Laura Marling

Once I Was An Eagle

Once I Was An Eagle

 Label :     Ribbon Music 
 Sortie :    vendredi 24 mai 2013 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

"So your grandmother sounds to me/Someone I would be proud to be". Malgré cet aveu, gageons que Laura Marling saura prendre son temps avant d'atteindre le troisième âge. Sa carrière est déjà bien fournie et mature pour une artiste 23 ans à peine. Pour son quatrième album, la jeune anglaise semble avoir décidé de se passer pour un temps de ses oripeaux de folkeuse britannique à la peau pâle ; Once I Was An Eagle a été enregistré à L.A., à proximité du désert Mojave. Bien décidée à ne pas faire les choses à moitié, Laura se sépare dans la foulée de son backing-band habituel et revoie son procédé de composition en vue d'un album bien ambitieux - et bien réussi.

L'album se sépare en deux parties distinctes. La première propose une série de morceaux contruits sur le même modèle : un accord principal et des variations tissées autour, entrecoupées d'un pont hindouisant à base de cithare et de tablas. Les quatre premiers morceaux - de "Take The Night Off" jusqu'à "Breathe" inclu - n'en forment qu'un pour une suite décapante qui ne manque pas de nous faire rentrer de plein pied dans un disque qui nous paraît déjà familier. Tout en restant dans la même veine, les trois pistes suivantes commencent petit à petit à se faire plus variées, comme pour nous annoncer la venue de la deuxième moitié du disque. Celle-ci se révèle être une véritable oasis dans laquelle se cachent de nombreuses perles... Assumant sa délocalisation, Marling offre une "face B" en forme de petit miracle de métissage américano-british. Aussi bien dans la voix que dans la composition, on trouvera des morceaux sous perfusion de Joni Mitchell ("Pray For Me", "Little Bird") comme des chansons puisant leur racine dans le folk anglais ("Where Can I Go ?" ; "Undine" ; "When Where You Happy"). Le grain vocal marqué de Marling lui permet de chanter d'une voix calme pendant la grand majorité de l'album, conférant à ses rares envolées d'autant plus de puissance.

Ambitieux, disais-je donc ! Comme un retour au temps où les "face A" et "face B" avaient encore un sens en terme de composition et de tracklist. Une belle réussite, qui s'apprécie en deux temps (la première partie devient vite familière tandis que la deuxième s'apprivoise plus lentement) et qui tient bon malgré les critiques de redondance dont il est parfois la cible. Souhaitons un avenir radieux à celle qui doit rendre pas mal d'artistes jaloux à force d'alterner les bons disques à l'âge ou d'autres se cherchent encore.


Parfait   17/20
par X_Wazoo


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
591 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Parmis ces biopics musicaux, lequel préferez vous ?