Monarch!
Die Tonight |
Label :
Throne |
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"C'est à Baba ! C'est à Yoyo ! c'est à Baba c'est à Bayonne ! Qu'on se bibi ! Qu'on se dodo ! Qu'on se bibi qu'on se bidonne !" Car oui Bayonne ! On a le sens du festif par là-bas. Qui de son death progressif (Gojira), qui de son cyber death (Hypnosis), qui de son grind (Infest), qui de son amiga rock (Golgoth 13) et qui de son drone doom : Monarch!
Discographiquement actif depuis 2005, voilà cinq marchands de sable qui n'ont pas l'air du style à s'attifer en rouge et blanc une semaine par an. On les image davantage squatter une cave humide en s'enfilant du kalimutxo (mélange de vin et de coca) avant de laisser libre cours à leurs errances musicales embrumées.
Les deux titres de ce Die tonight ("Swan Song" et "Winter Bride") avoisinent chacun les vingt minutes. Dans ces cas-là, il est difficile de se faire rapidement une idée de l'objet car c'est réellement sur la longueur que l'on peut juger. Autrement dit, si au bout de cinq minutes, vous avez davantage envie de tenir la pelote de laine de votre grand-mère pendant qu'elle tricote un énième pull jacquard que de poursuivre l'écoute, autant oublier le groupe : il confond le drone avec le vrombissement d'une machine à laver dotée d'un carbu 15 Polini et sera tout juste bon à... Je ne sais pas, à rien probablement.
Mais c'est sans chauvinisme aucun que je me lance aujourd'hui dans l'écoute de Monarch!. Dès les premiers larsens de "Swan Song", on sent déjà une attirance pour les guitares lourdes et grésillantes, bien loin du son habituel du funeral doom, plus massif. Non, ici les musiciens semblent privilégier l'aspect sale et brut, ne cherchant pas à retenir ou à étouffer les notes. Le tempo est écrasant avec un son plutôt old school qui n'est pas sans me rappeler des formations telles que Crowbar, et surtout Eyehategod, impression notamment confirmée sur "Winter Bride."
C'est au bout de cinq minutes que l'on distingue véritablement une voix, car jusqu'ici les murmures étaient prédominants. Enfin, une voix... Un gémissement imitant de fort belle manière le dernier vomissement d'un ivrogne, celui qui provoque les crampes d'estomac et qui ne parvient à expulser que quelques filets de bile. La responsable de ces beuglements rauques n'est autre qu'Emilie, charmante demoiselle au demeurant, mais dont le timbre de voix est on ne peut plus surprenant. Et l'on a ainsi la confirmation que Monarch! ne recherche pas le beau ni à développer des ambiances épaisses et confortables comme un canapé cuir. Les relents sludge sont dégueulasses à souhait, bien dégoulinants de sueur aigre, et les deux batteurs cognent de concert, à l'économie certes, mais ça pulse salement. Les minutes défilent et le morceau monte en puissance et en intensité, sans pour autant trop varier de son riff initial. Néanmoins, les modulations apportées évitent la saturation et les retombées sèches des guitares et d'une basse cataclysmique procurent même une certaine jouissance auditive. Bref, j'ai enduré les premières vingt minutes sans broncher, et j'en redemande une part.
"Winter Bride" n'est pas foncièrement différent dans sa structure de "Swan Song." On y trouve la confirmation d'une attirance naturelle pour un son gras et sans finesse avec une vitesse de croisière proche de celle d'un canoë navigant à contre courant avec Stephen Hawking à la pagaie. Les accords sont lâchés et la laisse est bien longue avant de les retenir. J'imagine qu'en concert, les batteurs ont tout le temps nécessaire pour se fabriquer et tirer une douille entre chacune de leur frappe et j'espère que la chanteuse n'est pas du genre pipelette parce qu'elle doit alors connaître de grands moments de frustration.
Ce second titre est donc sans surprise, mais les stridences et la voix maladives trouvent une oreille plus qu'attentive chez moi. J'accroche vraiment bien à ce Die Tonight.
J'espère avoir l'occasion de les voir en concert la prochaine fois que je redescends au pays...
Discographiquement actif depuis 2005, voilà cinq marchands de sable qui n'ont pas l'air du style à s'attifer en rouge et blanc une semaine par an. On les image davantage squatter une cave humide en s'enfilant du kalimutxo (mélange de vin et de coca) avant de laisser libre cours à leurs errances musicales embrumées.
Les deux titres de ce Die tonight ("Swan Song" et "Winter Bride") avoisinent chacun les vingt minutes. Dans ces cas-là, il est difficile de se faire rapidement une idée de l'objet car c'est réellement sur la longueur que l'on peut juger. Autrement dit, si au bout de cinq minutes, vous avez davantage envie de tenir la pelote de laine de votre grand-mère pendant qu'elle tricote un énième pull jacquard que de poursuivre l'écoute, autant oublier le groupe : il confond le drone avec le vrombissement d'une machine à laver dotée d'un carbu 15 Polini et sera tout juste bon à... Je ne sais pas, à rien probablement.
Mais c'est sans chauvinisme aucun que je me lance aujourd'hui dans l'écoute de Monarch!. Dès les premiers larsens de "Swan Song", on sent déjà une attirance pour les guitares lourdes et grésillantes, bien loin du son habituel du funeral doom, plus massif. Non, ici les musiciens semblent privilégier l'aspect sale et brut, ne cherchant pas à retenir ou à étouffer les notes. Le tempo est écrasant avec un son plutôt old school qui n'est pas sans me rappeler des formations telles que Crowbar, et surtout Eyehategod, impression notamment confirmée sur "Winter Bride."
C'est au bout de cinq minutes que l'on distingue véritablement une voix, car jusqu'ici les murmures étaient prédominants. Enfin, une voix... Un gémissement imitant de fort belle manière le dernier vomissement d'un ivrogne, celui qui provoque les crampes d'estomac et qui ne parvient à expulser que quelques filets de bile. La responsable de ces beuglements rauques n'est autre qu'Emilie, charmante demoiselle au demeurant, mais dont le timbre de voix est on ne peut plus surprenant. Et l'on a ainsi la confirmation que Monarch! ne recherche pas le beau ni à développer des ambiances épaisses et confortables comme un canapé cuir. Les relents sludge sont dégueulasses à souhait, bien dégoulinants de sueur aigre, et les deux batteurs cognent de concert, à l'économie certes, mais ça pulse salement. Les minutes défilent et le morceau monte en puissance et en intensité, sans pour autant trop varier de son riff initial. Néanmoins, les modulations apportées évitent la saturation et les retombées sèches des guitares et d'une basse cataclysmique procurent même une certaine jouissance auditive. Bref, j'ai enduré les premières vingt minutes sans broncher, et j'en redemande une part.
"Winter Bride" n'est pas foncièrement différent dans sa structure de "Swan Song." On y trouve la confirmation d'une attirance naturelle pour un son gras et sans finesse avec une vitesse de croisière proche de celle d'un canoë navigant à contre courant avec Stephen Hawking à la pagaie. Les accords sont lâchés et la laisse est bien longue avant de les retenir. J'imagine qu'en concert, les batteurs ont tout le temps nécessaire pour se fabriquer et tirer une douille entre chacune de leur frappe et j'espère que la chanteuse n'est pas du genre pipelette parce qu'elle doit alors connaître de grands moments de frustration.
Ce second titre est donc sans surprise, mais les stridences et la voix maladives trouvent une oreille plus qu'attentive chez moi. J'accroche vraiment bien à ce Die Tonight.
J'espère avoir l'occasion de les voir en concert la prochaine fois que je redescends au pays...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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