Alcest
Ecailles De Lune |
Label :
Prophecy |
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Voilà depuis la sortie de Souvenirs D'Un Autre Monde que beaucoup ont attendu du fameux projet de Neige que ce dernier nous sorte son second opus. Et bien, après un petit split avec Les Discrets (que je vous conseille fortement si le black atmosphérique rentre dans votre salon anglais), où l'on avait droit à la chanson "Percées De Lumières", que l'on retrouvera sur ce nouvel opus. Mais soit, commençons donc!
Alcest est l'un de ces groupes qu'il faut cerner : soit on le comprend, soit ça ne passe pas, et on se fiche d'en savoir plus, ou au pire, on trouve ça pas mal. Mais pour tous ceux qui se sentent touchés par le groupe, il vaut mieux dire que la transition entre les deux albums est tout simplement surprenante. Si, avec "Ecailles De Lune (Part I)", on se sent relativement proche des ambiances et de la sérénité de Souvenirs D'Un Autre Monde, on finit vite par se rendre compte qu'il y a bel et bien quelque chose qui a changé dans la musique d'Alcest. C'est cosmique, comme ça l'était auparavant, mais il y a une idée différente qui préfigure sur l'album tout entier, qui est celle de l'eau, force omniprésente dans ce nouveau petit bijou.
C'est fort, c'est émouvant, mais ce n'est pas rien qu'avec la première chanson que l'on comprend tout, puisque le reste va arriver, petit à petit. Après 8 minutes, on passe à la Part II d'"Ecailles De Lune", pour découvrir (ou redécouvrir), avec grand plaisir, la voix criarde de Neige, qui est étonnamment aussi magnifique que ses veloutés de chant. Ca y est, on rentre dedans, et on se voit bien faire quelque chose d'intense (inutile d'expliquer ce qui vous viendra à l'esprit!), tellement la musique nous submerge (et oui, l'idée de l'eau, encore) et nous envahit - positivement.
Toujours une note de post-rock, touche bienfaisante dans ce projet, et la quasi-totalité des chansons jouées par Neige, tout cela nous montre bien que nous n'avons pas perdu ce groupe, et que j'aurais été un petit veinard d'aller voir une de leur prestation live, unique, puisque première fois...
En somme, un album magique que je ne me vois pas développer ici en profondeur (héhé), car c'est bel et bien à vous de l'entendre, de l'écouter, et d'y voir d'autres choses. Car l'interprétation est le bon savoir-faire de tout esprit critique! (Copyright oblige, je la sens bien celle-là).
Du début à la fin, vous vous perdrez très vite dans ces merveilleuses mélancolies...
Alcest est l'un de ces groupes qu'il faut cerner : soit on le comprend, soit ça ne passe pas, et on se fiche d'en savoir plus, ou au pire, on trouve ça pas mal. Mais pour tous ceux qui se sentent touchés par le groupe, il vaut mieux dire que la transition entre les deux albums est tout simplement surprenante. Si, avec "Ecailles De Lune (Part I)", on se sent relativement proche des ambiances et de la sérénité de Souvenirs D'Un Autre Monde, on finit vite par se rendre compte qu'il y a bel et bien quelque chose qui a changé dans la musique d'Alcest. C'est cosmique, comme ça l'était auparavant, mais il y a une idée différente qui préfigure sur l'album tout entier, qui est celle de l'eau, force omniprésente dans ce nouveau petit bijou.
C'est fort, c'est émouvant, mais ce n'est pas rien qu'avec la première chanson que l'on comprend tout, puisque le reste va arriver, petit à petit. Après 8 minutes, on passe à la Part II d'"Ecailles De Lune", pour découvrir (ou redécouvrir), avec grand plaisir, la voix criarde de Neige, qui est étonnamment aussi magnifique que ses veloutés de chant. Ca y est, on rentre dedans, et on se voit bien faire quelque chose d'intense (inutile d'expliquer ce qui vous viendra à l'esprit!), tellement la musique nous submerge (et oui, l'idée de l'eau, encore) et nous envahit - positivement.
Toujours une note de post-rock, touche bienfaisante dans ce projet, et la quasi-totalité des chansons jouées par Neige, tout cela nous montre bien que nous n'avons pas perdu ce groupe, et que j'aurais été un petit veinard d'aller voir une de leur prestation live, unique, puisque première fois...
En somme, un album magique que je ne me vois pas développer ici en profondeur (héhé), car c'est bel et bien à vous de l'entendre, de l'écouter, et d'y voir d'autres choses. Car l'interprétation est le bon savoir-faire de tout esprit critique! (Copyright oblige, je la sens bien celle-là).
Du début à la fin, vous vous perdrez très vite dans ces merveilleuses mélancolies...
Excellent ! 18/20 | par Lucid Nightmare |
Posté le 07 janvier 2011 à 23 h 36 |
S'il y avait bien un domaine dans lequel les groupes français avaient du mal à s'imposer, c'est bien dans le tragiquement mélancolique. À de trop rares exceptions près (The Old Dead Tree et, dans un tout autre registre, Dark Sanctuary), soit le style était inexistant, soit il restait dans une médiocrité clichesque, ce qui est pire. Cela, c'était avant l'avènement de Neige, véritable homme-orchestre d'Alcest et musicien reconnu de la scène black metal.
Écailles De Lune, dernier album en date, sera destiné à tous ceux qui geignent sur leur sort parce qu'ils sont moches et seuls, parce que leurs moitiés les ont abandonnés même pas pour un autre, parce qu'ils ne se sentent pas à leur place en ce monde et rêvent d'un ailleurs où les cheveux longs noir, le maquillage et les chemises à jabot seront du dernier cri lors des soirées en forêt pour fêter la lune rousse.
Ceux qui ont encore Souvenirs D'Un Autre Monde bien en tête ne seront sans doute ni surpris, ni déçus par cette nouvelle offrande faite aux fées des bois. On retrouve la voix inaudible de Neige qui, lorsqu'il chante en voix claire, est toujours dans l'incapacité d'articuler et de sortir le moindre son qui ressemble, même de loin, à ne serait-ce qu'une syllabe. Personnellement, je trouve ça dommage parce que j'aimerais pouvoir écouter le récit des errances de son âme prisonnière de la chair ainsi que l'expression imagée de son incompréhension du mode de vie des bipèdes qui lui sont contemporains, mais à bien y réfléchir, il est possible que la crédibilité de l'album gagne à conserver ce problème majeur d'élocution. J'ai comme dans l'idée que l'auditeur critique pourrait se mettre à sourire franchement, ce qui la foutrait mal pour un album de shoegaze black rock (je m'excuse par avance pour cette étiquette fourre-tout). Bien heureusement, nous avons aussi du bon hurlement hystérique à se mettre sous l'oreille ("Ecaille De Lune Part II" ou "Percée De lumière" par exemple) car j'étais à deux doigts de conseiller à Neige de prendre rendez-vous chez un orthophoniste.
Cette nouvelle production procure également un sentiment paradoxal : les compositions présentent tous les aspects de la confusion la plus totale (les ponts et les transitions semblent faits à l'emporte-pièce, certaines lignes vocales ont tout de l'improvisation de dernière minute), la production claire et sans relief n'arrangeant rien, et pourtant on a au final un album bien construit, qui résiste aux écoutes et qui présente une grande homogénéité. Alors certes les guitares ne sont pas bien méchantes et sonnent comme un orchestre de pop rock, si bien que l'on pense un instant refiler le skeud à la fille de sa voisine de palier dans l'espoir d'émouvoir la mère et de passer à des choses plus sérieuses, mais écouter Alcest équivaut pour un métaleux à un plaisir coupable qu'il offre à son anima, le genre de truc qu'il se met au casque en feuilletant son livre des Korrigans. Après, il faut aussi reconnaître que l'interlude "Abysses" ne sonne pas vraiment abyssal justement et que les grésillements cristallins relèvent plus du space opera mais, soyons magnanimes, cela ne dure que deux minutes.
Écailles De Lune s'achève dans la douceur et le dépouillement du recueillement que l'on manifeste au cours d'un enterrement ("Sur L'Océan Couleur De Fer"). On se sent triste et fier de ne pas avoir pleuré, comme un petit garçon retenant ses larmes alors qu'il vient de se faire voler son quatre heures à la récréation, ce sandwich beurre banania que lui avait préparé sa mère le matin dans la cuisine avant d'aller casser la glace du puits pour extraire l'eau qui servira ensuite à sa toilette sommaire. On ne sait toujours pas si Neige chante ou s'il se contente de faire des "nananana" dans le micro, c'est triste et beau, il ne lésine pas sur le pathos. Mais plutôt que des écailles, j'aimerais bien avoir l'étoile de Neige un jour, pour voir ce que cela fait...
Écailles De Lune, dernier album en date, sera destiné à tous ceux qui geignent sur leur sort parce qu'ils sont moches et seuls, parce que leurs moitiés les ont abandonnés même pas pour un autre, parce qu'ils ne se sentent pas à leur place en ce monde et rêvent d'un ailleurs où les cheveux longs noir, le maquillage et les chemises à jabot seront du dernier cri lors des soirées en forêt pour fêter la lune rousse.
Ceux qui ont encore Souvenirs D'Un Autre Monde bien en tête ne seront sans doute ni surpris, ni déçus par cette nouvelle offrande faite aux fées des bois. On retrouve la voix inaudible de Neige qui, lorsqu'il chante en voix claire, est toujours dans l'incapacité d'articuler et de sortir le moindre son qui ressemble, même de loin, à ne serait-ce qu'une syllabe. Personnellement, je trouve ça dommage parce que j'aimerais pouvoir écouter le récit des errances de son âme prisonnière de la chair ainsi que l'expression imagée de son incompréhension du mode de vie des bipèdes qui lui sont contemporains, mais à bien y réfléchir, il est possible que la crédibilité de l'album gagne à conserver ce problème majeur d'élocution. J'ai comme dans l'idée que l'auditeur critique pourrait se mettre à sourire franchement, ce qui la foutrait mal pour un album de shoegaze black rock (je m'excuse par avance pour cette étiquette fourre-tout). Bien heureusement, nous avons aussi du bon hurlement hystérique à se mettre sous l'oreille ("Ecaille De Lune Part II" ou "Percée De lumière" par exemple) car j'étais à deux doigts de conseiller à Neige de prendre rendez-vous chez un orthophoniste.
Cette nouvelle production procure également un sentiment paradoxal : les compositions présentent tous les aspects de la confusion la plus totale (les ponts et les transitions semblent faits à l'emporte-pièce, certaines lignes vocales ont tout de l'improvisation de dernière minute), la production claire et sans relief n'arrangeant rien, et pourtant on a au final un album bien construit, qui résiste aux écoutes et qui présente une grande homogénéité. Alors certes les guitares ne sont pas bien méchantes et sonnent comme un orchestre de pop rock, si bien que l'on pense un instant refiler le skeud à la fille de sa voisine de palier dans l'espoir d'émouvoir la mère et de passer à des choses plus sérieuses, mais écouter Alcest équivaut pour un métaleux à un plaisir coupable qu'il offre à son anima, le genre de truc qu'il se met au casque en feuilletant son livre des Korrigans. Après, il faut aussi reconnaître que l'interlude "Abysses" ne sonne pas vraiment abyssal justement et que les grésillements cristallins relèvent plus du space opera mais, soyons magnanimes, cela ne dure que deux minutes.
Écailles De Lune s'achève dans la douceur et le dépouillement du recueillement que l'on manifeste au cours d'un enterrement ("Sur L'Océan Couleur De Fer"). On se sent triste et fier de ne pas avoir pleuré, comme un petit garçon retenant ses larmes alors qu'il vient de se faire voler son quatre heures à la récréation, ce sandwich beurre banania que lui avait préparé sa mère le matin dans la cuisine avant d'aller casser la glace du puits pour extraire l'eau qui servira ensuite à sa toilette sommaire. On ne sait toujours pas si Neige chante ou s'il se contente de faire des "nananana" dans le micro, c'est triste et beau, il ne lésine pas sur le pathos. Mais plutôt que des écailles, j'aimerais bien avoir l'étoile de Neige un jour, pour voir ce que cela fait...
Pas mal 13/20
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