My Own Private Alaska
My Own Private Alaska |
Label :
Autoproduit |
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My Own Private Alaska (ou MOPA) est un groupe de Screamo créé à Toulouse en 2007. Si le nom est hautement énigmatique, mais non dénué d'une certaine poésie, le mystère entourant l'identité des trois protagonistes est tout aussi opaque. Ajoutons à cela la configuration pour le moins originale de cette formation et nous tenons alors avec ce premier album éponyme (qui est d'ailleurs une démo d'excellente qualité) un objet digne de notre attention.
Composé de Y (batterie), T (piano) et M au chant (officiant également chez Psykup, autre groupe toulousain de Metal expérimental), le trio propose une mixture Core plutôt inédite dans un genre où les grosses guitares sont souvent de rigueur. Construit autour de six titres relativement longs allant de 4 :44 ("Island") à 8 :07 ("Die For Me"), "My Own Private Alaska" est une oxymore où se côtoient les ambiances musicales d'un piano-bar et des vocaux hurlés, typiques du mouvement Screamo. Sur le papier, cela peut en laisser plus d'un sceptique, mais à l'écoute, le constat est là : Ça le fait !
Au niveau des influences, je dirai que MOPA lorgne du côté de The Dresden Dolls pour l'aspect musical (la section batterie-piano est assez référentielle), bien que les structures soient plus complexes. En effet, si le jeu de Y n'égale pas celui de Brian Viglione, les harmonies mises en place par T sont beaucoup plus fouillées, se rapprochant davantage de la musique classique (Chopin), au sens le plus noble du terme. Cette filiation est particulièrement marquée sur "First Steps", le morceau instrumental qui clôture l'album. La grande mélancolie qui se dégage des compositions est contrebalancée par la voix de M, dont le timbre est proche du chanteur de Ephel Duath. Toujours hurlés, ils justifient l'étiquette Screamo qui colle au groupe (l'intro a capella de "Kill Me Twice", les dissonances de "I Am An Island"), mais cette appellation reste trop réductrice pour le groupe qui explore d'autres territoires sonores. MOPA se permet même le temps d'un "Ego Zero" de proposer un des plus beaux titres de l'année passée, axé sur une mélodie au piano très accrocheuse, où la rage vocale de M vous remue les tripes comme rarement un hurleur a pu le faire.
La question reste de savoir quel public pourrait être séduit par ce style : Les fans pur jus de Screamo et de Brutal-Core risquent de trouver le piano un peu mièvre, même si MOPA n'est pas le premier groupe à se servir d'un clavier pour étoffer ses morceaux. Il n'en reste pas moins qu'il est ici utilisé en tant que pièce maîtresse et que T en joue selon les règles de l'art. De même, les amateurs de Cabaret-Rock seront sans doute rebutés par l'agression constante de vocaux certes mélodiques (les lignes de chant sont cohérentes, bien écrites et s'harmonisent parfaitement à la musique) mais probablement peu supportables pour des oreilles non aguerries. Reste ceux qui, écoutant de tout, ne sont rebutés par rien et qui sauront reconnaître à My Own Private Alaska un talent indéniable, un goût marqué pour la prise de risque et la capacité de ciseler des mélodies immédiatement mémorisables, le tout sans artifices. Pour ma part, j'adhère totalement et achète de ce pas une parcelle de terre dans leur univers glacé.
Composé de Y (batterie), T (piano) et M au chant (officiant également chez Psykup, autre groupe toulousain de Metal expérimental), le trio propose une mixture Core plutôt inédite dans un genre où les grosses guitares sont souvent de rigueur. Construit autour de six titres relativement longs allant de 4 :44 ("Island") à 8 :07 ("Die For Me"), "My Own Private Alaska" est une oxymore où se côtoient les ambiances musicales d'un piano-bar et des vocaux hurlés, typiques du mouvement Screamo. Sur le papier, cela peut en laisser plus d'un sceptique, mais à l'écoute, le constat est là : Ça le fait !
Au niveau des influences, je dirai que MOPA lorgne du côté de The Dresden Dolls pour l'aspect musical (la section batterie-piano est assez référentielle), bien que les structures soient plus complexes. En effet, si le jeu de Y n'égale pas celui de Brian Viglione, les harmonies mises en place par T sont beaucoup plus fouillées, se rapprochant davantage de la musique classique (Chopin), au sens le plus noble du terme. Cette filiation est particulièrement marquée sur "First Steps", le morceau instrumental qui clôture l'album. La grande mélancolie qui se dégage des compositions est contrebalancée par la voix de M, dont le timbre est proche du chanteur de Ephel Duath. Toujours hurlés, ils justifient l'étiquette Screamo qui colle au groupe (l'intro a capella de "Kill Me Twice", les dissonances de "I Am An Island"), mais cette appellation reste trop réductrice pour le groupe qui explore d'autres territoires sonores. MOPA se permet même le temps d'un "Ego Zero" de proposer un des plus beaux titres de l'année passée, axé sur une mélodie au piano très accrocheuse, où la rage vocale de M vous remue les tripes comme rarement un hurleur a pu le faire.
La question reste de savoir quel public pourrait être séduit par ce style : Les fans pur jus de Screamo et de Brutal-Core risquent de trouver le piano un peu mièvre, même si MOPA n'est pas le premier groupe à se servir d'un clavier pour étoffer ses morceaux. Il n'en reste pas moins qu'il est ici utilisé en tant que pièce maîtresse et que T en joue selon les règles de l'art. De même, les amateurs de Cabaret-Rock seront sans doute rebutés par l'agression constante de vocaux certes mélodiques (les lignes de chant sont cohérentes, bien écrites et s'harmonisent parfaitement à la musique) mais probablement peu supportables pour des oreilles non aguerries. Reste ceux qui, écoutant de tout, ne sont rebutés par rien et qui sauront reconnaître à My Own Private Alaska un talent indéniable, un goût marqué pour la prise de risque et la capacité de ciseler des mélodies immédiatement mémorisables, le tout sans artifices. Pour ma part, j'adhère totalement et achète de ce pas une parcelle de terre dans leur univers glacé.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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