Timber Timbre
Hot Dreams |
Label :
Arts & Crafts |
||||
Eh dis moi fiston, tu te souviens de ce tonton pervers ? Celui qui te touchait de temps en temps à des endroits pas nets quand tout le monde regardait ailleurs en te susurrant des menaces à l'oreille et qui te giflait, parfois presque tendrement, avec un plaisir qui te donnait des frissons dans le dos. Celui qui a ruiné ton enfance parce que dès que t'allait pleurer devant, disons ton instit' préférée, ledit tonton ne laissait voir que sourire sucré et bons mots suaves. Mais toi tu savais qui se cachait derrière l'adorable trentenaire qui te couvrait de cadeaux... Sauf que personne t'a jamais cru.
Ben tu vois mon p'tit bonhomme, Timber Timbre c'est tout pareil. Quand t'écoutes comme ça, sans trop prêter attention, tu te dis que Nick Cave est devenu gentil et qu'il chante une espèce de folk nostalgique avec des claviers bidouillés et une batterie mollassonne. Niais comme t'es, tu te dis même que c'est bien chouette tout ça en fait, ça te donne envie de te prélasser sous les rayons entreprenants du soleil d'avril, façon flower power ! M'étonne pas que tonton t'ait pris comme dindon, t'es vraiment trop con. Parce que toi tu t'étends là, sur l'herbe trop verte, et t'es bien jouasse de pouvoir souffler deux minutes hein ? Ça te relaxe déjà plus que tous tes trucs punk métal indé ou je ne sais quelle autre connerie, nan ? Ben c'est justement là que t'es le plus vulnérable. T'endors ta méfiance, tu te laisses aller, et les portes des enfers s'ouvrent l'air de rien. Pourtant tu remarques pas grand chose... au début.
Tiens, prends la chanson titre par exemple, "Hot Dreams". T'aimes ça ouais ? Un petit slow lascif, juste de quoi te donner une demi-molle bien gentille pendant que tu regardes son joli clip façon strip-club rouge-mauve. Mais t'es tellement occupé à mater les nymphettes que t'as pas prêté attention à l'infirme qui reste planté là, l'air vide dans sa chaise roulante et son veston trop large pour lui. Ce pauvre mec qui se noie dans son désir, sans pouvoir rien assouvir. Tu t'es sûrement pas dit que c'était peut-être bien lui qui chantait de cette voix si douce. Qu'il voudrait bien danser, danser, danser avec une femme noire... être, être, être un champion à ses yeux. Mais qu'il pourra jamais et qu'il en est tellement raide de frustration qu'au fond il demande qu'une chose le bougre : se réveiller de ses rêves torrides, ses "hot dreams" aussi colorés que vains. Et qu'au milieu de sa complainte il dit qu'il veut aller jusqu'au bout de ses promesses... et ses menaces "pour toi bébé". Tu l'avais chopé ce p'tit bout de phrase ? Ah, et ce final au saxo ! Quand t'as pigé tout ça tu comprends bien ce que chaque à-coup supplémentaire à la reprise de chaque nouvelle mesure peut bien représenter... hm ? Il est p'têt cul-de-jatte le gars, mais y a pas besoin d'avoir des jambes pour aimer sa dulcinée comme elle le mérite, suffit d'avoir une main qui fonctionne et une bonne lame bien blanche. Et quand résonne le dernier couac du sax, tu sais ce que ça signifie. *Pschht*
Hé ben mon gaillard ! Il est passé où ton beau sourire de couillon ? Tout le disque est aussi radieux, tu sais. Tu finis par avoir peur de ton ombre, tu sais que chaque sucrerie est empoisonnée, que si tu t'attardes trop sur un joli morceau, il passe de l'autre côté du miroir, en négatif. Hot Dreams a la beauté du diable, te dis-je. Faut avoir goûté au vice et aimer un peu ça.
Mais t'y as déjà goûté non, garçon ? Tonton t'as initié, à sa façon un peu maladroite. On va se l'écouter un coup, tiens, tu vas voir le plaisir qu'il y a à se baigner dans les eaux noires de Timber Timbre.
...? Gamin ? Où tu cours comme ça ? Qu'est-ce que j'ai encore dis ?!
Ben tu vois mon p'tit bonhomme, Timber Timbre c'est tout pareil. Quand t'écoutes comme ça, sans trop prêter attention, tu te dis que Nick Cave est devenu gentil et qu'il chante une espèce de folk nostalgique avec des claviers bidouillés et une batterie mollassonne. Niais comme t'es, tu te dis même que c'est bien chouette tout ça en fait, ça te donne envie de te prélasser sous les rayons entreprenants du soleil d'avril, façon flower power ! M'étonne pas que tonton t'ait pris comme dindon, t'es vraiment trop con. Parce que toi tu t'étends là, sur l'herbe trop verte, et t'es bien jouasse de pouvoir souffler deux minutes hein ? Ça te relaxe déjà plus que tous tes trucs punk métal indé ou je ne sais quelle autre connerie, nan ? Ben c'est justement là que t'es le plus vulnérable. T'endors ta méfiance, tu te laisses aller, et les portes des enfers s'ouvrent l'air de rien. Pourtant tu remarques pas grand chose... au début.
Tiens, prends la chanson titre par exemple, "Hot Dreams". T'aimes ça ouais ? Un petit slow lascif, juste de quoi te donner une demi-molle bien gentille pendant que tu regardes son joli clip façon strip-club rouge-mauve. Mais t'es tellement occupé à mater les nymphettes que t'as pas prêté attention à l'infirme qui reste planté là, l'air vide dans sa chaise roulante et son veston trop large pour lui. Ce pauvre mec qui se noie dans son désir, sans pouvoir rien assouvir. Tu t'es sûrement pas dit que c'était peut-être bien lui qui chantait de cette voix si douce. Qu'il voudrait bien danser, danser, danser avec une femme noire... être, être, être un champion à ses yeux. Mais qu'il pourra jamais et qu'il en est tellement raide de frustration qu'au fond il demande qu'une chose le bougre : se réveiller de ses rêves torrides, ses "hot dreams" aussi colorés que vains. Et qu'au milieu de sa complainte il dit qu'il veut aller jusqu'au bout de ses promesses... et ses menaces "pour toi bébé". Tu l'avais chopé ce p'tit bout de phrase ? Ah, et ce final au saxo ! Quand t'as pigé tout ça tu comprends bien ce que chaque à-coup supplémentaire à la reprise de chaque nouvelle mesure peut bien représenter... hm ? Il est p'têt cul-de-jatte le gars, mais y a pas besoin d'avoir des jambes pour aimer sa dulcinée comme elle le mérite, suffit d'avoir une main qui fonctionne et une bonne lame bien blanche. Et quand résonne le dernier couac du sax, tu sais ce que ça signifie. *Pschht*
Hé ben mon gaillard ! Il est passé où ton beau sourire de couillon ? Tout le disque est aussi radieux, tu sais. Tu finis par avoir peur de ton ombre, tu sais que chaque sucrerie est empoisonnée, que si tu t'attardes trop sur un joli morceau, il passe de l'autre côté du miroir, en négatif. Hot Dreams a la beauté du diable, te dis-je. Faut avoir goûté au vice et aimer un peu ça.
Mais t'y as déjà goûté non, garçon ? Tonton t'as initié, à sa façon un peu maladroite. On va se l'écouter un coup, tiens, tu vas voir le plaisir qu'il y a à se baigner dans les eaux noires de Timber Timbre.
...? Gamin ? Où tu cours comme ça ? Qu'est-ce que j'ai encore dis ?!
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
En ligne
218 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages