Dj Krush
Code 4109 |
Label :
Red Ink |
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Après une floppée d'album orientés HipHop et marqués par le jazz, DJ Krush sort en 2000 un album de pur turntablism downtempo et fait le bilan des ses années fastes.
Paradoxallement, alors qu'il ne délivre quasiment aucune composition sur ce disque, DJ Krush offre avec ce long mix une de ses meilleures prestations studio.
Il y mélange, avec subtilité et finesse, tous les ingrédients de sa culture musicale.
Le rap old-school ( "Jingle Jangle" ) y côtoie le shakuhachi dans des volutes enfumés de piano bar ( "Intro" ) et, sans avoir l'air d'y toucher ( "ninja style" serais-je tenté de dire... ), il glisse un beat lourd reminiscent du TripHop et quelques scratchs lascifs ( "Back to the Essence" ).
Une fois ces bases élégamment posées, le set à proprement parler s'enfonce doucement mais sûrement, dans un sirop vénéneux de R'n B, de jazz et le contraste entre la chaleur des vocaux et la froideur des beats se fait plus berçant que frappant.
Outre la grande qualité des morceaux choisis, de DJ Cam à Beats International en passant par Eminem et Jazzanova, le nippon se montre d'une rigueur et d'une classe éblouissantes dans son mix. Tout s'y mêle avec harmonie et bon goût, et ces interventions "techniques" ne viennent jamais faire onduler de manière incongrue la surface limpide des eaux tièdes et sombres de sa musique.
Après cette intemporelle sieste sous un cerisier en fleur, DJ Krush distille, dans un crescendo lourd, ( à moins que ce ne soit un decrescendo ? ), une dose hypnotique de big beat froid et claustrophobe ( "Taiyou Ga Arukagiri-Polegnala E Pschenitza" ) et l'auditeur béat, baignant dans ce lac tiède, ne pourra que frissoner dans cette soudaine poche d'eau glacée, aussi fugace et inquiétante que les orages venant secouer l'archipel au printemps.
Après cette parenthèse enchantée, la fin du set se fait plus "technique" et résume presque le début du mix. Krush nous gratifie d'un rap de la région glaçant et interpellant par ces sonorités inhabituelles, et prodigue une orgie apaisée de scratchs et de beats morphinés, dans un final façon feu d'artifice intérieur.
Très simplement, le DJ se réconcilie ici avec l'essence profonde, les contrastes et la violence rentrée de la culture japonaise, tout en y mélant les références occidentales qui ont fait sa renommée.
Bien plus riche qu'un simple set, bien plus complexe qu'un disque de musique éléctro, bien plus fin qu'une oeuvre de strict turntablism, Code 4109 est en parfaite adéquation avec son époque, faisant la jonction entre passé et présent, tradition et avant-garde et l'on sent bien à l'écoute qu'il en est, pour une fois, de même pour l'auditeur et le DJ.
S'il n'en reste qu'un, ce serait celui-là.
Paradoxallement, alors qu'il ne délivre quasiment aucune composition sur ce disque, DJ Krush offre avec ce long mix une de ses meilleures prestations studio.
Il y mélange, avec subtilité et finesse, tous les ingrédients de sa culture musicale.
Le rap old-school ( "Jingle Jangle" ) y côtoie le shakuhachi dans des volutes enfumés de piano bar ( "Intro" ) et, sans avoir l'air d'y toucher ( "ninja style" serais-je tenté de dire... ), il glisse un beat lourd reminiscent du TripHop et quelques scratchs lascifs ( "Back to the Essence" ).
Une fois ces bases élégamment posées, le set à proprement parler s'enfonce doucement mais sûrement, dans un sirop vénéneux de R'n B, de jazz et le contraste entre la chaleur des vocaux et la froideur des beats se fait plus berçant que frappant.
Outre la grande qualité des morceaux choisis, de DJ Cam à Beats International en passant par Eminem et Jazzanova, le nippon se montre d'une rigueur et d'une classe éblouissantes dans son mix. Tout s'y mêle avec harmonie et bon goût, et ces interventions "techniques" ne viennent jamais faire onduler de manière incongrue la surface limpide des eaux tièdes et sombres de sa musique.
Après cette intemporelle sieste sous un cerisier en fleur, DJ Krush distille, dans un crescendo lourd, ( à moins que ce ne soit un decrescendo ? ), une dose hypnotique de big beat froid et claustrophobe ( "Taiyou Ga Arukagiri-Polegnala E Pschenitza" ) et l'auditeur béat, baignant dans ce lac tiède, ne pourra que frissoner dans cette soudaine poche d'eau glacée, aussi fugace et inquiétante que les orages venant secouer l'archipel au printemps.
Après cette parenthèse enchantée, la fin du set se fait plus "technique" et résume presque le début du mix. Krush nous gratifie d'un rap de la région glaçant et interpellant par ces sonorités inhabituelles, et prodigue une orgie apaisée de scratchs et de beats morphinés, dans un final façon feu d'artifice intérieur.
Très simplement, le DJ se réconcilie ici avec l'essence profonde, les contrastes et la violence rentrée de la culture japonaise, tout en y mélant les références occidentales qui ont fait sa renommée.
Bien plus riche qu'un simple set, bien plus complexe qu'un disque de musique éléctro, bien plus fin qu'une oeuvre de strict turntablism, Code 4109 est en parfaite adéquation avec son époque, faisant la jonction entre passé et présent, tradition et avant-garde et l'on sent bien à l'écoute qu'il en est, pour une fois, de même pour l'auditeur et le DJ.
S'il n'en reste qu'un, ce serait celui-là.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Gérard Cousin |
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