The Dodos
Time To Die |
Label :
Frenchkiss |
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Difficile d'aborder ce Time To Die après les dommages qu'il a causé à ma mémoire au dernier concert des oiseaux. J'avais l'impression d'être un de ces bébés chez Aldous Huxley que l'on frappe à coups de livre et pique avec des roses pour qu'il ne les apprécie jamais. Pour moi c'était plus jamais. A ma décharge, je persiste pour modérer finalement quelque peu mes propos même si le constat global appuie ma déception.
Time To Die c'est d'abord le premier album de The Dodos en tant que groupe qui peut vivre de sa musique et prendre le temps de l'arranger comme bon lui semble, avec un certain Phil Ek. Même si Visiter n'est paru que l'année dernière, il a propulsé Meric Long et Logan Kroeber dans l'engrenage usant des tournées et leur a ouvert les yeux sur l'envers du décor des performers robotisés. Long prend ainsi du recul et traite de cette prise de conscience avec justesse ("Fables", "This Is A Business") tout en suivant les conseils artistiques du producteur des Fleet Foxes...
Le voilà donc pointant un problème du doigt en lui faisant signe de se rapprocher en même temps. Une ambition ambiguë dont l'illustration la plus marquante est la place du chant. L'aîné des dodos extrapole son goût pour les mélodies bien faites à un chant plus étiré et harmonieux. Dur donc de retrouver les balises du groupe lorsqu'on les voit délier leur entrain et leur exaltation dans quelques longueurs purement lyriques. Certaines étant vraiment de mauvais goûts. Leur formule choc "emballé c'est pesé" perd ses droits ici.
Y'a pas photo, les titres manquent de leur mordant. Cela déteint également sur le jeu de batterie moins percutant et incisif. Kroeber suit derrière effacé et passif. Il n'impose plus son dynamisme frénétique et primaire. Il se contente d'accompagner les articulations de son camarade avec une certaine mollesse, désarçonné, relégué au second plan alors qu'ils filaient tous deux le parfait amour à deux cents à l'heure. Il n'y a qu'à écouter "The Strums" prémâché ou "Two Medecines" au réveil tardif mais trop artificiel. La Patate de Visiter n'est clairement plus là, ce qui dissipe en nous la joie d'avoir cru en la résurrection de ce drôle d'oiseau légendaire.
A qui la faute alors ? Au troisième luron nommé au vibraphone ? Peut-être. C'est une intention louable d'avouer d'avoir besoin de sang frais dans un groupe pour évoluer, mais là c'est vraiment dispensable (on l'entend à peine). Le duo jusque-là présent trouvait toujours des rythmiques indomptables de grande diversité donc pourquoi vouloir recruter tout d'un coup? Ce détail décrit en fait assez bien le défaut général du disque. Ils ont passé du temps à travailler des aspects de leurs compo qui en avait pas besoin car c'est ce côté assurément dévergondé qui faisait son charme, cette cadence irrattrapable qui est sur Time To Die barricadée.
Qui a-t-il à sauver alors dans cet album de la maturité et de la réflexion? Certainement pas le chant qui énerve bien assez vite. Ce serait plutôt les tentatives électriques bien produites sur disque (à ne pas comparer avec ce que j'ai entendu sur scène) qui ont un vrai potentiel sur "Small Deaths" et surtout sur l'excellente "This Is A Business" qui fait un peu tache sur ce disque tant elle semble dépareillée du reste. Un bon point donc pour plein de petits défauts qui corrompent la vraie nature des Dodos à savoir leur témérité jusqu'à s'en faire cramer les ailes. Et le bec.
Time To Die c'est d'abord le premier album de The Dodos en tant que groupe qui peut vivre de sa musique et prendre le temps de l'arranger comme bon lui semble, avec un certain Phil Ek. Même si Visiter n'est paru que l'année dernière, il a propulsé Meric Long et Logan Kroeber dans l'engrenage usant des tournées et leur a ouvert les yeux sur l'envers du décor des performers robotisés. Long prend ainsi du recul et traite de cette prise de conscience avec justesse ("Fables", "This Is A Business") tout en suivant les conseils artistiques du producteur des Fleet Foxes...
Le voilà donc pointant un problème du doigt en lui faisant signe de se rapprocher en même temps. Une ambition ambiguë dont l'illustration la plus marquante est la place du chant. L'aîné des dodos extrapole son goût pour les mélodies bien faites à un chant plus étiré et harmonieux. Dur donc de retrouver les balises du groupe lorsqu'on les voit délier leur entrain et leur exaltation dans quelques longueurs purement lyriques. Certaines étant vraiment de mauvais goûts. Leur formule choc "emballé c'est pesé" perd ses droits ici.
Y'a pas photo, les titres manquent de leur mordant. Cela déteint également sur le jeu de batterie moins percutant et incisif. Kroeber suit derrière effacé et passif. Il n'impose plus son dynamisme frénétique et primaire. Il se contente d'accompagner les articulations de son camarade avec une certaine mollesse, désarçonné, relégué au second plan alors qu'ils filaient tous deux le parfait amour à deux cents à l'heure. Il n'y a qu'à écouter "The Strums" prémâché ou "Two Medecines" au réveil tardif mais trop artificiel. La Patate de Visiter n'est clairement plus là, ce qui dissipe en nous la joie d'avoir cru en la résurrection de ce drôle d'oiseau légendaire.
A qui la faute alors ? Au troisième luron nommé au vibraphone ? Peut-être. C'est une intention louable d'avouer d'avoir besoin de sang frais dans un groupe pour évoluer, mais là c'est vraiment dispensable (on l'entend à peine). Le duo jusque-là présent trouvait toujours des rythmiques indomptables de grande diversité donc pourquoi vouloir recruter tout d'un coup? Ce détail décrit en fait assez bien le défaut général du disque. Ils ont passé du temps à travailler des aspects de leurs compo qui en avait pas besoin car c'est ce côté assurément dévergondé qui faisait son charme, cette cadence irrattrapable qui est sur Time To Die barricadée.
Qui a-t-il à sauver alors dans cet album de la maturité et de la réflexion? Certainement pas le chant qui énerve bien assez vite. Ce serait plutôt les tentatives électriques bien produites sur disque (à ne pas comparer avec ce que j'ai entendu sur scène) qui ont un vrai potentiel sur "Small Deaths" et surtout sur l'excellente "This Is A Business" qui fait un peu tache sur ce disque tant elle semble dépareillée du reste. Un bon point donc pour plein de petits défauts qui corrompent la vraie nature des Dodos à savoir leur témérité jusqu'à s'en faire cramer les ailes. Et le bec.
Correct 12/20 | par TiComo La Fuera |
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