Robert Wyatt
Cuckooland |
Label :
Rykodisc |
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Stupéfiant. J'ai un rapport à Lynch, à Kubrick ou à Wyatt comme à une consommation de stupéfiants ou d'anxiolytiques. Leurs visions s'expriment depuis un univers parallèle, depuis les limbes. Elles me parlent et ne s'adressent qu'à moi ; je suis pingre. C'est un langage inconnu, forcément unique, qui prend possession, qui va puiser dans mon inconscient et puis jette ses trouvailles grouillantes sur la table ; un magma de matière organique à l'exacte consistance de ce que d'aucuns nous poussent à calfeutrer dans le domaine des rêves. Un choc tellurique n'en finit plus, depuis ‘Rock Bottom', de secouer la tectonique des plaques. Et celle-ci n'est pas la moindre. Les contrastes d'arrière-plan, la symbolique, cette métaphysique du fantastique et de la permanence de la réalité, ça vous fout les boules ou ça laisse de marbre. Mais on n'apprend pas à aimer Wyatt. En quoi consiste le traitement ? Quelle posologie ? Quasiment pas d'indication. Juste une pause de trente secondes en milieu d'album "pour ceux aux oreilles fatiguées qui voudraient faire une pause et reprendre plus tard". Et ce silence là, les amis...
Et puis là, alors que je tombais implorant sur ma moquette Ikéa à l'écoute de ce nouvel album, que je poussais des cris gutturaux de bête malade, Robert m'est apparu sous la mansarde. Je fis bouillir de l'eau, préparais le thé et retournais fissa au salon. Grimpant les marches, je réalisais que du temps lointain où je m'adonnais à la pratique sédentaire de la vie de couple, cela n'aurait pas pu arriver, cela n'aurait pas pu se produire. Ma copine ne comprenait pas l'abandon en musique, elle trouvait ça suspect. L'eau est bouillante, ma carcasse aussi. Lui, en se grattant le sourcil avec le petit doigt : "Comment trouves-tu mes chansons ?" (silence) - Moi: "Tu reviendras encore me rendre visite ?" Je ne savais pas trop quoi lui dire d'autre. Le seul fait d'avoir prononcé ces quelques mots m'avait creusé l'appétit. Je supportais mal de ne plus avoir de cigarettes en pleine nuit. Le reste, c'est une histoire de temps, d'espace, de réconciliation avec soi-même.
Et puis là, alors que je tombais implorant sur ma moquette Ikéa à l'écoute de ce nouvel album, que je poussais des cris gutturaux de bête malade, Robert m'est apparu sous la mansarde. Je fis bouillir de l'eau, préparais le thé et retournais fissa au salon. Grimpant les marches, je réalisais que du temps lointain où je m'adonnais à la pratique sédentaire de la vie de couple, cela n'aurait pas pu arriver, cela n'aurait pas pu se produire. Ma copine ne comprenait pas l'abandon en musique, elle trouvait ça suspect. L'eau est bouillante, ma carcasse aussi. Lui, en se grattant le sourcil avec le petit doigt : "Comment trouves-tu mes chansons ?" (silence) - Moi: "Tu reviendras encore me rendre visite ?" Je ne savais pas trop quoi lui dire d'autre. Le seul fait d'avoir prononcé ces quelques mots m'avait creusé l'appétit. Je supportais mal de ne plus avoir de cigarettes en pleine nuit. Le reste, c'est une histoire de temps, d'espace, de réconciliation avec soi-même.
Excellent ! 18/20 | par Silencio26 |
Posté le 10 janvier 2004 à 17 h 49 |
On se demandera toujours si ce rescapé d'une soirée trop arrosée de chez Nick mason est bien du même monde que nous. Comme Rock Bottom ce n'est pas "conventionnel", il va chercher des harmonies inimmginables pour le simple mortel. Avec toujours une influence jazzy, il joue du piano, de la batterie,du chant (car chez Wyatt c'est bien un instrument) avec une délicatesse et une inspiration propre. Pour tout les non initiés il est grand temps de s'imprégner de cette ambience aérienne.
Excellent ! 18/20
Posté le 14 décembre 2004 à 23 h 44 |
Après quelques albums moins envolés (le tout de même bon "Shleep"), Robert nous revient avec un disque splendide, étonnant d'équilibre et d'élégance.
Ambiance jazzy ("Old Europe" célébrant une cave de jazz de la rue Mouffetard), rythmiques impeccables comme toujours (batteur il était, batteur il restera ...), et une voix qui est une des plus sensibles du rock.
Rien que pour le premier morceau ("Just A Bit"), ce disque vaut le détour.
Ambiance jazzy ("Old Europe" célébrant une cave de jazz de la rue Mouffetard), rythmiques impeccables comme toujours (batteur il était, batteur il restera ...), et une voix qui est une des plus sensibles du rock.
Rien que pour le premier morceau ("Just A Bit"), ce disque vaut le détour.
Excellent ! 18/20
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