Times New Viking

Ça ne pouvait plus durer. Born Again Revisited ne fonctionnait plus que sur quelques titres. Une semi-purge. Trop établi, trop formulé, leur shitgaze (de loin, l'étiquette la plus drôle et la plus juste qu'on ait collé à un sous-genre du rock) rendait plus sourd que la masturbation mais ne donnait plus aucun plaisir. Fâcheux.
Alors, sans aucune surprise (tous font ça à un moment), les américains, sans doute épuisés eux aussi, ont décidé de se calmer. Fini William Saurin, finie la saturation à tout crin et bienvenue à une pop lo-filisée (je suis très fier de ce jeu de mot) pur jus. Comme un retour inavoué à un certain classicisme nineties. Leur sauvagerie étranglée, les Times New Viking ressemblent de plus en plus à leur héros Guided By Voices. Des petits Guided By Voices bien sûr, des Guided By Voices sans génie. On écrit pas "I'm A Scientist" du jour au lendemain. De toute façon, on ne leur demande pas d'en être capable. Enfin, pas encore (le prochain album, là oui, il faudra).
Pour l'instant, on apprécie comme un bon spliff, cet art du fredonné, de l'agréable surélevé par le charme de l'amateurisme. Et on apprécie d'autant mieux quand les Times New Viking ont la moue dépressive : "Ever Falling In Love", "No Room To Live", "Downton Eastern Bloc"... Charmant, très charmant.