The Horrors
Skying |
Label :
XL |
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Si j'ai trouvé le premier album de The Horrors, Strange House, particulièrement réjouissant, leur second effort m'avait moins impressionné. Peut-être un peu trop le cul entre deux chaises, hésitant entre son héritage à la Cramps et un son les rapprochant de Joy Division ou du légendaire Pornography. L'album était certes très plaisant, mais il manquait à mon humble avis ce grain de personnalité ou de folie qu'il y avait au coeur du premier album du combo. Venant certainement d'un manque de maturité, le groupe promettait cependant toujours énormément et il fallait qu'un de leurs albums portent un jour véritablement leur marque. On avait envie de croire dans ce groupe qui porte si bien son nom. Effrayant, mais toujours aussi intéressant. Tout le monde apprécie les ombres et le danger ...
Mais ici, il n'est plus question de danger. The Horrors change son fusil d'épaule et change de son. Fini les ambiances étouffantes des premiers albums, loin de là les cavalcades décérébrées de leur premier bijou. The Horrors s'ouvre. The Horrors se libère. Apprivoisant des sons auparavant réservés à la vague néo-psychédélique, le groupe se libère d'influences très lourdes pour en approcher de nouvelles, comme Madchester et la dream pop. Mais là où l'on aurait pu voir un simple copié-collé décevant, le groupe de Faris Badwan, toujours impeccable au chant avec sa voix venue d'outre-tombe, réussit l'exploit d'enfin réussir à s'attacher une personnalité marquante. Le son. C'est ce qui importe, le son. Et celui-ci est maintenant reconnaissable entre mille. "Changing The Rain", morceau d'ouverture lance le disque sur les chapeaux de roue en imposant directement ce son à la fois planant et froid. Presque dansant parfois, mais souvent très binaire. Un son qui marque, un son qui ne fait plus froid dans le dos mais n'empêche pas les frissons de plaisir. Et c'est ainsi sur l'ensemble de l'album, sans aucune redite, ni aucun morceau de remplissage.
Le talent mélodique du groupe se prouve à chaque instant pour éviter une simple reproduction d'un son tout au long de l'album. On pense ainsi au génial "Endless Blue", qui allie un bien-être particulièrement salvateur à un gros riff bien jouissif. Suivi d'un "Dive In" bien joyeux à la mélodie qui reste longtemps incrustée dans le cortex cérébral de l'auditeur, entêtante au possible. "Still Life", single glorieux, a pour lui la lourde tâche de montrer au monde que The Horrors ne renie pas l'héritage pop de toute sa nation et peut réussir à composer un morceau conventionnel et presque anthémique ("When You Wake Up, When You Wake Up, You Will Find Me", simple, dans le ton et l'ambiance de l'album et particulièrement efficace).
C'est à se demander comment ce dernier a-t-il pu diviser le public avec toutes ses qualités. Et si la première partie de l'album ne suffisait pas, il suffit d'écouter le punk aérien de "Monica Gems" et les 8min30 explosives de "Moving Further Away". Plusieurs mélodies enchevêtrées dans une arabesque hallucinée, mais néanmoins maitrisée. On n'est pas chez Animal Collective ici ! On fait de la musique !
Quant au dernier morceau, il résume bien l'ensemble de l'album. "Oceans Burning", ou comment la terre est évincée du cercle des éléments. Il n'est question ici que de brulure, d'eau et de nuages. Ces gars n'ont plus les pieds sur terre, ce qui leur permet de décrocher la lune avec ce dernier album, destiné à marquer cette année 2011. Et après deux mois d'écoute intense, on ne s'en remet toujours que difficilement. Longue vie à The Horrors.
Mais ici, il n'est plus question de danger. The Horrors change son fusil d'épaule et change de son. Fini les ambiances étouffantes des premiers albums, loin de là les cavalcades décérébrées de leur premier bijou. The Horrors s'ouvre. The Horrors se libère. Apprivoisant des sons auparavant réservés à la vague néo-psychédélique, le groupe se libère d'influences très lourdes pour en approcher de nouvelles, comme Madchester et la dream pop. Mais là où l'on aurait pu voir un simple copié-collé décevant, le groupe de Faris Badwan, toujours impeccable au chant avec sa voix venue d'outre-tombe, réussit l'exploit d'enfin réussir à s'attacher une personnalité marquante. Le son. C'est ce qui importe, le son. Et celui-ci est maintenant reconnaissable entre mille. "Changing The Rain", morceau d'ouverture lance le disque sur les chapeaux de roue en imposant directement ce son à la fois planant et froid. Presque dansant parfois, mais souvent très binaire. Un son qui marque, un son qui ne fait plus froid dans le dos mais n'empêche pas les frissons de plaisir. Et c'est ainsi sur l'ensemble de l'album, sans aucune redite, ni aucun morceau de remplissage.
Le talent mélodique du groupe se prouve à chaque instant pour éviter une simple reproduction d'un son tout au long de l'album. On pense ainsi au génial "Endless Blue", qui allie un bien-être particulièrement salvateur à un gros riff bien jouissif. Suivi d'un "Dive In" bien joyeux à la mélodie qui reste longtemps incrustée dans le cortex cérébral de l'auditeur, entêtante au possible. "Still Life", single glorieux, a pour lui la lourde tâche de montrer au monde que The Horrors ne renie pas l'héritage pop de toute sa nation et peut réussir à composer un morceau conventionnel et presque anthémique ("When You Wake Up, When You Wake Up, You Will Find Me", simple, dans le ton et l'ambiance de l'album et particulièrement efficace).
C'est à se demander comment ce dernier a-t-il pu diviser le public avec toutes ses qualités. Et si la première partie de l'album ne suffisait pas, il suffit d'écouter le punk aérien de "Monica Gems" et les 8min30 explosives de "Moving Further Away". Plusieurs mélodies enchevêtrées dans une arabesque hallucinée, mais néanmoins maitrisée. On n'est pas chez Animal Collective ici ! On fait de la musique !
Quant au dernier morceau, il résume bien l'ensemble de l'album. "Oceans Burning", ou comment la terre est évincée du cercle des éléments. Il n'est question ici que de brulure, d'eau et de nuages. Ces gars n'ont plus les pieds sur terre, ce qui leur permet de décrocher la lune avec ce dernier album, destiné à marquer cette année 2011. Et après deux mois d'écoute intense, on ne s'en remet toujours que difficilement. Longue vie à The Horrors.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Bona |
Posté le 15 décembre 2011 à 16 h 45 |
Je dois l'avouer, Skying m'a déçu aux premières écoutes. Le virage amorcé par Primary Colours par rapport à Strange House était si surprenant et maîtrisé que j'espérais un peu la même chose pour ce troisième album... Mais ce n'est pas le cas. On aurait pu s'attendre à ce que les Anglais explorent d'autres styles des décennies passées, mais Skying repose sur les acquis de Primary Colours : un mélange réussi entre shoegaze et post-punk, mais qui sert ici de base à une exploration nettement plus poussée de la neo psychedelia des 80's. On peut même dire adieu aux ambiances presque gothiques de l'album précédent... Mais une fois l'album un peu maîtrisé et l'absence de revirement radical accepté, on finit par reconnaître que Skying est tout simplement doté de bien bonnes compositions. L'album ne démarre pas par son meilleur titre, "Changing the Rain" étant plutôt sympa mais on est encore loin de ce que cette nouvelle fournée a de mieux à nous offrir. Le meilleur de l'album se situe pour moi sur les pistes 2 à 5. "You Said" introduit l'élément le plus "nouveau" : un clavier aux sonorités proches de la synthpop 80's, une influence très légère sur l'album mais tout de même présente. "I Can See Through You" est vraiment un très bon titre bien entraînant qui se révélera particulièrement jouissif en live, tout comme "Endless Blue" qui démarre sur une intro tranquille mais délivre bien vite un riff furieusement efficace. Enfin, "Dive in" avec ses parties un peu plus dramatiques achève cet enchaînement dément.
"Still Life" est le single de l'album et le titre où les claviers synthpop sont les plus présents; loin d'être un mauvais morceau, je le classerais néanmoins parmi les moins bons du disque. Les titres suivants sont très plaisants et si l'ensemble est moins varié que Primary Colours, l'écoute reste toujours intéressante. Mais le groupe n'a pas encore tout dit et "Moving Further Away" se place en héritier de "Sea within a Sea" dans le style longue pièce au final épique. On y retrouve d'ailleurs une certaine rythmique krautrock, qui fait un peu penser au bruit d'un train roulant sur ses rails, ce qui, couplé aux synthés rétros, rappelle immanquablement "Trans Europe Express" de Kraftwerk ! Enfin, le retour des guitares après un passage atmosphérique à la fin du morceau est franchement excellent.
Skying est encore plus produit et bardé d'effets que Primary Colours, c'est peut-être ce qui demande quelques écoutes avant de réellement l'apprécier, mais on finit par se régaler de ses effusions continues noisy et psychédéliques, de ses rythmiques basse/batterie bien foutues et du chant toujours aussi excellent de Faris Badwan. The Horrors ont déjà livré leur chef-d'œuvre en la personne de Primary Colours, ne rechignons donc pas devant cet album réussi sans être renversant. En revanche, il leur faudra très probablement apporter de nouveaux et plus significatifs changements pour leur quatrième album...
"Still Life" est le single de l'album et le titre où les claviers synthpop sont les plus présents; loin d'être un mauvais morceau, je le classerais néanmoins parmi les moins bons du disque. Les titres suivants sont très plaisants et si l'ensemble est moins varié que Primary Colours, l'écoute reste toujours intéressante. Mais le groupe n'a pas encore tout dit et "Moving Further Away" se place en héritier de "Sea within a Sea" dans le style longue pièce au final épique. On y retrouve d'ailleurs une certaine rythmique krautrock, qui fait un peu penser au bruit d'un train roulant sur ses rails, ce qui, couplé aux synthés rétros, rappelle immanquablement "Trans Europe Express" de Kraftwerk ! Enfin, le retour des guitares après un passage atmosphérique à la fin du morceau est franchement excellent.
Skying est encore plus produit et bardé d'effets que Primary Colours, c'est peut-être ce qui demande quelques écoutes avant de réellement l'apprécier, mais on finit par se régaler de ses effusions continues noisy et psychédéliques, de ses rythmiques basse/batterie bien foutues et du chant toujours aussi excellent de Faris Badwan. The Horrors ont déjà livré leur chef-d'œuvre en la personne de Primary Colours, ne rechignons donc pas devant cet album réussi sans être renversant. En revanche, il leur faudra très probablement apporter de nouveaux et plus significatifs changements pour leur quatrième album...
Bon 15/20
Posté le 30 janvier 2013 à 05 h 33 |
Skying donc,
Troisième album des hybrides d'un vilain Pyrrhocorax et du désabusé Robert Smiths. Rien qu'à l'ornement de la pochette, on se dit que la scénographie sonore The Horrors va changer. Alors l'horreur, simple bastringue à l'estampe goth pour jouvencelles émotives ou réel groupe de post-punk-rock?
Le son déjà a étoffé et les chansons jouent la troisième mi-temps. Les couches synthétiques déferlent et se creusent pour envelopper la quasi globalité du palais, ce qui a pour effet de le mettre en lévitation exhaustive. On comprend donc l'inscription sur la pochette horrors-boréal. Les mélodies côtoient la béatitude à certains moments mais l'apathie à d'autres, forme d'indolence recherchée je présume, OK mais dommage.
Cette étoile binaire qu'est Skying fagotée dans ses gros sabots contemplatifs aurait de quoi faire réviser un élève de la Berlin School Electronic (chose qui pourrait en faire tourner de l'oeil plus d'un) mais les divagations de ces malfaisants manipulateurs pervers charment par leurs mélodies entêtantes et tourmentées, psalmodiées cafardeusement par le ménestrel Farris Rotter, sur fond de vibrations psychédéliques nuageuses voir franchement orageuses.
Troisième album des hybrides d'un vilain Pyrrhocorax et du désabusé Robert Smiths. Rien qu'à l'ornement de la pochette, on se dit que la scénographie sonore The Horrors va changer. Alors l'horreur, simple bastringue à l'estampe goth pour jouvencelles émotives ou réel groupe de post-punk-rock?
Le son déjà a étoffé et les chansons jouent la troisième mi-temps. Les couches synthétiques déferlent et se creusent pour envelopper la quasi globalité du palais, ce qui a pour effet de le mettre en lévitation exhaustive. On comprend donc l'inscription sur la pochette horrors-boréal. Les mélodies côtoient la béatitude à certains moments mais l'apathie à d'autres, forme d'indolence recherchée je présume, OK mais dommage.
Cette étoile binaire qu'est Skying fagotée dans ses gros sabots contemplatifs aurait de quoi faire réviser un élève de la Berlin School Electronic (chose qui pourrait en faire tourner de l'oeil plus d'un) mais les divagations de ces malfaisants manipulateurs pervers charment par leurs mélodies entêtantes et tourmentées, psalmodiées cafardeusement par le ménestrel Farris Rotter, sur fond de vibrations psychédéliques nuageuses voir franchement orageuses.
Très bon 16/20
Posté le 26 avril 2014 à 09 h 54 |
Troisième album du groupe parmi les plus caméléons de la planète pop !
Après un Strange House orienté glam-psychobilly, plutôt réussi et un Primary Colours qui tirait, avec efficacité, sa révérence au post-punk en le mâtinant d'un poil de psychédélisme et de shoegaze, c'est vers ces deux derniers styles que se tournent désormais principalement nos grands illusionnistes avec Skying.
Leur savoir faire en matière d'appropriation musicale de certains pans de l'histoire est toujours indéniable. Si Geoff Barrow a délaissé la production, Craig Silvey est toujours là et on peu dire qu'il assure pas si mal ! Et il le fallait ça pour donner un tant soi peu d'aspérité à un album qui, dans l'ensemble, en manque quelque peu. La raison ? En premier lieu une indigence mélodique assez flagrante. En tous cas, des mélodies qui, lorsqu'elles ont un peu de portée, sonnent souvent déjà entendues (par exemple "Monica Gems" qui sonne comme du Suede) ! Et en second lieu des morceaux ayant quelque peu tendance à jouer les prolongations en dépit d'un certain manque de souffle, même si The Horrors savent quand même donner quelques petits coups de tête et escouades sur la grande scène du paraître !
Il en résulte donc un album qui peut s'écouter agréablement en faisant autre chose, voire d'une oreille plus attentive avec cette aptitude qu'ont The Horrors à mélanger les genres avec une véritable finesse. Mais un album qui a du mal à emporter aussi loin que ses prétentions psychédéliques et shoegaze auraient pu le laisser augurer, sinon sur un morceau tel "Oceans Burning" ... Qui clôt l'album .
Au final, Skying est un album qui cristallise nettement la limite d'un groupe que les deux précédents albums laissaient deviner : un certain manque d'émotions véritables ! Mais ici, les artifices de formes parviennent difficilement à masquer cette absence et l'illusion prend difficilement.
Après un Strange House orienté glam-psychobilly, plutôt réussi et un Primary Colours qui tirait, avec efficacité, sa révérence au post-punk en le mâtinant d'un poil de psychédélisme et de shoegaze, c'est vers ces deux derniers styles que se tournent désormais principalement nos grands illusionnistes avec Skying.
Leur savoir faire en matière d'appropriation musicale de certains pans de l'histoire est toujours indéniable. Si Geoff Barrow a délaissé la production, Craig Silvey est toujours là et on peu dire qu'il assure pas si mal ! Et il le fallait ça pour donner un tant soi peu d'aspérité à un album qui, dans l'ensemble, en manque quelque peu. La raison ? En premier lieu une indigence mélodique assez flagrante. En tous cas, des mélodies qui, lorsqu'elles ont un peu de portée, sonnent souvent déjà entendues (par exemple "Monica Gems" qui sonne comme du Suede) ! Et en second lieu des morceaux ayant quelque peu tendance à jouer les prolongations en dépit d'un certain manque de souffle, même si The Horrors savent quand même donner quelques petits coups de tête et escouades sur la grande scène du paraître !
Il en résulte donc un album qui peut s'écouter agréablement en faisant autre chose, voire d'une oreille plus attentive avec cette aptitude qu'ont The Horrors à mélanger les genres avec une véritable finesse. Mais un album qui a du mal à emporter aussi loin que ses prétentions psychédéliques et shoegaze auraient pu le laisser augurer, sinon sur un morceau tel "Oceans Burning" ... Qui clôt l'album .
Au final, Skying est un album qui cristallise nettement la limite d'un groupe que les deux précédents albums laissaient deviner : un certain manque d'émotions véritables ! Mais ici, les artifices de formes parviennent difficilement à masquer cette absence et l'illusion prend difficilement.
Pas terrible 9/20
Posté le 15 novembre 2017 à 14 h 26 |
En 2011, Skying débarque avec sa pochette solaire et marque certainement le changement le plus radical de la carrière de The Horrors.
Leur posture revival bourré de références, à la limite du plagiat comme sur leurs deux premiers albums, disparaît pour laisser place à un groupe désireux de tracer les contours de son propre chemin et de sa propre musique.
Skying est un disque à la fois habité, hanté et coloré, un véritable voyage où le temps n'a plus d'importance, où chaque écoute pousse à la contemplation, à l'admiration et même à l'addiction. Oui, car il s'agit bien d'addiction quand on parle de ce disque. Une addiction liée à la voix envoûtante de Faris Badwan et à l'atmosphère entêtante et planante que le groupe délivre tout au long de l'album. Un Skying lumineux où les synthés hypnotiques délivrent une performance sans pareil et prennent dorénavant une place majeure dans l'univers du groupe.
Il restera certainement comme le premier album des Horrors dans lequel le groupe a vraiment pris des risques en s'aventurant loin de toutes leurs références, pour nous proposer un disque merveilleusement onirique et psychédélique.
Leur posture revival bourré de références, à la limite du plagiat comme sur leurs deux premiers albums, disparaît pour laisser place à un groupe désireux de tracer les contours de son propre chemin et de sa propre musique.
Skying est un disque à la fois habité, hanté et coloré, un véritable voyage où le temps n'a plus d'importance, où chaque écoute pousse à la contemplation, à l'admiration et même à l'addiction. Oui, car il s'agit bien d'addiction quand on parle de ce disque. Une addiction liée à la voix envoûtante de Faris Badwan et à l'atmosphère entêtante et planante que le groupe délivre tout au long de l'album. Un Skying lumineux où les synthés hypnotiques délivrent une performance sans pareil et prennent dorénavant une place majeure dans l'univers du groupe.
Il restera certainement comme le premier album des Horrors dans lequel le groupe a vraiment pris des risques en s'aventurant loin de toutes leurs références, pour nous proposer un disque merveilleusement onirique et psychédélique.
Parfait 17/20
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