Fink
Fresh Produce |
Label :
Ninja Tune |
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Là où Ninja Tune créait la surprise en 2006 en produisant un artiste folk, il fallait voir en réalité une collaboration déjà bien entamée d'une dizaine d'année. Une entente qui à l'origine s'est amorcée par le béguin du label pour l'électronica de Finian Greenhall au sein d'un projet avec Lee John (Hefner). S'ensuivent une signature, deux EP d'échauffement et puis ce premier album. Fresh Produce remonte donc à l'aube de la carrière de Fink et de deux choses l'une. Soit on découvre l'anglais avec ce qui correspond à ses débuts - ce qui semble être la voie logique – et la réaction première est que le label londonien a encore eu du flair. Soit l'immersion respecte une chronologie inversée suite à l'écoute de Biscuits For Breakfast histoire d'admirer la reconversion et là encore le résultat est surprenant. Le Bristolien propose sur près d'une heure un electro dub fin et fugace qui ingère jungle breaks elliptiques, échos abyssaux crissant de clavier, scratches diffus, touches de trip hop et zeste de hip hop. Des compositions pas forcément en marge des courants actuels mais dont les structures sont estimables dans un de ces processus de DIY où quelques bricolages peuvent apporter une vraie valeur ajoutée voire un certain cachet. Outre cette ambiance down tempo, il n'est donc pas rare de côtoyer des dialogues de film parfaitement sélectionnés ("Break N Enter") pour introduire les différents formats que Greenhall a choisi de développer. Ces insertions créent par la même occasion un parallèle entre ce goût des vieux films et du rétro, et l'avancement technologique que demande l'electronica - tout en sachant que ce dernier est plus ou moins un travail de recyclage et de rapiéçage. Une boucle est bouclée dans ce monde où tout n'est que loops et samples. La finalité de ce disque est quant à elle d'atteindre un degré d'apesanteur et de relaxation toujours plus important quitte à se laisser dériver paisiblement au gré des eaux ("Good Day For Hippos") ou carrément d'entamer une plongée dans des profondeurs aquatiques inouïes ("Fink Vs DJ Alicat"). Invitation accentuée par ses nappes nuageuses dérobées insistantes qui est un régal sur "Bristol Switch" et sa trompette malicieuse. Enfin on remarque également que bien que l'on ait affaire à une œuvre des plus électroniques éloignées de tout ce qui sera l'acoustique futur de Fink, on perçoit pourtant déjà un certain attachement à une guitare jazz ronde ("It Seemed I Collected Something, Pt.II" sublime). Le détail est minime et ne laissait nullement présager de virage de l'anglais. Cependant on apprécie le clin d'œil lorsque l'on a abordé sa discographie dans le désordre, ce qui est mon cas. Bref encore bluffé.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
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