Pig
A Poke In The Eye... With A Sharp Stick |
Label :
Wax Trax! |
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Pig est le projet solo de ce cher Raymond Watts, dingue et dépressif notoire, Anglais de naissance mais exilé à Berlin, co-fondateur de KMFDM, ingénieur du son sur quelques tournées d'Einstürzende Neubauten et inspirateur de Trent Reznor (il signera d'ailleurs pour le label de ce dernier en 1995). Pour l'heure, A Poke in the Eye... with a Sharp Stick constitue son premier essai en solitaire. L'album est difficilement trouvable, la discographie foutraque de Watts n'ayant connu que très peu de rééditions. La pochette est, disons-le, moche, et les premiers sons à sortir des enceintes sont les paroles suivantes: "I like to get down on my anus" sur une instru bruyante avec beats puissants et force cuivres. Watts nous susurre cependant sa poésie d'une voix chaude et suave. Ce premier opus sent la sueur et le cambouis, sans pour autant toucher aux atmosphères très viriles de l'EBM (genre avec lequel la musique de Pig n'a pas grand-chose à voir, du reste). Il est un peu cheap aussi, Raymond étant seul avec ses machines (c'est là l'essence même du projet). Mais difficile de ne pas succomber, du moins aux premières écoutes, à ces morceaux pétaradants mêlant rock industriel, fusion et electro. Un joyeux fourre-tout à l'atmosphère parfois glauque, parfois débridée et surprenante, un des titres vire quasiment à la sauce cabaret, tandis que "Hildelinde" est une chanson populaire allemande toute triste et simple, belle même, avec un Raymond à l'aise aussi bien niveau chant que langue étrangère (malgré la légende). Cet album est sincère, parfois fun et dansant, mais manque de pas mal de cohérence. Je doute même qu'il ait jamais eu de ligne directrice... Alors forcément, il a un goût de n'importe quoi, certains morceaux commencent de manière bien plaisante et se terminent tout autrement ; l'ensemble est inégal... Mais il m'est assez difficile d'être méchant avec lui. Notez que l'unique réédition japonaise ajoute un morceau coproduit par J. G. Thirlwell (Fœtus) issu du single Sick City, terminant l'album sur une touche d'ambient industriel assez surprenante.
Correct 12/20 | par Jumbo |
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