The Old Dead Tree
The Water Fields |
Label :
Season Of Mist |
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The Water Fields, troisième et dernier album de The Old Dead Tree avant leur cessation d'activité proclamée en 2009 : leur joyau.
On peut se réjouir de voir ainsi le groupe sortir par la grande porte, mais cette satisfaction est une bien piètre consolation si l'on considère le vide laissé.
À peine les premières mesures de "Start The Fire" sont-elles lancées que l'on devine une sensation inhabituelle chez les Parisiens : la joie, pure, simple, de celle qui succède aux grands deuils. Ce morceau, aussi puissant que racé, affirme que le quatuor est en pleine possession de ses moyens et rarement un de leurs titres a aussi bien sonné.
La voix joue toujours sur l'alternance des registres mais avec une assurance nouvelle, un aplomb indéniable. Tout respire ici la certitude, la confiance. Le temps d'une candeur juvénile est définitivement révolu, les deux ans de latence nécessaires à la confection de cet album ont été idéalement mis à profit. Et lorsque "Don't Wake Me Up" s'engouffre dans la plaie béante de votre cœur attendri, c'est un flot de douceur harmonique qui se déverse alors et qui pulse, telle une main amoureuse serrée sur votre taille...
The Water Fields est la fusion idéale des deux albums précédents de T.O.D.T. : du premier, il conserve le génie de la mélodie, l'art de se jouer des émotions fortes, et du second la maîtrise de la puissance et le savoir-faire. Par conséquent, chaque titre est une perle, un diamant taillé ne jouissant d'aucun défaut. "Dive" vous retourne la tête avec ses riffs entêtants et sa rythmique palpitante, support idéal à des vocaux inspirés et profonds, gracieux dans leur désespérance mélancolique, et "What's Done Is Done" envoie au tapis.
Étrangement, je vois désormais un rapprochement à effectuer avec Muse, si ce dernier avait privilégié l'émotion d'un rock brut et intelligent à l'inélégance pompeuse de compositions atteintes d'une mégalomanie diabétique. Manu est capable d'atteindre des notes extrêmement élevées, mais elles ne procurent jamais la répulsion hystérique des couinements anémiés de Matthew. Cette impression, fugace, se retrouve notamment sur le magnifique "Regarding Kate", ou encore "Hey", du fait de couplets particulièrement typés et popularisés par le trio anglais, ou encore dans le final de "Dive", dont la mélodie sublime rappelle indubitablement ce que fait de mieux Muse. Néanmoins, cette comparaison n'est pas là pour souligner un changement de cap majeur chez le groupe. Disons, qu'il y a des intersections susceptibles d'attirer un public qui serait déçu du chemin emprunté par leur groupe favori.
À bien y regarder, tout n'est ici qu'élégance et raffinement ("The Water Fields"), un sentiment de pureté où chaque note est une caresse pour l'âme autant que pour l'épiderme, baume apaisant et bénéfique qui procure sans retenue des visions d'Eden, de ruisseaux clairs et de mortes amoureuses.
De plus, les influences d'antan ne se font plus autant sentir, T.O.D.T. s'étant véritablement frayé un chemin dont lui seul connaît l'accès et les dangers. L'osmose entre la lourdeur métallique des instruments qui n'ont jamais sonné aussi metal ("Regarding Kate", "Hey"), et la qualité absolue des arrangements et des mélodies vocales, définitivement épurées d'une naïveté que l'on aurait pu leur reprocher sur The Nameless Disease, fait de ce The Water Fields un album absolument indispensable, au-delà des genres, au-delà du temps. C'est une âme qui se libère, celle d'une formation au talent mésestimé et à qui il est désormais temps de rendre hommage...
On peut se réjouir de voir ainsi le groupe sortir par la grande porte, mais cette satisfaction est une bien piètre consolation si l'on considère le vide laissé.
À peine les premières mesures de "Start The Fire" sont-elles lancées que l'on devine une sensation inhabituelle chez les Parisiens : la joie, pure, simple, de celle qui succède aux grands deuils. Ce morceau, aussi puissant que racé, affirme que le quatuor est en pleine possession de ses moyens et rarement un de leurs titres a aussi bien sonné.
La voix joue toujours sur l'alternance des registres mais avec une assurance nouvelle, un aplomb indéniable. Tout respire ici la certitude, la confiance. Le temps d'une candeur juvénile est définitivement révolu, les deux ans de latence nécessaires à la confection de cet album ont été idéalement mis à profit. Et lorsque "Don't Wake Me Up" s'engouffre dans la plaie béante de votre cœur attendri, c'est un flot de douceur harmonique qui se déverse alors et qui pulse, telle une main amoureuse serrée sur votre taille...
The Water Fields est la fusion idéale des deux albums précédents de T.O.D.T. : du premier, il conserve le génie de la mélodie, l'art de se jouer des émotions fortes, et du second la maîtrise de la puissance et le savoir-faire. Par conséquent, chaque titre est une perle, un diamant taillé ne jouissant d'aucun défaut. "Dive" vous retourne la tête avec ses riffs entêtants et sa rythmique palpitante, support idéal à des vocaux inspirés et profonds, gracieux dans leur désespérance mélancolique, et "What's Done Is Done" envoie au tapis.
Étrangement, je vois désormais un rapprochement à effectuer avec Muse, si ce dernier avait privilégié l'émotion d'un rock brut et intelligent à l'inélégance pompeuse de compositions atteintes d'une mégalomanie diabétique. Manu est capable d'atteindre des notes extrêmement élevées, mais elles ne procurent jamais la répulsion hystérique des couinements anémiés de Matthew. Cette impression, fugace, se retrouve notamment sur le magnifique "Regarding Kate", ou encore "Hey", du fait de couplets particulièrement typés et popularisés par le trio anglais, ou encore dans le final de "Dive", dont la mélodie sublime rappelle indubitablement ce que fait de mieux Muse. Néanmoins, cette comparaison n'est pas là pour souligner un changement de cap majeur chez le groupe. Disons, qu'il y a des intersections susceptibles d'attirer un public qui serait déçu du chemin emprunté par leur groupe favori.
À bien y regarder, tout n'est ici qu'élégance et raffinement ("The Water Fields"), un sentiment de pureté où chaque note est une caresse pour l'âme autant que pour l'épiderme, baume apaisant et bénéfique qui procure sans retenue des visions d'Eden, de ruisseaux clairs et de mortes amoureuses.
De plus, les influences d'antan ne se font plus autant sentir, T.O.D.T. s'étant véritablement frayé un chemin dont lui seul connaît l'accès et les dangers. L'osmose entre la lourdeur métallique des instruments qui n'ont jamais sonné aussi metal ("Regarding Kate", "Hey"), et la qualité absolue des arrangements et des mélodies vocales, définitivement épurées d'une naïveté que l'on aurait pu leur reprocher sur The Nameless Disease, fait de ce The Water Fields un album absolument indispensable, au-delà des genres, au-delà du temps. C'est une âme qui se libère, celle d'une formation au talent mésestimé et à qui il est désormais temps de rendre hommage...
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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