Shack

Des popeux amoureux de jazz, c'est rare de nos jours. ...The Corner of Miles & Gil. Oui, les génies ont généralement bon goût. Cinquième album des Liverpuldiens les plus fascinants depuis vous savez qui (si si cherchez bien). Et sur le label de Noel Gallagher en plus (un jour, il faudra tout lui pardonner).
Noel Gallagher... sans doute très heureux celui-là, fier aussi. Fier comme un pape élu au premier tour de sa BA fondamentale. Grâce à lui que le monde (enfin une partie, une toute petite partie du monde) peut s'extasier de nouveau sur les prouesses enchanteresses des frères Head. Ces magiciens de la complainte qui gâtent leur mécène d'un chef-d'œuvre. Oui, chef-d'œuvre, tuons le suspense. Encore un. Ça commence à faire beaucoup.
Celui-là est, encore plus que les autres, richesse de Crésus avec ses cordes, ses cuivres, ses flutes qui se chamaillent le beau rôle d'enluminure, enluminure de palais, pour de papillonnantes mélodies subtiles, bourgeonnantes de refrains piquant comme l'abeille. K.O dès le premier round, dès ce "Tie Me Down" virevoltant avec candeur et plénitude. Bienvenue au pays des rêves où l'écoute bis repetita devient absolue nécessité.
Un périple de près d'une heure (mais qu'est-ce qu'on aimerait que ça dure plus longtemps), d'une unité dispersée dans les époques, de l'acide 67 ("Black And White") jusqu'aux tréfonds mystiques ("Find A Place"), vous arrachant frissons, larmes, airs béats. Définitivement, il y a Shack et les autres.