Geike Arnaert

For The Beauty Of Confusion

For The Beauty Of Confusion

 Label :     GSB 
 Sortie :    samedi 17 décembre 2011 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Après 12 ans de bons et loyaux services Geike Arnaert quitte Hooverphonic en 2008, cherchant à explorer d'autres territoires musicaux. A l'écoute de For The Beauty Of Confusion sorti 3 ans plus tard, on peut en effet féliciter Geike Arnaert d'avoir tenté de promener sa voix vers d'autres ambiances, plus noires et expérimentales que dans le groupe qui l'a fait connaître.

Cependant, le fan de Hooverphonic ne sera pas non plus lâché dans un truc pseudo expérimental aux architectures sonores super étudiées, la belge étant consciente qu'il lui faut tout de même un public de départ si elle veut continuer d'avancer. Pour poursuivre cette démarche, elle convie même Frank Duchêne, lui-même ex-Hooverphonic, sur le travail du son et les claviers. On a donc dans l'ensemble, non pas un album hésitant entre les deux idéaux de la chanteuse, mais plutôt une tentative de fusionner ces idées et de les faire coexister, sans que l'une prenne le pas sur l'autre.

For The Beauty Of Confusion avec son titre qui semble vouloir en dire long, n'est ni dénué de beauté ("107 Windows"), ni de confusion ("In Gold"). Cependant, on peut souhaiter, à l'écoute de ce premier album solo, que Geike Arnaert pourra aller plus loin dans ce côté plus "machine" dans ses efforts suivants. En effet, les titres les plus intéressants de cet album sont bel et bien ceux qui apportent une touche "indus", comme "In Gold". Titre d'ouverture, il surprend avec sa batterie lente mais musclée, illustrant la détermination de Geike Arnaert a prendre son envol, qu'elle n'est pas juste le singe savant d'Alex Callier ("Is that what you need, mysteries and thought control (...) Monkey what did you see that you do what you do..."). Le morceau poursuit ensuite vers une electro rythmée, un peu à la manière du final de "Chase The Tear" de Portishead. Le plus accessible "Rope Dancer" (allez voir le clip, bande de petits coquins...) réussit justement cette symbiose entre ce que recherche le fan d'Hooverphonic et celui qui aime bien ce groupe mais qui veut aussi un son plus audacieux. On a alors des sonorités un peu plus métalliques, teintées de mystère et de sensualité, avec les cordes et les orchestrations habituelles chez Hooverphonic, et un refrain très accrocheur, où Geike Arnaert démontre l'étendue de sa voix. Une voix très touchante au demeurant sur "107 Windows", qui pourrait même se passer d'instrumentation tellement la voix d'Arnaert suffit à exprimer la tristesse propre au morceau. Cependant, tout cela est suffisamment dénudé (des notes dramatiques au piano, des percussions étouffées, des guitares pleines de spleen mais discrètes) pour que l'émotion soit palpable.
Toujours dans ce côté plus brut se trouve en position finale "This Page", avec le retour d'une batterie plus sèche avec d'autres percussions (claps, cymbales synthétiques et beats electros) bienvenues, appuyés par une guitare plus rock et des basses séquencées, pour lorgner vers Depeche Mode et Playing The Angel. "You Don't Have To" permet à Geike Arnaert de se rapprocher de Bjork, en baladant sa voix vers des contrées un peu plus proches du côté obscur de la musique electro. Tout en restant accessible. Bien joué.
Les fans de Hooverphonic, grâce à des titres comme "Blinded" et "Strange Disorder", seront rassurés de retrouver le point de départ de la chanteuse. Le travail des sonorités permet d'entendre que Geike Arnaert peut vouloir conserver ses fans tout en allant voir ailleurs si elle y est : c'est tant mieux, mais ce serait encore mieux si elle partait encore plus loin. Le reste de l'album, et c'est peut être le défaut qui fait qu'on attend un peu plus, est de rester trop "gentil" ("Icy", par exemple) alors que Geike Arnaert peut réellement devenir "méchante" (dit avec une voix méchante, suivi d'un rire diabolique...).

Tout de même une belle tentative, Geike. Poursuis tes efforts vers le côté obscur de la musique electro, rock et indus et tu pourras creuser encore plus. Car Hooverphonic depuis, c'est plus ce que c'était...


Sympa   14/20
par Machete83


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