The Green Pajamas

Blondin dirait que le monde est divisé : il y a ceux qui écoutent le dernier album de Rhiagaga et il y a ceux qui écoutent une compilation de titres rares d'un obscur combo de Seattle. La première catégorie regarde étrangement la seconde et la seconde regarde consternée la première. Parce qu'il est trop difficile d'accepter que tant de gens passe à côté de tant de grandes choses.
Les Green Pajamas sont une grande chose. Une grande chose dans le petit monde du néo-psychédélisme eighties. Une grande chose qui se mérite. Ceux-là, il faut aller les chercher. À Seattle déjà, pas la première localité à laquelle on pense question psyché. Mais parce que le Paisley Underground faisait tâche d'huile en ce début 80, Jeff Kelly et Joe Ross y ont apporter là aussi, dans ce coin si rude, un peu de coloré. Un coloré très pop. Sous perfusion Beatles (what else?), les Green Pajamas, sitar par-ci, soli par là, déroulent un tapis certifié 67. Épais, moelleux, c'est un tapis tissé par de grandes mains. Parmi les plus douées. Et dire que certains titres ci-présent ne sont qu'outtakes... se pincer pour y croire ne serait pas de trop. Déjà que d'entrée, nous sommes propulsés sur un petit nuage d'encens : "Kim The Waitress", ce single qui leur valut célébrité momentanée et euh... très localisée. Légèrement lascive, légèrement mélancolique, terriblement romantique, c'est LA chanson des Green Pajamas. S'en lasser est impossible.
Faut croire que même les mecs de Rhino peuvent faire des erreurs. En 2005 sortait l'excellent Children Of Nuggets. Les héritiers. Des Prisoners aux Soft Boys, en passant par le Dream Syndicate ou les Fuzztones, il y avait tout. Tout... sauf les Green Pajamas. Leur fabuleux "Kim The Waitress" bien sûr, mais aussi à peu près tout ce qu'il y a sur cet Indian Winter, plaide en une seule et unique remontrance : ne pas les y inclure était une putain d'erreur.