Orange Goblin
The Big Black |
Label :
Rise Above |
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Après deux albums de bonne facture au milieu des 90's, Orange Goblin avait tout pour s'imposer dans la deuxième vague stoner de la fin des 90's-début 2000. The Big Black reste l'apothéose de leur discographie dans le style, avant qu'il ne se tourne vers une musique plus directe, plus rapide et plus punk.
Ce que les Anglais nous proposent là, c'est un bon gros rock qui sent la bière et la sueur, façon bûcheron-tronçonneuse, soutenu par une production plutôt dégueulasse... mais pas assez pour qu'on parle d'expérimentation ou de génie.
Le but d'un tel album ? C'est d'amener les mecs à tourner en festoche l'été et de déclencher headbangs et pogos d'adolescents barbus eux aussi en T-shirt noir à l'effigie de Motorhead. Eructer, boire un peu de bière, balancer des blagues salaces. Pas super ambitieux, peut-être mais ce qui fait la réussite d'un album, c'est sa capacité à atteindre le but que le groupe s'est fixé, aussi fantaisiste, ou peu ambitieux soit-il (leur façon d'aborder la musique est proche de leurs cousins suédois des Spiritual Beggars).
Dans cette optique, The Big Black est une réussite incontestable. La furie y est partout, on retrouve l'esprit qui animait Soundgarden lorsqu'il s'agissait d'hurler toutes guitares dehors sur Badmotorfinger, sans laisser une seconde de répit à l'auditeur, un poil plus stoner ici, donc. Avec des riffs pas forcément compliqués, mais caverneux à souhait, et un chanteur qui écrase la rocaille avec les dents, le feeling stoner/blues du pape John Garcia (Kyuss, Unida, Hermano) comme modèle. De "Scorpionica", parfait morceau d'ouverture couvert de riffs à rallonge et de voix lointaine à The Big Black, fermeture musclée, dix titres speed et répétitifs s'enchaînent, dans le plus pur style "ça passe (en force) ou ça lasse".
Le petit plus, c'est le groove des compos (les refrains de "298 Kg" et de "Turbo Effalunt (Elephant)"). "Quincy the Pigboy" et "Cozmo Bozzo" renvoient directement à Kyuss et tandis que la première aurait pu dignement figurer dans Wretch, la seconde dépasse le pastiche. A noter aussi la belle cassure rythmique de "Hot Magic Red Planet", où Ben Ward fait étalage de sa relative classe en tant que chanteur qui sait "aussi" chanter.
"The Big Black", titre éponyme, tape les tympans comme une matraque pendant 6 minutes sur un tempo lent avant d'accélérer sur un final qui pêche un peu par manque d'inventivité (On notera à la fin les élucubrations de différents types bourrés (sans doute les membres du groupe) sur un répondeur, ou un interphone, hoquets et souffles chargé d'éther en prime, qui donnent un petit côté sympa au tout).
En prime pour la réédition de 2004, l'excellente reprise d'"Into The Void" Black Sabbath, punchy à souhait.
Le malheur d'Orange Goblin, sur cet album, restera tout de même de ne pas avoir réussi à assez s'éloigner de Kyuss, digérer l'héritage, et ne devenir que le bras armé de leur mémoire, certes un beau bras plein de tatouages et suant l'alcool, mais ce n'est pas ça qui fait les grands groupes. The Big Black reste toutefois très recommandable pour les amateurs du genre.
Ce que les Anglais nous proposent là, c'est un bon gros rock qui sent la bière et la sueur, façon bûcheron-tronçonneuse, soutenu par une production plutôt dégueulasse... mais pas assez pour qu'on parle d'expérimentation ou de génie.
Le but d'un tel album ? C'est d'amener les mecs à tourner en festoche l'été et de déclencher headbangs et pogos d'adolescents barbus eux aussi en T-shirt noir à l'effigie de Motorhead. Eructer, boire un peu de bière, balancer des blagues salaces. Pas super ambitieux, peut-être mais ce qui fait la réussite d'un album, c'est sa capacité à atteindre le but que le groupe s'est fixé, aussi fantaisiste, ou peu ambitieux soit-il (leur façon d'aborder la musique est proche de leurs cousins suédois des Spiritual Beggars).
Dans cette optique, The Big Black est une réussite incontestable. La furie y est partout, on retrouve l'esprit qui animait Soundgarden lorsqu'il s'agissait d'hurler toutes guitares dehors sur Badmotorfinger, sans laisser une seconde de répit à l'auditeur, un poil plus stoner ici, donc. Avec des riffs pas forcément compliqués, mais caverneux à souhait, et un chanteur qui écrase la rocaille avec les dents, le feeling stoner/blues du pape John Garcia (Kyuss, Unida, Hermano) comme modèle. De "Scorpionica", parfait morceau d'ouverture couvert de riffs à rallonge et de voix lointaine à The Big Black, fermeture musclée, dix titres speed et répétitifs s'enchaînent, dans le plus pur style "ça passe (en force) ou ça lasse".
Le petit plus, c'est le groove des compos (les refrains de "298 Kg" et de "Turbo Effalunt (Elephant)"). "Quincy the Pigboy" et "Cozmo Bozzo" renvoient directement à Kyuss et tandis que la première aurait pu dignement figurer dans Wretch, la seconde dépasse le pastiche. A noter aussi la belle cassure rythmique de "Hot Magic Red Planet", où Ben Ward fait étalage de sa relative classe en tant que chanteur qui sait "aussi" chanter.
"The Big Black", titre éponyme, tape les tympans comme une matraque pendant 6 minutes sur un tempo lent avant d'accélérer sur un final qui pêche un peu par manque d'inventivité (On notera à la fin les élucubrations de différents types bourrés (sans doute les membres du groupe) sur un répondeur, ou un interphone, hoquets et souffles chargé d'éther en prime, qui donnent un petit côté sympa au tout).
En prime pour la réédition de 2004, l'excellente reprise d'"Into The Void" Black Sabbath, punchy à souhait.
Le malheur d'Orange Goblin, sur cet album, restera tout de même de ne pas avoir réussi à assez s'éloigner de Kyuss, digérer l'héritage, et ne devenir que le bras armé de leur mémoire, certes un beau bras plein de tatouages et suant l'alcool, mais ce n'est pas ça qui fait les grands groupes. The Big Black reste toutefois très recommandable pour les amateurs du genre.
Très bon 16/20 | par Chad |
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