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Cet album est un bonheur à partager seul. Un rêve écru d'entrelacs de voix, l'une un peu plus aiguë que l'autre; entrelacs formant dentelle. Des voix blanches, à l'image des slips de la voisine qui sèchent au soleil.
Les morceaux ressemblent à ces feuillets de lumière que ce même soleil dispose dans votre chambre vers 15 heures, en été, et à travers lesquelles se promènet des millions de poussières feignasses, qui montent et qui descendent, puis remontent pour redescendre.
On entend des arpèges, le plus souvent joués sur les plus grosses cordes d'une guitare sèche; pas de tristes accords éculés, ou plutôt si: mais décomposés en mélodies qui s'entremêlent. Une valse au piano, étrangement titrée "Versailles". Des phrases énigmatiques : "Did i forget/ that i said to you/ why i did that?" (en guise d'introduction). Une boîte à rhytme, minimaliste, fait des choses comme "pof" ou "toc". Voire "clic".
Des chansons pop? Oui. Sans génie? Peut-être...mais malicieuses et pince-sans-rire, qui brillent longtemps, comme les aiguilles d'un vieux réveille-matin après que la lumière est éteinte.
Bref, un album couleur de baie vitrée, précis et aéré, riche en trouvailles. Qui resiste à l'usure du temps et...euh...aussi à celle de l'espace... J'abuse?