Front 242
Geography |
Label :
New Dance |
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Sans Front 242, le paysage musical que nous connaissons ne serait sans doute pas le même. Sans les Belges, pas de Ministry, pas de Nine Inch Nails, pas de The Young Gods, etc., c'est-à-dire que l'on ferait une croix sur la crème de la scène electro-rock actuelle.
Pourtant, difficile de croire que le groupe ait pu avoir une telle influence à l'écoute de Geography, album minimaliste et dépouillé enregistré en 8 pistes par les co-fondateurs du groupe, Jean-Luc de Meyer et Patrick Codenys (Richard 23 n'interviendra qu'après ce premier album). Expression jusqu'au-boutiste de l'hégémonie de l'ère industrielle, musique construite avec les moyens du bord (l'électronique coûte cher à l'époque) et pensée syncrétique où l'art plastique et la musique se rejoignent, Front 242 fait à la fois figure de terroriste sonore, de compositeur révolutionnaire (à part D.A.F., il n'existe presque aucun équivalent à cette époque) et de bricoleur génial.
Bien sûr, Geography n'est pas un chef d'œuvre, il pâtit des défauts d'un premier album réalisé avec peu de moyen et des outils sommaires, mais les Belges parviennent déjà à exploiter à fond leurs machines pour en tirer des sons qui restent d'une grande modernité (il est vrai que la réédition de 2004 a fait du bien) et surtout pour proposer des schémas de chansons qui serviront de modèle à plusieurs générations. Privilégiant les morceaux courts et monolithiques alliant la puissance des beats aux mélodies des synthétiseurs, ces deux chercheurs font exploser le standard pop pour créer une nouvelle sémantique musicale.
Alternant les instrumentaux concis et les titres où l'on reconnaît déjà la voix et le phrasé inimitables de Jean-Luc, Geography pose les bases solides d'un style déjà bien affirmé, rampant et poisseux, dénué de joie et d'espoir. Sans hits putassiers ni surenchère, Front 242 est la parfaite alternative aux punks se réveillant avec une gueule de bois, à la graisse indécente du rock progressif et à la pestilence sonore appelée world music.
Pourtant, difficile de croire que le groupe ait pu avoir une telle influence à l'écoute de Geography, album minimaliste et dépouillé enregistré en 8 pistes par les co-fondateurs du groupe, Jean-Luc de Meyer et Patrick Codenys (Richard 23 n'interviendra qu'après ce premier album). Expression jusqu'au-boutiste de l'hégémonie de l'ère industrielle, musique construite avec les moyens du bord (l'électronique coûte cher à l'époque) et pensée syncrétique où l'art plastique et la musique se rejoignent, Front 242 fait à la fois figure de terroriste sonore, de compositeur révolutionnaire (à part D.A.F., il n'existe presque aucun équivalent à cette époque) et de bricoleur génial.
Bien sûr, Geography n'est pas un chef d'œuvre, il pâtit des défauts d'un premier album réalisé avec peu de moyen et des outils sommaires, mais les Belges parviennent déjà à exploiter à fond leurs machines pour en tirer des sons qui restent d'une grande modernité (il est vrai que la réédition de 2004 a fait du bien) et surtout pour proposer des schémas de chansons qui serviront de modèle à plusieurs générations. Privilégiant les morceaux courts et monolithiques alliant la puissance des beats aux mélodies des synthétiseurs, ces deux chercheurs font exploser le standard pop pour créer une nouvelle sémantique musicale.
Alternant les instrumentaux concis et les titres où l'on reconnaît déjà la voix et le phrasé inimitables de Jean-Luc, Geography pose les bases solides d'un style déjà bien affirmé, rampant et poisseux, dénué de joie et d'espoir. Sans hits putassiers ni surenchère, Front 242 est la parfaite alternative aux punks se réveillant avec une gueule de bois, à la graisse indécente du rock progressif et à la pestilence sonore appelée world music.
Pas mal 13/20 | par Arno Vice |
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