Camper Van Beethoven

Deux pour le prix d'un. Dès 86, Camper Van Beethoven luttait contre la baisse du pouvoir d'achat. II & III. 19 morceaux. Plus de 40 minutes de musique. De vrais progressites ces gens-là.
Et faut pas croire, c'est pas juste de la blague, y a vraiment deux entités, deux faces du groupe californien sur ce second jet. Le II, les 10 première chansons, c'est le Camper Van Beethoveen avec des favoris, de grosses moustaches, des bottes et un chapeau. Le Camper Van Beethoven folkleux, presque bouseux, qui valse cafardé une dernière fois ("Sad Lovers' Waltz") avant de partir en guerre de sécession ("No Files On Us"). C'est The Band chauffé par l'alcool qui s'acoquine avec une roulotte bohémienne ("No Krugerrands for David") ou reprend, et de quelle façon, du Sonic Youth ("I Love Her All Time").
La suite, le III, là par contre c'est du Camper Van Beethoven rockeux jusqu'à la moelle, psyché sur l'épiderme. Des chansons souvent aussi exceptionnelles que leur titres. "ZZ-Top Goes To Egypt" par exemple, ça peut paraître étonnant, mais ça résume excellement bien l'idée. Un voyage totalement réussi.
Toujours le cul entre deux chaises, Camper Van Beethoven, une nouvelle fois, faisait bien de ne pas choisir.