Reverie Sound Revue

Difficile de ne pas rattacher Reverie Sound Revue à Broken Social Scene. En effet, Lisa Lobsinger a rejoint le collectif dont elle est fan quand celui-ci passe à Calgary. Elle pense les accompagner pour quelques dates canadiennes, en définitive elle fera toute la tournée US et européenne, lâchant ses trois jobs du moment. Nous sommes en 2006. La machine à rêver avait commencé à officier en 2002 mais fut vite démantelée par un hiatus après la sortie d'un premier EP. 2006 est ainsi le moment de reprendre les choses là où elles avaient si bien débuté avec l'expérience en plus pour la canadienne. Or en réalité Reverie Sound Revue est né d'un long travail (deux ans) de compositions lancé par Marc de Pape désireux de concrétiser cette expérience sur CD. Portant seul le projet alors que les autres membres ont continué d'avancer indépendamment de leur côté, le guitariste est allé chercher les prises instru à Calgary, et retrouve Lobsinger à Toronto pour qu'elle interprète les textes qu'il avait écrit pour elle. Le guitariste finit alors seul. Si l'homme ni même la production a de connexion apparente avec Broken Social Scene, on note pourtant une certaine familiarité : le jeu de batterie de "Arrows" et d'autres rappelle celui de Justin Peroff, les lignes guitare discrètes souvent détachées de la ligne voix, l'envie d'aller directement à l'essentiel et puis bien sûr la voix langoureuse de Lobsinger. Reverie Sound Revue évoque une power pop (toutes proportions gardées) nébuleuse et (forcément) rêveuse, aux sonorités très claires de guitares omniprésentes. Un peu scolaire et itératif peut-être, il procure son lot de morceaux addictifs comme "An Anniversary Away", "I Could Be Dangerous" avec la même efficacité que Metric, "You Don't Exist If I Don't See You" ouvrant les mêmes bucoliques que The Sea & Cake ou "The Leisure Lost" et son sensuel 'eyes become sights to bronze'. Un disque d'une fraîcheur et une innocence certaines.