Fuck Buttons
Slow Focus |
Label :
ATP |
||||
Première écoute : la rythmique tabasse, on perçoit vaguement des sonorités bordéliques qui tentent de se faire une place mais la confusion règne. Difficile d'affronter cet empilement de sons mécaniques sans se montrer décontenancé, en manque total de repères. Ces fucking buttons ne font rien pour nous mettre à l'aise mais il faut se montrer brave. Le jeu en vaut la chandelle.
Car peu à peu la brume se dissipe et derrière le bruit surgissent les mélodies. Comme un My Bloody Valentine dominé par d'impitoyables machines.
Musique d'apocalypse, longues épopées de près de 10 minutes (la tonitruante "Brainfreeze", "Stalker" qui semble dissimuler un captivant mystère, "Year Of The Dog" et son son de rave party mêlé à des bruitages angoissants...), l'auditeur est partagé entre peur et émerveillement.
Chaque son lutte pour sa survie à l'image de cette petite mélodie mignonnette en intro de "The Red Wing" qui semble batailler ferme pour ne pas se faire gentiment broyer par la basse qui ne fait pas dans la dentelle (et les 1800 couches de bruitages qui sévissent en arrière-plan).
Le désordre apparent à première vue, l'amas de rouille ne sont que trompe l'oeil. On comprend vite que le boulot de John Power et Andrew Hung a été titanesque, les morceaux sont habilement construits et semblent finalement répondre à une certaine logique. L'ensemble s'enchaîne parfaitement comme une longue symphonie métallique.
L'univers de Fuck Buttons ne ressemble à aucun autre. Une pensée aux vendeurs de disque qui doivent s'arracher les cheveux à l'idée de classer cet album. C'est quoi au juste ? De l'electro- post rock-noise-psyché ?
Qu'importe au fond, l'essentiel est ailleurs. Et l'essentiel c'est que ce disque, une fois passé la toujours délicate barrière des premières écoutes, est sacrément bon et addictif.
Car peu à peu la brume se dissipe et derrière le bruit surgissent les mélodies. Comme un My Bloody Valentine dominé par d'impitoyables machines.
Musique d'apocalypse, longues épopées de près de 10 minutes (la tonitruante "Brainfreeze", "Stalker" qui semble dissimuler un captivant mystère, "Year Of The Dog" et son son de rave party mêlé à des bruitages angoissants...), l'auditeur est partagé entre peur et émerveillement.
Chaque son lutte pour sa survie à l'image de cette petite mélodie mignonnette en intro de "The Red Wing" qui semble batailler ferme pour ne pas se faire gentiment broyer par la basse qui ne fait pas dans la dentelle (et les 1800 couches de bruitages qui sévissent en arrière-plan).
Le désordre apparent à première vue, l'amas de rouille ne sont que trompe l'oeil. On comprend vite que le boulot de John Power et Andrew Hung a été titanesque, les morceaux sont habilement construits et semblent finalement répondre à une certaine logique. L'ensemble s'enchaîne parfaitement comme une longue symphonie métallique.
L'univers de Fuck Buttons ne ressemble à aucun autre. Une pensée aux vendeurs de disque qui doivent s'arracher les cheveux à l'idée de classer cet album. C'est quoi au juste ? De l'electro- post rock-noise-psyché ?
Qu'importe au fond, l'essentiel est ailleurs. Et l'essentiel c'est que ce disque, une fois passé la toujours délicate barrière des premières écoutes, est sacrément bon et addictif.
Parfait 17/20 | par McNulty |
Posté le 27 juillet 2019 à 02 h 15 |
Pour les quelques amateurs de Fuck Buttons, beaucoup ont du se demander à quel moment un quatrième album émergerait ? Slow Focus est sorti en 2013 et n'a toujours pas eu officiellement de successeur, les membres du duo n'ayant pas officiellement splitté mais sont partis sur leurs projets personnels respectifs, Ben Power s'apprête même à éditer le 4ème album déjà de Blanck Mass pendant que Andrew Hung délivre un album plus délicat et éloigné de ses premiers délires.
La réponse est très simple : il sera difficile d'accoucher d'un plus bel exemplaire que ce flamboyant Slow Focus.
En 7 morceaux, Fuck Buttons redéfinit ni plus ni moins que la perception qu'on peut se faire d'une musique. Oh beaucoup d'auditeurs passeront sûrement à côté d'un album instrumental, froid en apparence et aux sonorités consciemment répétitives. Oui mais d'autres vont en apprécier les aspérités avec l'ajout de couches subtiles successives modifiant complètement la donne initiale.
"Brainfreeze" qui ouvre le bal s'apparente à une mécanique froide, le chant des machines dite Steampunk avant de se garnir au fur et à mesure de sons plus scintillants pour un résultat épuisant mais ô combien jouissif. Et ce n'est que le premier morceau et l'on en sort déjà lessivés.
"Year of the Dog" est à peine plus court et fout la flippe avec ses violons cassés sur un rythme au BPM élevé pendant que des chœurs s'élèvent majestueusement.
"The Red Wing" commence exactement comme "Poor Leno" de Royksopp avec une rythmique hip hop avant de fuguer vers d'autres horizons. Le cumul de différentes nappes le rendrait presque inaudible avant que l'oreille humaine arrive enfin à en distinguer les subtilités.
Le tribal "Sentients" propose lui aussi un virage à 180 degrés par un ajout synth pop apocalyptique.
"Prince's Prize" offre presque une pause dans tout ce fatras sonore. C'est aussi le morceau le plus court et le plus simple à décoder... Il ouvre simplement la route vers les deux plus beaux morceaux du groupe à ce jour selon moi, les fantastiques "Stalker" (relecture pessimiste et mélancolique de "Brainfreeze") et "Hidden XS", beau à en chialer avec son rythme cardiaque.
Oui Slow Focus est un pur joyau à l'égal de sa pochette, une claque comme on s'en prend rarement dans la vie. Impossible pour Fuck Buttons de faire mieux que cet album, il faudra apprendre à vivre sans eux désormais.
La réponse est très simple : il sera difficile d'accoucher d'un plus bel exemplaire que ce flamboyant Slow Focus.
En 7 morceaux, Fuck Buttons redéfinit ni plus ni moins que la perception qu'on peut se faire d'une musique. Oh beaucoup d'auditeurs passeront sûrement à côté d'un album instrumental, froid en apparence et aux sonorités consciemment répétitives. Oui mais d'autres vont en apprécier les aspérités avec l'ajout de couches subtiles successives modifiant complètement la donne initiale.
"Brainfreeze" qui ouvre le bal s'apparente à une mécanique froide, le chant des machines dite Steampunk avant de se garnir au fur et à mesure de sons plus scintillants pour un résultat épuisant mais ô combien jouissif. Et ce n'est que le premier morceau et l'on en sort déjà lessivés.
"Year of the Dog" est à peine plus court et fout la flippe avec ses violons cassés sur un rythme au BPM élevé pendant que des chœurs s'élèvent majestueusement.
"The Red Wing" commence exactement comme "Poor Leno" de Royksopp avec une rythmique hip hop avant de fuguer vers d'autres horizons. Le cumul de différentes nappes le rendrait presque inaudible avant que l'oreille humaine arrive enfin à en distinguer les subtilités.
Le tribal "Sentients" propose lui aussi un virage à 180 degrés par un ajout synth pop apocalyptique.
"Prince's Prize" offre presque une pause dans tout ce fatras sonore. C'est aussi le morceau le plus court et le plus simple à décoder... Il ouvre simplement la route vers les deux plus beaux morceaux du groupe à ce jour selon moi, les fantastiques "Stalker" (relecture pessimiste et mélancolique de "Brainfreeze") et "Hidden XS", beau à en chialer avec son rythme cardiaque.
Oui Slow Focus est un pur joyau à l'égal de sa pochette, une claque comme on s'en prend rarement dans la vie. Impossible pour Fuck Buttons de faire mieux que cet album, il faudra apprendre à vivre sans eux désormais.
Intemporel ! ! ! 20/20
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