Empalot
Tous Aux Cèpes |
Label :
Gabriel Editions |
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Projet parallèle des frères Duplantier, Empalot se veut le pendant parodique, délirant et absurde de leur groupe officiel : Gojira.
Respectivement à la guitare et la batterie, les deux frangins s'entourent de leurs potes : Laurentx (ingé son) au saxo, Stéphane (ingé lumière) au chant, ce dernier, comme les autres musiciens (guitare, basse, scratch) étant membre de leur groupe de jeunesse P4.
Empalot, c'est une tambouille dadaïste empruntant au metal autant qu'au jazz, au rock fusion ou à la musique de chambre. Après avoir remporté, comme avec Gojira d'ailleurs, tous les tremplins rock qui passaient, voici donc leur premier album, Tous Aux Cèpes. Loin d'être un truc amateur fait à la va vite, la première chose qui saute aux yeux, et aux oreilles, c'est la qualité de l'ensemble : le digipack qui va bien, le gros son fait maison, on veut bien rigoler mais pas rester au stade de la blague carambar. Les choses sont faites en grand, pour la joie de leurs fans, déjà nombreux, qui ont eu l'occasion de les voir en concert.
"Chez Evelyne" ouvre le carnaval. Les aventures de cette petite épicière et de son chien réaniment les zygomatiques. Couplet en français (Steph) sur un rythme un peu funky et refrain en anglais (Joe Duplantier, alias Vanceslas Podaldo ) pesant et entraînant comme un 33 tonnes traversant un camping de scouts, c'est de la bonne...
Bien sûr, la patte Gojira est indissociable de l'ensemble : on reconnaît les voix, le sens inné du riff et une volonté de puissance affirmée, notamment dans le final de ce premier titre, mais le tout est passé à la moulinette du énième degré : textes absurdes et, surtout, les vocaux extrêmement variés de Steph chez qui l'influence de Patton est patente (caquètements, onomatopées, clonage de petites veilles ou de gamins souffreteux, cartoon ou carrément hard core.)
"La Trappe De Especial" : intro au sax rythmée et dansante, montée en neige par une rythmique syncopée, ça monte, ça monte et là bim ! Le gros riff, pleine face ! Ca hurle et trépigne comme un vilain mioche capricieux faisant chier sa mère au rayon friandises d'un supermarché de campagne. Cela rouleau compresse tout comme il faut sur fond de batterie jazzy, d'interventions saxophonisées et alors qu'on frise l'hystérie d'une collégienne à un concert de Billy Crawford, l'accalmie brutale ! Guitares wawa, narration théâtrale, on entend des mouettes... Subite envie de déguster des merguez à la plage.
Je ne sais pas qui est "Jeannot", mais ce doit être un drôle d'olibrius pour inspirer une chanson pareille. Le morceau démarre dans la légèreté et l'insouciance d'un film de Max Pécas pour s'achever dans la violence d'un death metal impitoyable, mais la crise n'est que passagère et tout le monde se retrouve bien vite au bar de l'hôtel pour boire un canon en compagnie de Jacques Balutin. Ouf, on aurait pu croire un instant qu'il allait falloir devenir sérieux.
"Manassé" : c'est du patois ou bien ? Qu'est-ce qu'il raconte là ? On ne sait pas mais ça sonne d'enfer cette langue ! Bien mélodique là avec ce chorus de cuivre ! C'est bon putain, Rémi ! Remets la tournée, y a Didier Gustin qui commence son spectacle ! Bref, on sirote son pastis les doigts de pieds en éventail, mais c'est sans compter le paquet surprise qu'est ce Tous Aux Cèpes. La spécialité d'Empalot (ou plutôt, la spécialité de Gojira qui fait profiter Empalot de ses bonnes recettes), c'est d'amener une cassure qui vous brise la nuque : Ici, il faut attendre 3 minutes 13. TALALA TALALA bakbababak TALALA TALALA bakbababak ! Avec derrière ce petit son de synthé tout ridicule qu'on croirait sortie d'un Tex Avery ! Grosse régression façon freudienne là ! Et vas-y qu'on reprend tous en choeur ! Avec la banane !
"Le Bol" : interlude far west avec supplément vieillard cacochyme.
"Ua2" : le hit, le morceau phare, la chanson folle, complètement dingue. On commence par danser une espèce de polka et on finit par gueuler U A U A U A comme un imbécile ! J'ai dit que ça mettait la banane ? Que ça faisait un bien fou de régresser ? Que ces mecs sont de Bayonne ? Qu'ils mettent tout le monde à l'amende ?
Bon, dans "Faisez La Bagarre" ça se moque gentiment du hip hop et des lascars dans une ambiance bon enfant, pas le meilleur titre, voire peut-être même un remplissage inutile, mais allez ! Même les plus grands humoristes (Michel Leeb, Courtemanche et autres El Chato) sont parfois inégaux !
"Pikk" est sans contexte le titre le plus typé Gojira. Le riff d'ouverture est une tuerie, les vocaux de Steph surpuissants (je comparerais sa prestation à Reuno, de Lofofora, ou à Phil Anselmo du temps de Pantera), on oscille entre blast beat et accalmie maritime pour se terminer dans le n'importe quoi foutrement bordélique d'un free jazz core que ne renierait pas un Painkiller. La grosse claque quoi ! Ou la grosse commission plutôt !
Il reste plus qu'à se dérouler la fin du film. "Mister Inconvénient" se la joue funky façon Mr Bungle (grosse influence du groupe, il faut admettre) mais sans jamais plagier. On se dandine, la tête bouge, on mord le cul du voisin dans la bonne ambiance générale et quand le groupe lâche les chevaux, on "move son body" comme des brutes, gestes désordonnés et cris primaux à l'appui et qu'est-ce qu'on en a foutre d'avoir l'air d'un clown ! C'est du brutal ! 100% plouco grind rural ! Les genres se consanguinent et on salue le petit cousin hydrocéphale qui n'est autre que le fils de la sœur et de l'oncle...
Nouvel interlude avec "Caravan Man"... un seul mot : "muy bien"... c'est frais comme un verre de rosé qui perle entre les doigts.
Qu'est-ce qui nous reste ? "Dru" ? C'est quoi ce bouzin où tout le monde s'esclaffe comme un cancre collé à son radiateur ! Il est sympa ce Brout ! C'est la mascotte ? On peut goûter ses narines ?
L'avantage avec Empalot, c'est qu'on rit de rien... les insectes sont tout bizarres avec des couleurs et des formes inusitées, c'est le joyeux bordel où chacun est libre de ramener ce qu'il veut à partir du moment où c'est du bio et que si t'es pas content, tu peux toujours aller t'enfermer dans les chiottes du camping en attendant que les festivités s'achèvent.
Malheureusement, compte tenu du succès grandissant de Gojira, le groupe est en sommeil depuis bien trop longtemps, mais si jamais il se réveille à nouveau, il va falloir s'attendre à de la bonne poilade entre copains...
Quand je pense que ces mecs ont fait ça pour s'amuser, je n'ose imaginer ce que ça donnerait s'ils s'y mettaient sérieusement...
Respectivement à la guitare et la batterie, les deux frangins s'entourent de leurs potes : Laurentx (ingé son) au saxo, Stéphane (ingé lumière) au chant, ce dernier, comme les autres musiciens (guitare, basse, scratch) étant membre de leur groupe de jeunesse P4.
Empalot, c'est une tambouille dadaïste empruntant au metal autant qu'au jazz, au rock fusion ou à la musique de chambre. Après avoir remporté, comme avec Gojira d'ailleurs, tous les tremplins rock qui passaient, voici donc leur premier album, Tous Aux Cèpes. Loin d'être un truc amateur fait à la va vite, la première chose qui saute aux yeux, et aux oreilles, c'est la qualité de l'ensemble : le digipack qui va bien, le gros son fait maison, on veut bien rigoler mais pas rester au stade de la blague carambar. Les choses sont faites en grand, pour la joie de leurs fans, déjà nombreux, qui ont eu l'occasion de les voir en concert.
"Chez Evelyne" ouvre le carnaval. Les aventures de cette petite épicière et de son chien réaniment les zygomatiques. Couplet en français (Steph) sur un rythme un peu funky et refrain en anglais (Joe Duplantier, alias Vanceslas Podaldo ) pesant et entraînant comme un 33 tonnes traversant un camping de scouts, c'est de la bonne...
Bien sûr, la patte Gojira est indissociable de l'ensemble : on reconnaît les voix, le sens inné du riff et une volonté de puissance affirmée, notamment dans le final de ce premier titre, mais le tout est passé à la moulinette du énième degré : textes absurdes et, surtout, les vocaux extrêmement variés de Steph chez qui l'influence de Patton est patente (caquètements, onomatopées, clonage de petites veilles ou de gamins souffreteux, cartoon ou carrément hard core.)
"La Trappe De Especial" : intro au sax rythmée et dansante, montée en neige par une rythmique syncopée, ça monte, ça monte et là bim ! Le gros riff, pleine face ! Ca hurle et trépigne comme un vilain mioche capricieux faisant chier sa mère au rayon friandises d'un supermarché de campagne. Cela rouleau compresse tout comme il faut sur fond de batterie jazzy, d'interventions saxophonisées et alors qu'on frise l'hystérie d'une collégienne à un concert de Billy Crawford, l'accalmie brutale ! Guitares wawa, narration théâtrale, on entend des mouettes... Subite envie de déguster des merguez à la plage.
Je ne sais pas qui est "Jeannot", mais ce doit être un drôle d'olibrius pour inspirer une chanson pareille. Le morceau démarre dans la légèreté et l'insouciance d'un film de Max Pécas pour s'achever dans la violence d'un death metal impitoyable, mais la crise n'est que passagère et tout le monde se retrouve bien vite au bar de l'hôtel pour boire un canon en compagnie de Jacques Balutin. Ouf, on aurait pu croire un instant qu'il allait falloir devenir sérieux.
"Manassé" : c'est du patois ou bien ? Qu'est-ce qu'il raconte là ? On ne sait pas mais ça sonne d'enfer cette langue ! Bien mélodique là avec ce chorus de cuivre ! C'est bon putain, Rémi ! Remets la tournée, y a Didier Gustin qui commence son spectacle ! Bref, on sirote son pastis les doigts de pieds en éventail, mais c'est sans compter le paquet surprise qu'est ce Tous Aux Cèpes. La spécialité d'Empalot (ou plutôt, la spécialité de Gojira qui fait profiter Empalot de ses bonnes recettes), c'est d'amener une cassure qui vous brise la nuque : Ici, il faut attendre 3 minutes 13. TALALA TALALA bakbababak TALALA TALALA bakbababak ! Avec derrière ce petit son de synthé tout ridicule qu'on croirait sortie d'un Tex Avery ! Grosse régression façon freudienne là ! Et vas-y qu'on reprend tous en choeur ! Avec la banane !
"Le Bol" : interlude far west avec supplément vieillard cacochyme.
"Ua2" : le hit, le morceau phare, la chanson folle, complètement dingue. On commence par danser une espèce de polka et on finit par gueuler U A U A U A comme un imbécile ! J'ai dit que ça mettait la banane ? Que ça faisait un bien fou de régresser ? Que ces mecs sont de Bayonne ? Qu'ils mettent tout le monde à l'amende ?
Bon, dans "Faisez La Bagarre" ça se moque gentiment du hip hop et des lascars dans une ambiance bon enfant, pas le meilleur titre, voire peut-être même un remplissage inutile, mais allez ! Même les plus grands humoristes (Michel Leeb, Courtemanche et autres El Chato) sont parfois inégaux !
"Pikk" est sans contexte le titre le plus typé Gojira. Le riff d'ouverture est une tuerie, les vocaux de Steph surpuissants (je comparerais sa prestation à Reuno, de Lofofora, ou à Phil Anselmo du temps de Pantera), on oscille entre blast beat et accalmie maritime pour se terminer dans le n'importe quoi foutrement bordélique d'un free jazz core que ne renierait pas un Painkiller. La grosse claque quoi ! Ou la grosse commission plutôt !
Il reste plus qu'à se dérouler la fin du film. "Mister Inconvénient" se la joue funky façon Mr Bungle (grosse influence du groupe, il faut admettre) mais sans jamais plagier. On se dandine, la tête bouge, on mord le cul du voisin dans la bonne ambiance générale et quand le groupe lâche les chevaux, on "move son body" comme des brutes, gestes désordonnés et cris primaux à l'appui et qu'est-ce qu'on en a foutre d'avoir l'air d'un clown ! C'est du brutal ! 100% plouco grind rural ! Les genres se consanguinent et on salue le petit cousin hydrocéphale qui n'est autre que le fils de la sœur et de l'oncle...
Nouvel interlude avec "Caravan Man"... un seul mot : "muy bien"... c'est frais comme un verre de rosé qui perle entre les doigts.
Qu'est-ce qui nous reste ? "Dru" ? C'est quoi ce bouzin où tout le monde s'esclaffe comme un cancre collé à son radiateur ! Il est sympa ce Brout ! C'est la mascotte ? On peut goûter ses narines ?
L'avantage avec Empalot, c'est qu'on rit de rien... les insectes sont tout bizarres avec des couleurs et des formes inusitées, c'est le joyeux bordel où chacun est libre de ramener ce qu'il veut à partir du moment où c'est du bio et que si t'es pas content, tu peux toujours aller t'enfermer dans les chiottes du camping en attendant que les festivités s'achèvent.
Malheureusement, compte tenu du succès grandissant de Gojira, le groupe est en sommeil depuis bien trop longtemps, mais si jamais il se réveille à nouveau, il va falloir s'attendre à de la bonne poilade entre copains...
Quand je pense que ces mecs ont fait ça pour s'amuser, je n'ose imaginer ce que ça donnerait s'ils s'y mettaient sérieusement...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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