Stone Temple Pilots
Purple |
Label :
Atlantic |
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Deux ans ont passés. Nous sommes en 1994. Le carton du premier album, Core, a permis au groupe de se faire connaître dans tous les recoins états-uniens, mais aussi au niveau mondial. Succès, argent, drogues, un refrain bien connu pour kyrielles de groupes à l'époque.
L'époque justement. Le bien malgré lui pape du "grunge", Kurt C. a rejoint Andrew Wood (ex Malfunkshun et Mother Love Bone) au paradis des grands paumés, la belle Seattle tire les rideaux. Bien que les grosses bêtes de l'époque : Alice In Chains, Pearl Jam, Melvins, Mudhoney, ou encore Soundgarden sortent des disques, l'âge d'or semble passé. Le prochain sursaut rock'n roll se trouve en Angleterre.
Une ambiance qui se fait sentir dans ce second album. Une accroche beaucoup plus "grunge" et crade que le précédent. Un caractère chinois pour Purple sur la pochette, accompagné du nom du groupe, et d'un petit chinois chevauchant un dragon. Rien sur la tranche, aucun titre de chanson au dos, mais un gâteau d'anniversaire sur lequel est écrit : "12 Gracious Melodies".
Une tarte à la crème de la part des californiens ? En tout cas la fougue et l'insouciance certaine du premier album se sont ternies. Les STP ont retenu la leçon du grunge, et abandonnent les influences Zeppelin et Deep Purple. Les riffs se font beaucoup plus lancinants, et même tristes. Weiland en prend de plus en plus, ça s'entend dans le rauque de sa voix, et dans les textes qu'il écrit. Les peines de cœur sont omniprésentes. La plupart des pistes suintent toujours le malaise, mais là ce n'est plus le malaise de l'acte physique. Mais plutôt la peur de l'abandon, l'enfermement, l'attente de quelque chose qui s'est perdu en chemin, le deuil de quelqu'un qu'on a aimé. Se résoudre à penser que c'est bien fini. Les sommets sont atteints avec les paroles de "Lounge Fly", dont les riffs de batterie résonnent comme la matraque d'un gardien sur les barreaux d'une geôle. "Interstate Love Song", parfaite illustration de la chanson de rupture, et de l'amour perdu. Et mieux (ou pire) avec "Big Empty", dont le refrain épargne, au final, tout commentaire : "Time to wait too long, to wait too long. To wait too long. Conversations kill Conversations kill...". La chanson figurera sur B.O. du non moins mélancolique The Crow. Hasard ?
Un côté moins énervé et beaucoup plus acoustique dans cet album. Le passage à MTV pour une session Unplugged un an plus tôt en est sans doute l'une des raisons.
Mais surtout, c'est la maturité pour STP, l'innocence des débuts n'est déjà plus là. Tirant les leçons de l'euphorie des débuts des années 90, enfuie aussi vite qu'elle était arrivée, l'album saura capter ce tournant, et aussi, la fin d'une époque. Le succès des singles "Vasoline" et "Interstate Love Song" permettra au groupe de surfer sur son succès, et de gagner le respect de la critique. La dernière piste de l'album, "Kitchenware & Candy Bars", une complainte douce-amère, laisse un goût d'incertain et de solitude : "they sell their words, but it's all a lie". Et le mieux! C'est ce petit "bonus" à la fin de celle-ci. Véritable réclame pour le "second album", les potaches de STP nous lancent bien une tarte à la crème.
Des comme ça, il en faudrait plus...
L'époque justement. Le bien malgré lui pape du "grunge", Kurt C. a rejoint Andrew Wood (ex Malfunkshun et Mother Love Bone) au paradis des grands paumés, la belle Seattle tire les rideaux. Bien que les grosses bêtes de l'époque : Alice In Chains, Pearl Jam, Melvins, Mudhoney, ou encore Soundgarden sortent des disques, l'âge d'or semble passé. Le prochain sursaut rock'n roll se trouve en Angleterre.
Une ambiance qui se fait sentir dans ce second album. Une accroche beaucoup plus "grunge" et crade que le précédent. Un caractère chinois pour Purple sur la pochette, accompagné du nom du groupe, et d'un petit chinois chevauchant un dragon. Rien sur la tranche, aucun titre de chanson au dos, mais un gâteau d'anniversaire sur lequel est écrit : "12 Gracious Melodies".
Une tarte à la crème de la part des californiens ? En tout cas la fougue et l'insouciance certaine du premier album se sont ternies. Les STP ont retenu la leçon du grunge, et abandonnent les influences Zeppelin et Deep Purple. Les riffs se font beaucoup plus lancinants, et même tristes. Weiland en prend de plus en plus, ça s'entend dans le rauque de sa voix, et dans les textes qu'il écrit. Les peines de cœur sont omniprésentes. La plupart des pistes suintent toujours le malaise, mais là ce n'est plus le malaise de l'acte physique. Mais plutôt la peur de l'abandon, l'enfermement, l'attente de quelque chose qui s'est perdu en chemin, le deuil de quelqu'un qu'on a aimé. Se résoudre à penser que c'est bien fini. Les sommets sont atteints avec les paroles de "Lounge Fly", dont les riffs de batterie résonnent comme la matraque d'un gardien sur les barreaux d'une geôle. "Interstate Love Song", parfaite illustration de la chanson de rupture, et de l'amour perdu. Et mieux (ou pire) avec "Big Empty", dont le refrain épargne, au final, tout commentaire : "Time to wait too long, to wait too long. To wait too long. Conversations kill Conversations kill...". La chanson figurera sur B.O. du non moins mélancolique The Crow. Hasard ?
Un côté moins énervé et beaucoup plus acoustique dans cet album. Le passage à MTV pour une session Unplugged un an plus tôt en est sans doute l'une des raisons.
Mais surtout, c'est la maturité pour STP, l'innocence des débuts n'est déjà plus là. Tirant les leçons de l'euphorie des débuts des années 90, enfuie aussi vite qu'elle était arrivée, l'album saura capter ce tournant, et aussi, la fin d'une époque. Le succès des singles "Vasoline" et "Interstate Love Song" permettra au groupe de surfer sur son succès, et de gagner le respect de la critique. La dernière piste de l'album, "Kitchenware & Candy Bars", une complainte douce-amère, laisse un goût d'incertain et de solitude : "they sell their words, but it's all a lie". Et le mieux! C'est ce petit "bonus" à la fin de celle-ci. Véritable réclame pour le "second album", les potaches de STP nous lancent bien une tarte à la crème.
Des comme ça, il en faudrait plus...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Easton ellis |
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