The Old Dead Tree
The Perpetual Motion |
Label :
Season Of Mist |
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Deux ans après un premier album fabuleux qui a révélé The Old Dead Tree comme un grand espoir de la scène dark française, le groupe nous revient avec The Perpetual Motion qui confirme tout le bien que l'on pensait déjà d'eux.
Ce qui faisait l'originalité du groupe est toujours là, mais haussé à un niveau supérieur (on aime à parler de maturité il me semble) et si le deuil est fait, il se dégage toujours autant de mélancolie. "Out Of Breath" reprend les choses où on les avait laissées, toujours avec cette légère touche Opeth, mais avec davantage de complexité et de richesse. Cela sonne plus "professionnel", plus abouti et chacun des arrangements fait mouche. La classe internationale en somme.
Comme sur l'album précédent, T.O.D.T. aime à débuter avec des morceaux efficaces et immédiatement accrocheurs. À ce titre, la formation parisienne n'a rien perdu de son époustouflante capacité à tomber des mélodies pures et brillantes, "Unrelenting" en tête, composition polyphonique aux vocaux entrecroisés et aux riffs tout droit sortis de l'usine "headbanging."
Paradoxalement, la musique ne s'est pas assagie et la présence des voix typées death est renforcée, ce qui confère à ce The Perpetual Motion un aspect plus brut, ce qui n'est au fond qu'une apparence. Car à ce niveau Manuel a fait d'énorme progrès et si son chant clair est toujours aussi exceptionnel de justesse, il a énormément travaillé l'émotivité de ses interventions plus brutales, parvenant à un mélange on ne peut plus touchant de sauvagerie et de sensualité.
Le tout semble également moins rechercher le tube au profit d'une plus grande homogénéité stylistique (on retrouve par exemple l'intro a capella de "Unrelenting" à la fin du morceau suivant "I Cant' Get Rid Of It"), les titres se succédant sans aucun blanc, liés les uns aux autres par cette même chose que l'on appelle le talent. "What Else Could We've Said ?" pourrait tirer les larmes tant il touche à l'intime, sans pathos aucun.
Le parti pris de ne pas intégrer de solos est également reconduit ici. Cela dit, le jeu des guitares s'est considérablement enrichi, avec de nombreuses incursions dans l'acoustique et les arpèges, les riffs étant également beaucoup plus complexes que par le passé, de même que les lignes de chants, souvent doublées ou triplées, Manu atteignant des notes particulièrement aigues.
Anathema demeure un nom qui fait référence dans cet univers à la beauté fanée ("Everyday Life"), mais le sentiment de plagiat et de déjà entendu est définitivement hors champ. L'identité de T.O.D.T. croît, plongeant à la fois ses racines plus profondément dans l'anima, et étendant ses branches vers des cieux encore inexplorés. Tout gagne en paradoxe. Les titres brutaux le sont davantage ("My Friends", "The Knock Out Song"), les accalmies sont plus douces ("1 2 3 4 5 6 7 8", "This Is No Farewell"), les instants de grâce fascinants ("Even If.")
Avec The Perpetual Motion The Old Dead Tree assoit son nom et son style en haut d'une scène où très peu de groupes osent se risquer car le style est casse-gueule, et le piège du risible sirupeux jamais loin.
Moins facile d'accès que son petit frère, il reste que cet album est essentiel à la discographie du groupe, et une pièce de choix dans la cédéthèque des amateurs des groupes cités dans cette chronique ou la précédente. La confirmation d'un talent rare...
Ce qui faisait l'originalité du groupe est toujours là, mais haussé à un niveau supérieur (on aime à parler de maturité il me semble) et si le deuil est fait, il se dégage toujours autant de mélancolie. "Out Of Breath" reprend les choses où on les avait laissées, toujours avec cette légère touche Opeth, mais avec davantage de complexité et de richesse. Cela sonne plus "professionnel", plus abouti et chacun des arrangements fait mouche. La classe internationale en somme.
Comme sur l'album précédent, T.O.D.T. aime à débuter avec des morceaux efficaces et immédiatement accrocheurs. À ce titre, la formation parisienne n'a rien perdu de son époustouflante capacité à tomber des mélodies pures et brillantes, "Unrelenting" en tête, composition polyphonique aux vocaux entrecroisés et aux riffs tout droit sortis de l'usine "headbanging."
Paradoxalement, la musique ne s'est pas assagie et la présence des voix typées death est renforcée, ce qui confère à ce The Perpetual Motion un aspect plus brut, ce qui n'est au fond qu'une apparence. Car à ce niveau Manuel a fait d'énorme progrès et si son chant clair est toujours aussi exceptionnel de justesse, il a énormément travaillé l'émotivité de ses interventions plus brutales, parvenant à un mélange on ne peut plus touchant de sauvagerie et de sensualité.
Le tout semble également moins rechercher le tube au profit d'une plus grande homogénéité stylistique (on retrouve par exemple l'intro a capella de "Unrelenting" à la fin du morceau suivant "I Cant' Get Rid Of It"), les titres se succédant sans aucun blanc, liés les uns aux autres par cette même chose que l'on appelle le talent. "What Else Could We've Said ?" pourrait tirer les larmes tant il touche à l'intime, sans pathos aucun.
Le parti pris de ne pas intégrer de solos est également reconduit ici. Cela dit, le jeu des guitares s'est considérablement enrichi, avec de nombreuses incursions dans l'acoustique et les arpèges, les riffs étant également beaucoup plus complexes que par le passé, de même que les lignes de chants, souvent doublées ou triplées, Manu atteignant des notes particulièrement aigues.
Anathema demeure un nom qui fait référence dans cet univers à la beauté fanée ("Everyday Life"), mais le sentiment de plagiat et de déjà entendu est définitivement hors champ. L'identité de T.O.D.T. croît, plongeant à la fois ses racines plus profondément dans l'anima, et étendant ses branches vers des cieux encore inexplorés. Tout gagne en paradoxe. Les titres brutaux le sont davantage ("My Friends", "The Knock Out Song"), les accalmies sont plus douces ("1 2 3 4 5 6 7 8", "This Is No Farewell"), les instants de grâce fascinants ("Even If.")
Avec The Perpetual Motion The Old Dead Tree assoit son nom et son style en haut d'une scène où très peu de groupes osent se risquer car le style est casse-gueule, et le piège du risible sirupeux jamais loin.
Moins facile d'accès que son petit frère, il reste que cet album est essentiel à la discographie du groupe, et une pièce de choix dans la cédéthèque des amateurs des groupes cités dans cette chronique ou la précédente. La confirmation d'un talent rare...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
Posté le 13 octobre 2013 à 15 h 07 |
Hier soir (12 octobre 2013), The Old Dead Tree jouait au Divan du Monde. Un morceau - le dernier assuré, en rappel et en clou du spectacle - m'a particulièrement frappé : "What Else Could We've Said ?". Mais bon sang, dans quel album de TODT figure ce morceau si inspiré, puissant, mélodieux, au refrain entrecoupé d'un riff merveilleux ? Je parcours ma discothèque (à l'époque j'étais gros consommateur de CDs) et trouve The Perpetual Motion, deuxième opus du groupe de Manu Munoz et Nico Chevrollier. Cela faisait au moins cinq ans que je n'avais pas écouté ce disque sorti en 2005. Et depuis ce matin je l'écoute en boucle. Dans le genre (qu'on range sous le label "death progressif" ou sous celui de "doom metal"), c'est un chef-d'œuvre. Vraiment. Ce qui frappe le plus, dans l'ensemble, c'est la qualité, la finesse des mélodies, et leur force entraînante : en contrepoint surprenant des textes (tout à fait mélancoliques), TODT, ça swing ! A l'instar de Paradise Lost, mais avec un talent mélodique peut-être encore supérieur, TODT enrichit sa gamme death d'une variante pop (inspirée de Muse, Depeche Mode ou Pink Floyd) extrêmement efficace. Même les morceaux un peu plus bourrins ("So Be It!") sont traversés soudain d'un moment de grâce, calme, servi par la voix sublime de Manu Munoz. D'un ensemble aussi cohérent et réussi (presque tous les morceaux s'enchaînent), une longue séquence (le cristallin "Everyday Life" suivi du tubesque "1, 2, 3, 4, 6, 7, 8") et deux titres-monuments se détachent néanmoins : "What Else Could We've Said" donc, et "Unrelenting" et son fond sonore puissamment angoissant (des sirènes sifflent au loin, de l'eau est étrangement aspirée). Implacable.
Exceptionnel ! ! 19/20
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