Psapp
The Camel's Back |
Label :
Domino |
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J'ai toujours adoré ce nom : Psapp. Le bruit d'un bouchon qui est projeté dans les airs, le sifflement des portes d'un bus qui s'arrête pour un nouvel arrêt insolite en compagnie de Carim Clasmann et Galia Durant ou encore toute onomatopée dont on pourrait se servir pour décrire les bruitages que dénichent le couple. Or la première chose qui frappe sur The Camel's Back, c'est qu'il reflète beaucoup moins leur côté Schweppes qui les a toujours laissé en marge. Et si l'on entend encore des capsules qui dégringolent par terre et font des ronds ("Somewhere There Is A Record Of Our Actions"), des pièces de monnaie que l'on cherche dans une poche pour les balancer finalement dans un verre (le splendide instrumental "Marshrat") ou d'autres sons de la vie courantes qui prêtent à sourire de les croiser à jouer les instruments maison, on constate sans tarder que le duo a eu envie de changer un peu d'air. Et on le comprend. Cela faisait si longtemps qu'ils étaient enfermés dans leur bicoque à tester tout ce qu'ils trouvaient pour faire leurs deux premiers disques qu'ils en avaient presque oublié qu'il existait des moyens moins farfelus de composer. Qu'il n'y avait pas que le clavier comment instrument sympa et qu'une guitare était tout aussi appréciable branchée et sans qu'elle soit utilisée comme élément de percussions. Ainsi si certains délayent leur registre d'électro, Psapp fait le contraire en ajoutant à leur cliquetis et leurs bruissements une couche pop diffuse et continue sur le dessus. Les mélodies que l'on retient proviennent dorénavant du combo entre la guitare funk et le sax free jazz sur "I Want That", la fanfare centraméricaine de "Part Like Waves" et son pizzicato de violon, le reste des arrangements dont ils ont le secret demeurant en arrière comme traitement de fond. Les deux artistes se sont assagis, ont mûri, grandi et leurs chansons par la même occasion. Du coup, le résultat est beaucoup plus carré, plus équilibré ce qui tend à modérer l'imagination de deux illuminés. Ils entament à peine leur adolescence et de ce fait n'ont plus la même insouciance. Leur crédulité est passée du sentiment que tout est possible, féerique, à celui qu'ils font les réels bons choix, ce qui n'est parfois pas le cas. La facilité se retrouve ainsi à quelques tournants notamment "The Monster Song" et "Fix It" simplets. Elle n'est pas déplaisante mais donne la sensation d'avoir perdu un peu notre d'âme d'enfant alors que ce sont eux même qui nous ont donné l'espoir de la reconquérir en dépit de nos âges avancés. Il réside néanmoins toujours ce léger fond de bossa très doux (carrément mambo sur "Parker" !) et gracieux qui nous laisse penser qu'ils s'en sortent très bien sans fioriture éclectique et même s'ils ne valent pas les airs didactiques de leurs débuts nous font nous sentir à la maison. Quelques poules échappées de "Fix It" viendront se plaindre de ne pas être davantage présentes avant que le duo expulse leurs restes de bruits de ressorts et de pendules pendant les cinquante secondes de "Homicide". Ce sera tout. Psapp a été rattrapé par son époque et a cédé encore un peu aux tendances du moment. Un pas de plus vers le mondes des adultes qui n'a tellement rien d'excitant. Oh non...
Correct 12/20 | par TiComo La Fuera |
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