Gang Of Four

Tout d'abord, je me dois de le préciser, je ne connais que très peu ce groupe, ayant écouté leur premier (culte) il y déjà trop longtemps pour me rappeler du sentiment provoqué, mais je me rappelle d'une chose : les guitares y étaient âpres, le chant ténu, la production sèche. Bref, ça rockait sec et dur... Il n'en est rien ici !

Dès la première chanson, c'est un funk dansant et rétro (pléonasme s'il n'en est) qui prend le dessus : choeurs de rigueur, batterie sur le temps, guitare "mutée" et basse minimalistement groovy. Bref, du rock cela n'est pas ! On pressent pourtant une hargne sous-jacente (passez donc au second morceau), lorsque la six-cordes prend les commandes et jongle savamment entre "mutes" et harmoniques sucrées, avant de plonger dans une reverbe sournoise, nerveuse, saccadée de plus belle par la batterie caractéristique. On retrouvera cette énergie assez plaisante sur l'excellent "A Man With A Good Car" et les plus personnels "Arabic" et "Independence".
Cependant, précisons que toute proportion doit être gardée par rapport au premier du Gang qui, malgré ma terrible méconnaissance du sujet, restera la référence brute de ce groupe, tandis que cet opus choisit de se fondre dans la masse "disco" de l'époque. Aïe ! Ce qui donne lieu à quelques surprises... étranges ("Woman Town", "It Don't Matter", "Arabic"). Je n'ai pas dit mauvaises ! j'ai dit... étranges ; tandis que les paroles n'arrangent, pour la plupart, pas grand chose. Ou serait-ce le ton pseudo-solennel qui gâche ?

Neuf pistes, toutes taillées dans le même roc, avec refrains à rallonge en voix de fausset, le tout saupoudré d'une certaine énergie qui rappelle des débuts résolument plus punk. La vague Entertainment ! est passée, indéniablement, et les années '80 ont été un coup dur pour nombre de discographies (à ce titre, je [dé]conseille le clip du single "Is It Love"!), mais l'ensemble se tient.