Brutal Truth
Sound Of The Animal Kingdom / Kill Trend Suicide |
Label :
Relapse |
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L'avantage des compilations et des rééditions, c'est que cela permet de chroniquer deux albums en un. Alors certes, ce n'est pas encore aujourd'hui que Brutal Truth sortira un best of qui leur vaudra une jolie récompense au NRJ Awards, mais cet assemblage de l'album Sound Of The Animal Kingdom et du mini cd Kill Trend Suicide a de quoi ravir tous les pauvres dégénérés dont le cerveau est brûlé au napalm.
A peine un album sépare la parution de ces deux trophées de guerre urbaine et l'on constate déjà une progression énorme. Exit les influences death metal qui ossifiaient leur premier méfait, Brutal Truth se bat désormais sur les terrains encore vagues d'un brutal grind politico core violemment technique. Un peu comme si Mike Tyson se déplaçait avec la vélocité d'un poids mouche tout en conservant sa force d'impact.
Mais comment diable décrire ces 32 titres ? À la limite, je ne vois qu'un mot : le saccage. Organisé, réfléchi, méticuleux.
Nous ne sommes pas en face de petits abrutis qui pensent que tyranniser les tympans du voisinage peut être une activité ludique pour occuper leur dimanche après-midi. Ici, ça joue, et méchamment encore. Le grind ? Ils le connaissent de A à Z, c'est tout juste s'ils ne l'ont pas inventé, alors le style Brutal Truth, se fait la Samaritaine du bourrin : vocaux hardcore, déboulés de batterie digne du BTP, riffs thrash, relents stoner qui sentent plus la bière et la sueur que le quinze d'Irlande après une troisième mi-temps, et tout ça en faisant un splendide doigt, bien tendu !
À la différence de 90% du mouvements grind, le groupe s'efforce de construire des morceaux qui dépassent la minute. À ce titre, ils font figure d'intellectuels. Et quand en plus, on apprend qu'ils écrivent de véritables textes et qu'ils sont (quasiment) audibles, ne devrait-on pas légitimement hurler "Vendus" ? Et ben non, parce qu'il faudrait être sacrément con pour le faire.
Il faut au contraire rendre grâce à ce groupe des efforts qu'il fait pour trépaner son auditoire ! Les mecs qui font des morceaux de 20 secondes, au fond, ce sont des petits joueurs, ils vont au plus facile ! Mais là, va tomber un titre de sept minutes quand il faut que tu moulines comme un âne sans répit ! C'est du boulot ! Faut savoir y faire ! Les premiers se satisfont d'un coup de batte, le second n'est pas apaisé tant qu'il ne peut pas saler ses nouilles avec de la poudre d'os ! C'est comme ça le monde du grind...
Tenez ! La preuve que ces garçons sont nuisibles : à la minute et quelques de la comptine "Average People (Fiend)", il y a un bon gros riff qui castagne sec pendant quelques micro secondes et sur lequel le chanteur s'égosille en hurlant "Prey" à qui veut l'entendre (et même si vous ne voulez pas, et ben vous l'entendez quand même, y a pas à tortiller du cul), et bien ce riff, qui est finalement noyé au milieu de centaines d'autres, il donne naissance à la ritournelle "Prey", éprouvante boucle de plus de vingt minutes avec un crescendo de saturation de fort bon aloi.
Cela peut bien sûr sembler stupide, mais il faut écouter ces vingt minutes de bout en bout pour comprendre. Cela plonge l'auditeur dans une forme d'hypnose tétanique qui attaque réellement les nerfs, c'est très dur à supporter, il faut absolument essayer !
Il reste bien sûr la question de "qui est susceptible d'écouter Brutal Truth ?" Et bien, je dirais les neuneux dans mon genre, toujours à l'affût du truc bien massif qui décollera tout seul le papier peint, ou encore les amateurs de mathcore vraiment brutal, ceux qui se goinfrent le premier TDEP par exemple, ou encore du Nostromo au petit-déjeuner, les gentlemen enfin, spécialistes des choses raffinées où bon goût et savoir vivre se côtoient en une belle harmonie...
Je précise qu'il n'y a aucune différence stylistique entre l'album et le mini, présentés de façon achronologique, et que le tout s'enfile sans ordonnance tel le bon suppositoire au camphre de notre enfance. Il n'y a aucune inquiétude à avoir : les tremblements et les bourdonnements d'oreille cessent très vite.
A peine un album sépare la parution de ces deux trophées de guerre urbaine et l'on constate déjà une progression énorme. Exit les influences death metal qui ossifiaient leur premier méfait, Brutal Truth se bat désormais sur les terrains encore vagues d'un brutal grind politico core violemment technique. Un peu comme si Mike Tyson se déplaçait avec la vélocité d'un poids mouche tout en conservant sa force d'impact.
Mais comment diable décrire ces 32 titres ? À la limite, je ne vois qu'un mot : le saccage. Organisé, réfléchi, méticuleux.
Nous ne sommes pas en face de petits abrutis qui pensent que tyranniser les tympans du voisinage peut être une activité ludique pour occuper leur dimanche après-midi. Ici, ça joue, et méchamment encore. Le grind ? Ils le connaissent de A à Z, c'est tout juste s'ils ne l'ont pas inventé, alors le style Brutal Truth, se fait la Samaritaine du bourrin : vocaux hardcore, déboulés de batterie digne du BTP, riffs thrash, relents stoner qui sentent plus la bière et la sueur que le quinze d'Irlande après une troisième mi-temps, et tout ça en faisant un splendide doigt, bien tendu !
À la différence de 90% du mouvements grind, le groupe s'efforce de construire des morceaux qui dépassent la minute. À ce titre, ils font figure d'intellectuels. Et quand en plus, on apprend qu'ils écrivent de véritables textes et qu'ils sont (quasiment) audibles, ne devrait-on pas légitimement hurler "Vendus" ? Et ben non, parce qu'il faudrait être sacrément con pour le faire.
Il faut au contraire rendre grâce à ce groupe des efforts qu'il fait pour trépaner son auditoire ! Les mecs qui font des morceaux de 20 secondes, au fond, ce sont des petits joueurs, ils vont au plus facile ! Mais là, va tomber un titre de sept minutes quand il faut que tu moulines comme un âne sans répit ! C'est du boulot ! Faut savoir y faire ! Les premiers se satisfont d'un coup de batte, le second n'est pas apaisé tant qu'il ne peut pas saler ses nouilles avec de la poudre d'os ! C'est comme ça le monde du grind...
Tenez ! La preuve que ces garçons sont nuisibles : à la minute et quelques de la comptine "Average People (Fiend)", il y a un bon gros riff qui castagne sec pendant quelques micro secondes et sur lequel le chanteur s'égosille en hurlant "Prey" à qui veut l'entendre (et même si vous ne voulez pas, et ben vous l'entendez quand même, y a pas à tortiller du cul), et bien ce riff, qui est finalement noyé au milieu de centaines d'autres, il donne naissance à la ritournelle "Prey", éprouvante boucle de plus de vingt minutes avec un crescendo de saturation de fort bon aloi.
Cela peut bien sûr sembler stupide, mais il faut écouter ces vingt minutes de bout en bout pour comprendre. Cela plonge l'auditeur dans une forme d'hypnose tétanique qui attaque réellement les nerfs, c'est très dur à supporter, il faut absolument essayer !
Il reste bien sûr la question de "qui est susceptible d'écouter Brutal Truth ?" Et bien, je dirais les neuneux dans mon genre, toujours à l'affût du truc bien massif qui décollera tout seul le papier peint, ou encore les amateurs de mathcore vraiment brutal, ceux qui se goinfrent le premier TDEP par exemple, ou encore du Nostromo au petit-déjeuner, les gentlemen enfin, spécialistes des choses raffinées où bon goût et savoir vivre se côtoient en une belle harmonie...
Je précise qu'il n'y a aucune différence stylistique entre l'album et le mini, présentés de façon achronologique, et que le tout s'enfile sans ordonnance tel le bon suppositoire au camphre de notre enfance. Il n'y a aucune inquiétude à avoir : les tremblements et les bourdonnements d'oreille cessent très vite.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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