Six Finger Satellite

The Pigeon Is The Most Popular Bird

The Pigeon Is The Most Popular Bird

 Label :     Sub Pop 
 Sortie :    mardi 24 août 1993 
 Format :  Album / CD   

Comment un groupe qui a émergé au début des années 90 et sorti ses albums sur Sub Pop peut-il avoir été aussi injustement négligé de la scène rock indé ?
J'ai bien quelques ébauches de réponses, mais je ne voudrais pas non plus être mauvaise langue : pas de guitariste chanteur charismatique, pas de mélodies simplistes aux refrains imparables, pas de tapage inutile dans les médias mais en revanche, des compos bizarroïdes, sinueuses, tortueuses, aux structures aléatoires, des guitares réellement dissonantes et une démarche intellectuelle qui ne correspond que trop peu aux attentes du public de l'époque, n'allant pas jusqu'à parler du public actuel.
Avec son premier album The Pigeon Is The Most Popular Bird, Six Finger Satellite propose une musique improbable et inclassable où les sons électroniques biscornus abondent, où les rares hits potentiels ("Laughing Larry", "Save The Last Dance For Larry", par exemple) sont volontairement défigurés à l'acide et qui, au final, ne ressemble à rien de connu.
Les interludes foisonnent, totalement surréalistes au cas où le reste ne l'aurait pas suffisamment été et l'ensemble oscille entre pop noise, délires d'adolescents surdoués et fans de S.F., vocaux hallucinés ou mal dégrossis, distorsions à l'emporte-pièce.
N'étant que très peu familiarisé avec cette scène, j'ai quelques difficultés à rapprocher Six Finger Satellite de groupes repères et suis syntaxiquement fort démuni pour décrire leur si étrange mixture. Il y a bien un aspect psychédélique qui se dégage des compositions, mais on ne peut pas vraiment dire que cela soit sympa. Étrange et pervers plutôt. Et puis il n'y a pas grand-chose à quoi se raccrocher, il faut dire. N'ayant jamais regardé de séries Z sous camisole chimique, confortablement installé dans une salle commune d'asile, je reste donc perplexe face à ce puzzle musical que je suis bien en peine de reconstituer.
Quoi qu'il en soit, je reste persuadé que les amateurs de rock appréciant les groupes marginaux qu'ils ne retrouveront chez personne d'autres trouveront ici de quoi se régaler, ou du moins de quoi épater la galerie avec un des rares groupes estampillés Sub Pop à ne pas être sorti de l'anonymat quasi général.


Sympa   14/20
par Arno Vice


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