Watson quitte le groupe en 1982 et laisse le duo Mal/Kirk prendre une nouvelle direction. Après une tournée mondiale en 1982
(qui les emmènera notamment au Japon, voir l'album live Hai), le groupe change de direction sonore et en 1983 avec l'album The Crackdown passent au synthpop/funk industriel.
Après une courte tournée de promo pour The Crackdown (qui verra leur premier et dernier passage en France, novembre 1983), le duo se tourne de nouveau vers la composition afin d'enregistrer un nouvel album studio. Cet album sortira en fin 1984 et baptisé Micro-Phonies. C'est leur plus gros succès commercial a ce jour.
Ce succès est dû a l'arrivée dans les charts indie de deux singles extrait de l'album; "James Brown" et surtout "Sensoria" dont le clip réalisé par Peter Care se verra massivement diffusé par MTV a l'époque et élu meilleur clip de l'année 1984 par le LA Times.
Subjectivement, Micro-Phonies n'est pas le meilleur album de Cabaret Voltaire (cet honneur revient a The Crackdown ex-aequo avec la compilation video Gasoline In Your Eye sortie fin-1985). Cependant, l'album est bien mixé et la continuité est bien présente. "Do Right" ouvre l'album sur une rythmique très eighties avec une ligne de synthbass très représentative de l'époque. On retrouve dès ce premier morceau l'usage quasiment abusif de samples, marque de fabrique chez Cabaret Voltaire (et de toutes les productions Richard H Kirk). "The Operative", second morceau rappelle Joy Division dans une version plus funky et industrielle a la fois. Il faut alors rappeler que les Cabs et que les membres de Joy Division/New Order étaient amis... (cf leur demo commune de 1980 avec Rob Gretton a la voix...)
"Digital Rasta" est une sorte de petite blague sympathique de Cabaret Voltaire aux mélanges des genres qui avait lieu a cette époque ; le morceau reprends la structure d'un morceau de reggae/dub a la sauce electro/industriallofunk des Cabs, ce qui a un effet surprenant car assez bon.
Vient ensuite "Spies In The Wires", hymne funk froid et sombre à l'espionnage omniprésent dans le contexte de guerre froide. La face A se termine sur "Theme From Earthshaker". Ce morceau devait être le thème principal du second film de Cabaret Voltaire qui ne fut finalement pas tourné (le premier étant Johnny Yesno, projet de 1981/82 qui a abouti a un film d'une heure et demie sur l'aliénation de la société par le travail d'usine, le film est visible sur youtube). Le morceau sonne donc comme un thème de film d'horreur style John Carpenter.
La face B démarre sur l'autre grand succès public des Cabs a cette époque, le morceau "James Brown" qui sans contenir de samples du maitre fait quand même sentir une maitrise de l'electro funk industrielle. L'usage de samples de trompettes distordues et distantes au dessus d'un méli-mélo de synthbass funky permet de créer une rythmique dansante et mémorable. "Slammer", plus calme, reste dans la direction du funk industriel mais sans être aussi marquant que le morceau précédent.
"Blue Heat" est un morceau sorti sur la face B du single de "Sensoria". Bien rythmé et très typé new wave, il manque un je-ne-sais-quoi a ce morceau pour frapper juste. L'album se termine sur le gros hit des Cabs (le plus gros avec "Nag Nag Nag"), "Sensoria" qui reprends quasiment les mêmes patterns et éléments mélodiques de "Do Right" avec un changement dans la rythmique et la ligne de basse. On retrouve d'ailleurs les même samples "do right, go to church, always work" qui
dénoncent bien évidemment la quasi-dictature des groupes extremistes chrétiens et autres sectes...
En conclusion, Micro-Phonies est un bon album dans l'ensemble. Il faut rappeler que c'est le seul véritable album d'électropop de Cabaret Voltaire. Après une tournée mondiale entre fin 1984 et début 1985, les Cabs reviennent a l'électro-industriel avec leur EP Drinking Gasoline (accompagnant la VHS "Gasoline in your Eye" citée
plus haut) et surtout l'album suivant The Covenant, The Sword And The Arm of The Lord (qui est nettement moins bon).
De l'autre coté, des groupes beaucoup plus punk décident d'expérimenter ces nouveaux sons afin de créer un genre de musique très abstraite,
industrielle et expérimentale. Parmi ces groupes, on peut citer Throbbing Gristle, et bien-sûr Cabaret Voltaire dans leur première période.
Entre 1974 et 1982, Cabaret Voltaire joue sur les sons, les rares synthés, les bandes préenregistrées et le duo guitare/basse passée a la distorsion.
Le groupe comprend alors les membres suivants; Stephen Mallinder (chant, basse, synthé), Chris Watson (synthé, magnéto et effets) ainsi que Richard.H Kirk
(guitare, synthé). Après quatre albums de musique abstraite et industrielle (dont un superbe Three Mantras) et quelques EP dans le même style (Extended Play ou 2x45 pour ne citer qu'eux), Chris Watson quitte le groupe en 1982 et laisse le duo Mal/Kirk prendre une nouvelle direction. Après une tournée mondiale en 1982
(qui les emmènera notamment au Japon, voir l'album live Hai), le groupe change de direction sonore et en 1983 avec l'album The Crackdown passent au synthpop/funk industriel.
Après une courte tournée de promo pour The Crackdown (qui verra leur premier et dernier passage en France, novembre 1983), le duo se tourne de nouveau vers la composition afin d'enregistrer un nouvel album studio. Cet album sortira en fin 1984 et baptisé Micro-Phonies. C'est leur plus gros succès commercial a ce jour.
Ce succès est dû a l'arrivée dans les charts indie de deux singles extrait de l'album; "James Brown" et surtout "Sensoria" dont le clip réalisé par Peter Care se verra massivement diffusé par MTV a l'époque et élu meilleur clip de l'année 1984 par le LA Times.
Subjectivement, Micro-Phonies n'est pas le meilleur album de Cabaret Voltaire (cet honneur revient a The Crackdown ex-aequo avec la compilation video Gasoline In Your Eye sortie fin-1985). Cependant, l'album est bien mixé et la continuité est bien présente. "Do Right" ouvre l'album sur une rythmique très eighties avec une ligne de synthbass très représentative de l'époque. On retrouve dès ce premier morceau l'usage quasiment abusif de samples, marque de fabrique chez Cabaret Voltaire (et de toutes les productions Richard H Kirk). "The Operative", second morceau rappelle Joy Division dans une version plus funky et industrielle a la fois. Il faut alors rappeler que les Cabs et que les membres de Joy Division/New Order étaient amis... (cf leur demo commune de 1980 avec Rob Gretton a la voix...)
"Digital Rasta" est une sorte de petite blague sympathique de Cabaret Voltaire aux mélanges des genres qui avait lieu a cette époque ; le morceau reprends la structure d'un morceau de reggae/dub a la sauce electro/industriallofunk des Cabs, ce qui a un effet surprenant car assez bon.
Vient ensuite "Spies In The Wires", hymne funk froid et sombre à l'espionnage omniprésent dans le contexte de guerre froide. La face A se termine sur "Theme From Earthshaker". Ce morceau devait être le thème principal du second film de Cabaret Voltaire qui ne fut finalement pas tourné (le premier étant Johnny Yesno, projet de 1981/82 qui a abouti a un film d'une heure et demie sur l'aliénation de la société par le travail d'usine, le film est visible sur youtube). Le morceau sonne donc comme un thème de film d'horreur style John Carpenter.
La face B démarre sur l'autre grand succès public des Cabs a cette époque, le morceau "James Brown" qui sans contenir de samples du maitre fait quand même sentir une maitrise de l'electro funk industrielle. L'usage de samples de trompettes distordues et distantes au dessus d'un méli-mélo de synthbass funky permet de créer une rythmique dansante et mémorable. "Slammer", plus calme, reste dans la direction du funk industriel mais sans être aussi marquant que le morceau précédent.
"Blue Heat" est un morceau sorti sur la face B du single de "Sensoria". Bien rythmé et très typé new wave, il manque un je-ne-sais-quoi a ce morceau pour frapper juste. L'album se termine sur le gros hit des Cabs (le plus gros avec "Nag Nag Nag"), "Sensoria" qui reprends quasiment les mêmes patterns et éléments mélodiques de "Do Right" avec un changement dans la rythmique et la ligne de basse. On retrouve d'ailleurs les même samples "do right, go to church, always work" qui
dénoncent bien évidemment la quasi-dictature des groupes extremistes chrétiens et autres sectes...
En conclusion, Micro-Phonies est un bon album dans l'ensemble. Il faut rappeler que c'est le seul véritable album d'électropop de Cabaret Voltaire. Après une tournée mondiale entre fin 1984 et début 1985, les Cabs reviennent a l'électro-industriel avec leur EP Drinking Gasoline (accompagnant la VHS "Gasoline in your Eye" citée
plus haut) et surtout l'album suivant The Covenant, The Sword And The Arm of The Lord (qui est nettement moins bon).
Très bon 16/20 | par EmixaM |
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