Oneida
Rated O |
Label :
Jagjaguwar |
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Avant même d'ouvrir ce disque un élément majeur interpelle : cet album est triple. Alors, fissa, je fouine dans ma discothèque et je n'y trouve que deux triples albums : l'un est absolument excellent mais très long à découvrir (Sandinista de Clash) et l'autre est agréable mais avec quelques titres dispensables (Urk des Nits). A eux seuls ces deux disques résument parfaitement les avantages et les inconvénients de ce format : une inépuisable source de découvertes contre une longueur coupable d'occulter les morceaux les plus enthousiasmants.
Avec Oneida, avant même de se poser la question du format, on est contraint d'affronter une noirceur indéfinissable, un sentiment d'étouffement, une apnée mal contrôlée, les poumons qui se vident d'air loin de la surface. D'entrée de jeu, grand plongeon dans les sous-sols de notre avenir avec une vue imprenable sur le mur dans lequel on fonce accompagné d'une espèce de transe chamanique déguisée en dub urbain. Ainsi sur le disque A, on passe de la basse proéminente de "Brownout In Lagon" aux hurlements inhumains difficilement supportables de "The Human Factor". Entre les deux on aura remarqué les voix maltraitées par toutes sortes de filtres, la discrétion des guitares, le son au rendu métallique des claviers et aussi pris pas mal de coups, la faute à un batteur en état de grâce ; on en oublierait presque les quelques longueurs relevées ici et là.
Sur le disque B, légère régression car le trio semble revenir sur ces pas et donner une suite immédiate au subtile Happy New Year (2006). Les guitares sont de retour, les fauves sont retournés dans leur cage. Reste le talent du trio pour violer au coin du bois une chanson pop. Plaisir coupable et pervers mais on ne s'en lasse pas.
La troisième partie débute sur une longue plage méditative accompagnée d'une cithare !? Virage World Music ? Il y a peu de chance en fait car ce titre porte en lui quelque chose de malsain comme si la présence d'un élément oriental dans ce décor apocalyptique urbain et occidental n'était qu'un clin d'œil ironique à tous les immigrés venus se fourvoyer dans cet enfer. D'autant que la suite est un court morceau en forme de grognement et de grincement, pour finir en apothéose sur un "Folk Wisdow" qui va crescendo et qui rappelle à tous l'origine de cette musique : le krautrock.
Les New-Yorkais ont donc su plus ou moins gérer la structure particulière de ce disque. Il reste que l'auditeur pourra toujours choisir le sens d'écoute des trois CDs : B, C, A, par exemple. Rappelons que Rated O est (normalement) la seconde partie d'un triptyque engagé avec "Preteen Weaponry". Donc la question se pose de savoir où le groupe va nous entraîner ? Au vu de la qualité novatrice du disque A il semble que l'on se dirige vers un dub industriel ou les guitares seront absentes remplacées par la sourde angoisse du lendemain.
Avec Oneida, avant même de se poser la question du format, on est contraint d'affronter une noirceur indéfinissable, un sentiment d'étouffement, une apnée mal contrôlée, les poumons qui se vident d'air loin de la surface. D'entrée de jeu, grand plongeon dans les sous-sols de notre avenir avec une vue imprenable sur le mur dans lequel on fonce accompagné d'une espèce de transe chamanique déguisée en dub urbain. Ainsi sur le disque A, on passe de la basse proéminente de "Brownout In Lagon" aux hurlements inhumains difficilement supportables de "The Human Factor". Entre les deux on aura remarqué les voix maltraitées par toutes sortes de filtres, la discrétion des guitares, le son au rendu métallique des claviers et aussi pris pas mal de coups, la faute à un batteur en état de grâce ; on en oublierait presque les quelques longueurs relevées ici et là.
Sur le disque B, légère régression car le trio semble revenir sur ces pas et donner une suite immédiate au subtile Happy New Year (2006). Les guitares sont de retour, les fauves sont retournés dans leur cage. Reste le talent du trio pour violer au coin du bois une chanson pop. Plaisir coupable et pervers mais on ne s'en lasse pas.
La troisième partie débute sur une longue plage méditative accompagnée d'une cithare !? Virage World Music ? Il y a peu de chance en fait car ce titre porte en lui quelque chose de malsain comme si la présence d'un élément oriental dans ce décor apocalyptique urbain et occidental n'était qu'un clin d'œil ironique à tous les immigrés venus se fourvoyer dans cet enfer. D'autant que la suite est un court morceau en forme de grognement et de grincement, pour finir en apothéose sur un "Folk Wisdow" qui va crescendo et qui rappelle à tous l'origine de cette musique : le krautrock.
Les New-Yorkais ont donc su plus ou moins gérer la structure particulière de ce disque. Il reste que l'auditeur pourra toujours choisir le sens d'écoute des trois CDs : B, C, A, par exemple. Rappelons que Rated O est (normalement) la seconde partie d'un triptyque engagé avec "Preteen Weaponry". Donc la question se pose de savoir où le groupe va nous entraîner ? Au vu de la qualité novatrice du disque A il semble que l'on se dirige vers un dub industriel ou les guitares seront absentes remplacées par la sourde angoisse du lendemain.
Très bon 16/20 | par Hpl |
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