Danishmendt
Eaux Fortes |
Label :
Architect Of Noise |
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De suite, l'auditeur est happé dans un tourbillon électrique. Batterie déstructurée, son massif, vocaux hurlés, "Un autre jour" pose les bases d'un post core aux relents doom crasseux qui constitue le style principal de Eaux Fortes.
En effet, les bourgeons black metal que l'on peut apercevoir dans Un Passé Aride ne sont pas encore éclos, et c'est donc davantage du côté de Neurosis, Cult Of Luna ou des Français de Dirge qu'il faut chercher les références. Sauf que de ces groupes, Danishmendt ne conserve que la propension à composer des morceaux pesants et sauvages où chaque instrument cherche à occuper l'intégralité de l'espace sonore qui lui est alloué. Du fait de l'absence de passages atmosphériques propres au style, à part peut-être "Plage de cendres", stylistiquement proche du funeral doom, "Eaux Fortes" en devient réellement oppressant car la tension y est constante, tapie derrière chaque note, chaque souffle.
Les vocaux, bien que peu variés, frôlent l'excellence. Dans un style rageur et hurlé, ils sont parfaitement maîtrisés et idéalement adaptés aux sept compositions à tiroir qui construisent l'album. Il y a dans Eaux Fortes une grande homogénéité sonore entre les instruments et le chant, ce qui décuple le côté massif de la musique et ce malgré le fait que la section rythmique soit trop en retrait à mon goût. En effet, le batteur s'évertue à proposer des plans complexes qui confèrent aux accords monolithiques une grande dynamique, et la basse se trouve malheureusement trop souvent noyée au milieu de guitares accordées très bas.
Cela dit, si l'écueil du genre est de proposer des compositions parfois trop linéaires car fondées sur le même tempo, et si Eaux Fortes a effectivement un peu de mal à se renouveler sur la longueur, Danishmendt parvient néanmoins à s'extraire de la masse et à faire preuve d'originalité au sein du périmètre musical qui est le sien, notamment grâce à un titre comme "Le Bruit Du Monde Echouait Là", aux rythmiques cataclysmiques, cycliques et inspirées, pour s'achever en une course échevelée à la dissonance et au martèlement. "Demain" se veut également plus incisif, car plus ramassé, et laisse déjà deviner que Danishmendt cherche à varier les climats, les tonalités, et à emmener son post core vers d'autres contrées moins fréquentées, ce que le groupe réussira parfaitement sur Un Passé Aride.
Il reste que grâce à une production très brute et sèche ainsi qu'à des compositions épurées de tout superflu, les Parisiens réussissent avec Eaux Fortes à se hisser parmi les très bons groupes du genre, avec un charisme international qui fait qu'ils n'ont à rougir d'aucune comparaison. Et même si l'identité du groupe n'est pas encore totalement affirmée, on reconnaît déjà un talent de composition et une grande confiance en ses qualités intrinsèques.
Définition : musique instinctive et bestiale...
En effet, les bourgeons black metal que l'on peut apercevoir dans Un Passé Aride ne sont pas encore éclos, et c'est donc davantage du côté de Neurosis, Cult Of Luna ou des Français de Dirge qu'il faut chercher les références. Sauf que de ces groupes, Danishmendt ne conserve que la propension à composer des morceaux pesants et sauvages où chaque instrument cherche à occuper l'intégralité de l'espace sonore qui lui est alloué. Du fait de l'absence de passages atmosphériques propres au style, à part peut-être "Plage de cendres", stylistiquement proche du funeral doom, "Eaux Fortes" en devient réellement oppressant car la tension y est constante, tapie derrière chaque note, chaque souffle.
Les vocaux, bien que peu variés, frôlent l'excellence. Dans un style rageur et hurlé, ils sont parfaitement maîtrisés et idéalement adaptés aux sept compositions à tiroir qui construisent l'album. Il y a dans Eaux Fortes une grande homogénéité sonore entre les instruments et le chant, ce qui décuple le côté massif de la musique et ce malgré le fait que la section rythmique soit trop en retrait à mon goût. En effet, le batteur s'évertue à proposer des plans complexes qui confèrent aux accords monolithiques une grande dynamique, et la basse se trouve malheureusement trop souvent noyée au milieu de guitares accordées très bas.
Cela dit, si l'écueil du genre est de proposer des compositions parfois trop linéaires car fondées sur le même tempo, et si Eaux Fortes a effectivement un peu de mal à se renouveler sur la longueur, Danishmendt parvient néanmoins à s'extraire de la masse et à faire preuve d'originalité au sein du périmètre musical qui est le sien, notamment grâce à un titre comme "Le Bruit Du Monde Echouait Là", aux rythmiques cataclysmiques, cycliques et inspirées, pour s'achever en une course échevelée à la dissonance et au martèlement. "Demain" se veut également plus incisif, car plus ramassé, et laisse déjà deviner que Danishmendt cherche à varier les climats, les tonalités, et à emmener son post core vers d'autres contrées moins fréquentées, ce que le groupe réussira parfaitement sur Un Passé Aride.
Il reste que grâce à une production très brute et sèche ainsi qu'à des compositions épurées de tout superflu, les Parisiens réussissent avec Eaux Fortes à se hisser parmi les très bons groupes du genre, avec un charisme international qui fait qu'ils n'ont à rougir d'aucune comparaison. Et même si l'identité du groupe n'est pas encore totalement affirmée, on reconnaît déjà un talent de composition et une grande confiance en ses qualités intrinsèques.
Définition : musique instinctive et bestiale...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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