Tunng
This Is... Tunng : Mother's Daughter And Other Songs |
Label :
Static Caravan |
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Un premier album placé sous la signe d'une mélancolie hivernale, parfaite bande son de vieux films de famille en super 8... Les guitares acoustiques sont limpides, dessinant des arpèges engourdis dans une pure tradition folk 70's baba-cool. On a d'ailleurs souvent comparé Tunng à Simon & Garfunkel... Je pense aussi à des vieux vinyles de mes parents, usés par le temps, qui faisaient renaître les musique folkloriques du nord de l'Europe (la guitare de Steve Waring, Malicorne...). Mais Tunng, pour le moment composé seulement de Mike Lindsay et Sam Genders, possède la grande intelligence de ne pas s'enfermer dans la citation passéiste. Ce premier album est en fait un très beau disque de folktronica, qui plaira sans doute également aux amateurs de Four Tet ou de Psapp, combinant une écriture folk classique et contemplative (arpèges de guitares complexes et limpides, ponctuations éparses de piano) à des petits sons electros balbutiants, agrémentés de samples déglingués. La voix grave et chaleureuse de Sam Genders vient essayer de cimenter ces éléments épars, antagonistes en apparence, mais apportant finalement une (trop?) grande unité au disque.
L'album peut, comme chez moi, ne pas faire d'effet instantanément. Les mélodies semblent inoffensives, se dévoilant avec prudence et humilité, comme si tout souci d'efficacité avec voulu être gommé. Parfois réduites à une mélopée répétitive ("People Folk"), elles ne pas sont l'élément qui va impressionner d'entrée chez Tunng. Ce qui touche dans l'album, c'est de toute évidence cette sincérité artisanale, sa fantaisie propre à l'art du recyclage, et son humble mélancolie un peu crasseuse. L'ordinateur est un simple outil qui permet de combiner des éléments composites, il est ici loin d'être au centre de la composition de ces folk-songs lunaires et intimistes. J'ai la sensation que le mariage folk / programmations peut être encore amélioré, mon impression étant d'écouter des sonorités diverses cherchant à s'accorder, d'écouter l'instant figé d'un processus de création pas encore épanoui. A défaut d'être présent sur tout le disque, l'équilibre sonore est largement atteint sur la merveilleuse "Tale From Black", et dans l'ensemble le côté bancal de ces folk-songs pseudo-modernistes est séduisant. Oui, ici, c'est tout de même la folk-song qui domine... Bien que l'excellent instrumental barré qu'est "Kinky Vans" prouve un instant le contraire. Au passage, je me réjouis encore de cet ovni de sons de guitare sèches zinzins coupées à la serpe, alternés par un renversant thème bucolique joué au violon, qui vient faire penser définitivement que Tunng ne se sert pas d'un ordinateur, mais de ciseaux rouillés et d'une vieille colle. Parmi ses vertus, le disque fait l'effet d'un bon feu de bois auprès duquel on se réchauffe, on parle des heures en buvant du thé, tandis qu'au dehors la nuit tombe sur la rude grisaille campagnarde.
Enregistré en fait à la ville, à Londres, dans une cave aménagée en studio juste en dessous d'une friperie, Mother's Daughter And Other Songs est le premier disque d'un duo pétri d'humanité et d'imagination, qui verra arriver quatre nouveaux membres et composera de chouettes albums en forme de bric à brac plus joyeux, des albums toujours très attachants.
L'album peut, comme chez moi, ne pas faire d'effet instantanément. Les mélodies semblent inoffensives, se dévoilant avec prudence et humilité, comme si tout souci d'efficacité avec voulu être gommé. Parfois réduites à une mélopée répétitive ("People Folk"), elles ne pas sont l'élément qui va impressionner d'entrée chez Tunng. Ce qui touche dans l'album, c'est de toute évidence cette sincérité artisanale, sa fantaisie propre à l'art du recyclage, et son humble mélancolie un peu crasseuse. L'ordinateur est un simple outil qui permet de combiner des éléments composites, il est ici loin d'être au centre de la composition de ces folk-songs lunaires et intimistes. J'ai la sensation que le mariage folk / programmations peut être encore amélioré, mon impression étant d'écouter des sonorités diverses cherchant à s'accorder, d'écouter l'instant figé d'un processus de création pas encore épanoui. A défaut d'être présent sur tout le disque, l'équilibre sonore est largement atteint sur la merveilleuse "Tale From Black", et dans l'ensemble le côté bancal de ces folk-songs pseudo-modernistes est séduisant. Oui, ici, c'est tout de même la folk-song qui domine... Bien que l'excellent instrumental barré qu'est "Kinky Vans" prouve un instant le contraire. Au passage, je me réjouis encore de cet ovni de sons de guitare sèches zinzins coupées à la serpe, alternés par un renversant thème bucolique joué au violon, qui vient faire penser définitivement que Tunng ne se sert pas d'un ordinateur, mais de ciseaux rouillés et d'une vieille colle. Parmi ses vertus, le disque fait l'effet d'un bon feu de bois auprès duquel on se réchauffe, on parle des heures en buvant du thé, tandis qu'au dehors la nuit tombe sur la rude grisaille campagnarde.
Enregistré en fait à la ville, à Londres, dans une cave aménagée en studio juste en dessous d'une friperie, Mother's Daughter And Other Songs est le premier disque d'un duo pétri d'humanité et d'imagination, qui verra arriver quatre nouveaux membres et composera de chouettes albums en forme de bric à brac plus joyeux, des albums toujours très attachants.
Bon 15/20 | par Sam lowry |
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