Thursday
Common Existence |
Label :
Epitaph |
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A peine trois ans après A City By The Light Divided, nous voici de nouveau frappé par Thursday, en 45 minutes toutes fraîches d'emo intelligent.
Le groupe du New-Jersey ayant toujours mis un point d'honneur à la créativité sans jamais faire de faux pas, on ne savait trop à quoi s'attendre à l'arrivée de ce nouvel album. Waiting et Full Collapse étaient de fulgurantes oeuvres de jeunesse, War All The Time et A City By The Light Divided d'impressionnants monuments élevés à la gloire de l'emo-rock... Placer la barre plus haut étant difficilement concevable, Common Existence va probablement rester dans les mémoires comme un disque plus discret, et trônera certainement dans l'ombre de ses prédécesseurs...
Car cette fois-ci, les amateurs attendent l'effet de surprise auquel ils ont été habitués à travers les quatre aînés, et la maturité veut qu'à l'avenir le groupe se concentre davantage sur le travail d'orfèvre que celui de sniper. Et c'est bien pourquoi les impatients verront en "Rescucitation Of A Dead Man" un auto-plagiat ouvrant assez mal le bal (la structure archi-simple n'arrange rien), et les exigeants la majorité des titres des resucées sans goût de leur répertoire. On se doute qu'au bout de cinq albums, le déjà-vu d'un thème ou d'une mélodie est quasi-inévitable, mais il ne faudra pas être trop hâtif pour se prononcer. La bombe à retardement qu'est Common Existence pète à la gueule au moment où l'on s'y attend le moins : furie d'énergie, riffs en cascade, thèmes par centaines, mélodies perçantes... L'auteur de ces lignes, pourtant fin connaisseur de Thursday, en a été lui-même victime après cinq bons mois de possession et quelques écoutes blasées, et a depuis besoin d'une reconstruction facial et de soins psychiatriques sérieux (la preuve qu'il ne va pas bien : il parle de lui à la troisième personne...).
C'est avant tout le son qui contamine. Le grand soin qu'a toujours pris le groupe en studio est encore une fois transmis aux oreilles de l'auditeur par un grand plaisir, qui témoigne qu'on peut sonner lourd ou moderne sans rebuter. Les déchargent électriques des murs de guitares et la hargne des titres les plus couillus sont les fondations qui monopolisent l'attention en premier lieu, mais la production est le véritable ciment de Common Existence. Le traitement des effets ; les couleurs données aux sons ; aux instruments ; les harmonies vocales... Tout est coulé dans une écriture formidable, moins immédiate (depuis War All The Time et surtout A City...) mais précise dans l'élaboration de l'efficacité. Les intros et outros, et la multitude de calmes et de tempêtes révèlent de bien beaux moments. Les bribes de "As He Climbed The Dark Mountain" en territoire The Gathering interpellent en premier, puis certains seront atteints par la félicité de "Beyond The Visible Spectrum" ou la lenteur tragique de "Time's Arrow", avant d'être définitivement obsédés par la mélodie de "Love Has Led Us Astray" ou l'aboutissement de "You Were The Cancer"... Et au beau milieu des perles, une pépite : l'aventure psyché-pop "Circuits Of Fever" est la surprise que l'on attendait secrètement, qui confirme tout le talent dont le groupe fait preuve lorsqu'il s'acharne à élargir les frontières emo.
Plus besoin de citer une influence ou un groupe pour décrire la musique du quintet, il suffit de sortir l'analogie suivante : ‘Thursday c'est l'emo, et l'emo c'est Thursday'. C'est pompeux, mais on ne saurait faire plus proche de la réalité. Tout va donc pour le mieux chez les maîtres du genre, et on sait déjà qu'on n'aura pas à se taper les ewoks pour le sixième épisode...
Le groupe du New-Jersey ayant toujours mis un point d'honneur à la créativité sans jamais faire de faux pas, on ne savait trop à quoi s'attendre à l'arrivée de ce nouvel album. Waiting et Full Collapse étaient de fulgurantes oeuvres de jeunesse, War All The Time et A City By The Light Divided d'impressionnants monuments élevés à la gloire de l'emo-rock... Placer la barre plus haut étant difficilement concevable, Common Existence va probablement rester dans les mémoires comme un disque plus discret, et trônera certainement dans l'ombre de ses prédécesseurs...
Car cette fois-ci, les amateurs attendent l'effet de surprise auquel ils ont été habitués à travers les quatre aînés, et la maturité veut qu'à l'avenir le groupe se concentre davantage sur le travail d'orfèvre que celui de sniper. Et c'est bien pourquoi les impatients verront en "Rescucitation Of A Dead Man" un auto-plagiat ouvrant assez mal le bal (la structure archi-simple n'arrange rien), et les exigeants la majorité des titres des resucées sans goût de leur répertoire. On se doute qu'au bout de cinq albums, le déjà-vu d'un thème ou d'une mélodie est quasi-inévitable, mais il ne faudra pas être trop hâtif pour se prononcer. La bombe à retardement qu'est Common Existence pète à la gueule au moment où l'on s'y attend le moins : furie d'énergie, riffs en cascade, thèmes par centaines, mélodies perçantes... L'auteur de ces lignes, pourtant fin connaisseur de Thursday, en a été lui-même victime après cinq bons mois de possession et quelques écoutes blasées, et a depuis besoin d'une reconstruction facial et de soins psychiatriques sérieux (la preuve qu'il ne va pas bien : il parle de lui à la troisième personne...).
C'est avant tout le son qui contamine. Le grand soin qu'a toujours pris le groupe en studio est encore une fois transmis aux oreilles de l'auditeur par un grand plaisir, qui témoigne qu'on peut sonner lourd ou moderne sans rebuter. Les déchargent électriques des murs de guitares et la hargne des titres les plus couillus sont les fondations qui monopolisent l'attention en premier lieu, mais la production est le véritable ciment de Common Existence. Le traitement des effets ; les couleurs données aux sons ; aux instruments ; les harmonies vocales... Tout est coulé dans une écriture formidable, moins immédiate (depuis War All The Time et surtout A City...) mais précise dans l'élaboration de l'efficacité. Les intros et outros, et la multitude de calmes et de tempêtes révèlent de bien beaux moments. Les bribes de "As He Climbed The Dark Mountain" en territoire The Gathering interpellent en premier, puis certains seront atteints par la félicité de "Beyond The Visible Spectrum" ou la lenteur tragique de "Time's Arrow", avant d'être définitivement obsédés par la mélodie de "Love Has Led Us Astray" ou l'aboutissement de "You Were The Cancer"... Et au beau milieu des perles, une pépite : l'aventure psyché-pop "Circuits Of Fever" est la surprise que l'on attendait secrètement, qui confirme tout le talent dont le groupe fait preuve lorsqu'il s'acharne à élargir les frontières emo.
Plus besoin de citer une influence ou un groupe pour décrire la musique du quintet, il suffit de sortir l'analogie suivante : ‘Thursday c'est l'emo, et l'emo c'est Thursday'. C'est pompeux, mais on ne saurait faire plus proche de la réalité. Tout va donc pour le mieux chez les maîtres du genre, et on sait déjà qu'on n'aura pas à se taper les ewoks pour le sixième épisode...
Parfait 17/20 | par X_YoB |
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