Midlake
Bruxelles - Belgique [Botaniques / Rotonde] - samedi 21 avril 2007 |
Les Midlake sont gentils, ils sont doux, émouvants et généreux aussi mais ils ont surtout sorti un second album en 2006 qui est une pure merveille. L'avenir est à eux. Que l'attente est longue et inquiétante, comment sont-ils en concert? les premiers échos sont contradictoires, la plus grande crainte étant qu'ils ne parviennent pas à donner à leur prestation le même niveau que leur disque très produit et qu'on imagine avoir été le fruit de longues séances d'enregistrement. Avant de découvrir les nouveaux rois de la pop texane (c'est déjà bien pour commencer), l'épreuve redoutée de la première partie souvent rude et fatigante. Parfois la tentation est forte de se pointer 45 minutes après l'heure du début, mais cette veille de 22 avril, qui cette année avait pour intérêt majeur l'anniversaire de Jack Nicholson qui fêtais ses 70 ans (malheureusement je n'ai pas pu attraper un vol pour L.A. à temps j'ai donc regarder les élections à la télé), grand bien m'a fait de me pointer pile à l'heure à tel point que mon entrée dans la salle à coïncider avec celle de Stephanie Dosen et de ses deux amies dont je n'ai jamais entendu parlé. Ce fut court (20 minutes) mais magnifique car avec un violoncelle, un violon et une guitare acoustique, ces trois jeunes femmes ont ravi les chanceux arrivés à l'heure; mais c'est surtout avec sa voix divine mise en valeur par l'écho naturel de la rotonde que cette américaine a fait des prouesses dont je ne me suis toujours pas remis une semaine après. Ses compositions, douces et raffinées, sonnèrent comme un juste mélange entre Bjork, Nick Drake et Bonnie Prince Billy et auraient été un avant goût somptueux à Midlake si entre les deux ne s'était pas glissé un jeune homme au visage de bisounours nommé Robert Gomez. Non pas que sa prestation fut médiocre, mais entre deux sommets de pop music comme on a rarement l'occasion d'en entendre en live, ce charmant jeune homme eu du mal a conquérir les faveurs du public enfin arrivé. Son entrée fut pourtant accueillie par des applaudissements chaleureux du soit à l'ignorance de certains pensant avoir à faire au groupe vedette de la soirée soit à l'érudition de quelques uns (dont je ne fais pas partie) reconnaissant trois des musiciens de Midlake (à savoir le batteur, le bassiste et le guitariste) au côté de ce sympathique ourson. Victime de mon manque d'intérêt pour la physionomie des membres de ce groupe que j'admire, je me rendis compte de la supercherie que lorsque plus tard Midlake débuta son show avec trois des musiciens de ce décevant Robert Gomez. Il faut dire qu'il n'a pas eu de chance car ses deux premières chansons furent massacrées en raison d'un problème technique: le micro-voix n'a pas jouer son rôle et personne à part peut-être le premier rang n'entendit la voix du jeune texan. Autre mauvaise impression qui trouva son explication a posteriori (du moins pour moi), le son de son groupe que je qualifiais dans mon esprit chagrin de sous-Midlake!
C'est pourquoi lorsque je constatai l'escroquerie à l'entrée du vrai Midlake sur scène je fus pris d'une peur soudaine et irrationnel: leur disque est un coup de chance, ces types sont nuls, ou même pire, suite à des problèmes d'organisation le groupe n'est pas au complet et les musiciens maladroits de Robert Gomez jouent les remplaçants. Le groupe arrive donc sur scène, on les sent un peu crispé, Tim Smith le chanteur ne répond pas à un type du public l'apostrophant, mais soudain il enfourche sa guitare maladroitement, lance des regards timides au public excité et entame "We Gathered In Spring" de sa voix au timbre si pure, suivent le clavier au son si typique des musiques de film des 80's (Shinning par exemple) et les autres instruments. L'interprétation est fidèle au disque, ces types ont l'air de vouloir reproduire sur scène la perfection de leur son ciselé en studio; sage décision car leurs chansons ne supporteraient sûrement pas de longues improvisations led zepiènnes ni encore moins une simplification de circonstance. Mes craintes se sont enfuient, je savoure. A la fin de ce premier morceau les texans prennent un sérieux risque pour un groupe au succès récent en balançant en pleine face d'un public reconnaissant leur tube "Roscoe". Il faut en avoir sous le coude pour balancer son seul vrai tube d'entrée de jeu, mais lorsque on a enregistré un album parfait sans morceaux faibles on peut tout se permettre et la suite du concert leur donnera raison. La quasi intégralité de "The Trial Of Van Occupanther" sera jouée dans un grand respect des versions studio. Le guitariste Eric Pulido confirme son talent pour les solos à l'ancienne, sur scène les rires fusent ainsi que les tentatives de parler français. Tim semble plutôt dans son élément lorsqu'il meuble les changements d'instruments fréquents ou introduit les morceaux; ainsi pour introduire les deux morceaux du premier album joués ce soir ("Some Of Them Were Supersticious" et le superbe "Ballon Maker") il parle de chansons enregistrées il y a bien longtemps comme pour suggérer que son band est en perpétuelle évolution (c'est bien vrai, que d'évolution entre le premier EP qui tapait dans le sous-Radiohead et ce second album qui sera certainement copié dans la décennie à venir). "Young Bride" sera le second morceau a récolté les applaudissements du public dès ses premières notes, un public très réceptif a un inédit qui figurera de l'aveu même du chanteur sur leur prochain album; pour l'interpréter Tim Smith se joindra à Eric Nichelson pour une partie de piano à quatre mains donnant à ce morceau une ambiance plus lourde qu'à l'habitude. Après une heure de show, le groupe quitte la scène une première fois avant de revenir pour un rappel qui se terminera sur ce qui est pour moi leur meilleure morceau à ce jour, "Branches". Avant cela le guitariste avait pris soin de remercier Stephanie Dosen et Robert Gomez (qui lui les a sûrement remercié de remplacer son groupe) ainsi que leur premier fan belge et d'autres amis, des vrais gentils hommes ces texans, mais également de souligner le plaisir qu'ils avaient pris à jouer dans cette salle parfaite (revenez-y vite les gars!).
Plus aucun doute n'est permis, Midlake est un grand groupe en studio et sur scène, ils ne se prennent pas la tête et aiment leur public qui va sûrement grandir dans les années à venir. En finissant d'écrire ces lignes j'écoute "We Gathered In Spring", la boucle est bouclée et leur avenir est grand ouvert.
C'est pourquoi lorsque je constatai l'escroquerie à l'entrée du vrai Midlake sur scène je fus pris d'une peur soudaine et irrationnel: leur disque est un coup de chance, ces types sont nuls, ou même pire, suite à des problèmes d'organisation le groupe n'est pas au complet et les musiciens maladroits de Robert Gomez jouent les remplaçants. Le groupe arrive donc sur scène, on les sent un peu crispé, Tim Smith le chanteur ne répond pas à un type du public l'apostrophant, mais soudain il enfourche sa guitare maladroitement, lance des regards timides au public excité et entame "We Gathered In Spring" de sa voix au timbre si pure, suivent le clavier au son si typique des musiques de film des 80's (Shinning par exemple) et les autres instruments. L'interprétation est fidèle au disque, ces types ont l'air de vouloir reproduire sur scène la perfection de leur son ciselé en studio; sage décision car leurs chansons ne supporteraient sûrement pas de longues improvisations led zepiènnes ni encore moins une simplification de circonstance. Mes craintes se sont enfuient, je savoure. A la fin de ce premier morceau les texans prennent un sérieux risque pour un groupe au succès récent en balançant en pleine face d'un public reconnaissant leur tube "Roscoe". Il faut en avoir sous le coude pour balancer son seul vrai tube d'entrée de jeu, mais lorsque on a enregistré un album parfait sans morceaux faibles on peut tout se permettre et la suite du concert leur donnera raison. La quasi intégralité de "The Trial Of Van Occupanther" sera jouée dans un grand respect des versions studio. Le guitariste Eric Pulido confirme son talent pour les solos à l'ancienne, sur scène les rires fusent ainsi que les tentatives de parler français. Tim semble plutôt dans son élément lorsqu'il meuble les changements d'instruments fréquents ou introduit les morceaux; ainsi pour introduire les deux morceaux du premier album joués ce soir ("Some Of Them Were Supersticious" et le superbe "Ballon Maker") il parle de chansons enregistrées il y a bien longtemps comme pour suggérer que son band est en perpétuelle évolution (c'est bien vrai, que d'évolution entre le premier EP qui tapait dans le sous-Radiohead et ce second album qui sera certainement copié dans la décennie à venir). "Young Bride" sera le second morceau a récolté les applaudissements du public dès ses premières notes, un public très réceptif a un inédit qui figurera de l'aveu même du chanteur sur leur prochain album; pour l'interpréter Tim Smith se joindra à Eric Nichelson pour une partie de piano à quatre mains donnant à ce morceau une ambiance plus lourde qu'à l'habitude. Après une heure de show, le groupe quitte la scène une première fois avant de revenir pour un rappel qui se terminera sur ce qui est pour moi leur meilleure morceau à ce jour, "Branches". Avant cela le guitariste avait pris soin de remercier Stephanie Dosen et Robert Gomez (qui lui les a sûrement remercié de remplacer son groupe) ainsi que leur premier fan belge et d'autres amis, des vrais gentils hommes ces texans, mais également de souligner le plaisir qu'ils avaient pris à jouer dans cette salle parfaite (revenez-y vite les gars!).
Plus aucun doute n'est permis, Midlake est un grand groupe en studio et sur scène, ils ne se prennent pas la tête et aiment leur public qui va sûrement grandir dans les années à venir. En finissant d'écrire ces lignes j'écoute "We Gathered In Spring", la boucle est bouclée et leur avenir est grand ouvert.
Excellent ! 18/20 | par Bobby Joe |
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