Pig Destroyer
Terrifyer |
Label :
Relapse |
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Pig Destroyer, groupe de chez Relapse... Je l'ai longtemps vu dans les bacs, ce Terrifyer, sans jamais trop oser l'acheter. Je me disais qu'avec seulement 21 titres au compteur, l'album ne dépasserait pas le quart d'heure, éthique Grind oblige... Et pourtant, en ce jour béni de solde où je découvre ce CD honteusement bradé à 2 misérables euros, je me dis "au diable l'avarice !" et passe à la caisse devant une vendeuse médusée par le nom hautement évocateur de ce groupe. Sans doute s'imaginait-elle déjà vivre une folle nuit d'amour dans une poubelle de boucherie... Mais c'est une autre histoire.
Pig Destroyer est le groupe fondé par Scott Hull, guitariste de Agoraphobic Nosebleed. Lorsque l'on a cela à l'esprit au moment où l'on s'apprête à appuyer sur "play" (et que l'on a au préalable découvert que l'album faisait une honnête demi-heure), on est tout de même un peu tendu à l'idée de ce que l'on va bien pouvoir entendre. D'autant que le sticker qui orne la pochette précise que Pig Destroyer fait partie des grands espoirs de la scène Metal américaine, est dans le Top Ten des groupes qui réduiront la terre en cendre, est (selon Alternative Press) un des 25 groupes les plus importants du Metal et qu'enfin, Terrifyier est recommandé aux fans de Slayer, Pantera, Agoraphobic Nosebleed, Melvins et Napalm Death. Bref, pas le genre de skeud qui risque de tourner au prochain anniversaire de votre petit cousin.
Je me dis malgré tout qu'autant d'éloges doivent cacher quelque chose... Trop de groupes aux critiques dithyrambiques se sont révélés être des pétards mouillés. Et pourtant... Dire que Pig Destroyer, c'est du brutal, est un euphémisme. Ce trio dépourvu de bassiste (batterie – guitares – voix) repousse le Grind dans ses ultimes retranchements et vous balance en pleine tronche un bout de barbaque sanguinolente. L'agression est constante, les morceaux se succèdent à une telle vitesse qu'on a rapidement l'impression qu'il n'y en a en fait qu'un seul et, surtout, cette violence vous tétanise... Pig Destroyer vous violente, vous malmène, vous torture, vous terrifie... Leur recette pour vous réduire en bouillie ? Blast beat supersoniques et parfaitement inhumains + vocaux hard-core hurlés et si frénétiques qu'ils feraient passer le chanteur de Nostromo pour un crooner + un jeu de guitare aussi tranchant qu'un scalpel, précis, technique et capable de pondre des riffs entraînants et parfaitement mémorisables ("Song of Filth" ; "Torture Ballad") en dépit du fait qu'ils soient joués à la vitesse de la lumière. Plus qu'un tour de force, un coup de Maître...
Terryfier n'est pas uniquement bestial. Les musiciens manient le contraste et, plutôt que proposer trente minutes de marteau-piqueur, ils utilisent également avec brio le marteau-pilon. C'est-à-dire qu'au milieu de cette tourmente Grind, quelques influences Stoner pointent le bout du groin. Du coup, les relatifs et très occasionnels ralentissements de rythme démultiplient la vitesse et la barbarie de l'ensemble. Si j'osais une comparaison, je dirais que ce Terrifyier est le Reign In Blood de ce début de siècle. En 21 titres (dont une intro), Pig Destroyer s'impose comme le groupe Grind incontournable, fabuleusement nocif et résolument toxique. Et en dépit des séquelles laissées par cet album (surdité, hémorragies internes, appels surtaxés à "sos amitié"), vous en voulez encore plus. On prend vite goût à se faire tabasser avec une telle maestria. C'est à ce moment que l'on remercie Relapse qui a eu le raffinement de rééditer cet album avec un CD bonus : une piste DVD Audio d'une quarantaine de minutes nommée "Natasha".
Ce morceau se veut beaucoup plus expérimental que l'album proprement dit. Le groupe y exprime pleinement son goût pour la lourdeur du Stoner et du Doom, n'hésitant pas à faire tourner en boucle des riffs aussi pesants que du Neurosis époque Times Of Grace. L'ambiance générale reste cauchemardesque grâce à l'ajout de divers bruitages (ponts atmosphériques, arpèges bucoliques et autres grésillements d'amplis martyrisés), mais le tout est si bien construit que l'on peut véritablement parler ici de Grind Progressif, aussi étrange que puisse sembler le rapprochement entre ces deux genres. Les vocaux sont également plus variés, tantôt hurlés, tantôt chuchotés, et s'adaptent en permanence aux climats développés. Ces mecs font peur...
Ce double album est parfait de bout en bout. Pig Destroyer compose une des musiques les plus intenses qu'il m'ait été donné d'entendre avec un savoir faire de Grand Maître ès Grind et il me semble presque inconcevable que seulement trois types parviennent à de tels sommets de cruauté auditive, sans aucun artifice. L'absence de basse ne se fait absolument pas ressentir, c'est d'ailleurs un parti pris du groupe, et je me demande vraiment qui, à l'heure actuelle, peut rivaliser avec ces monstres. Le pari de sortir un double album aussi anti-commercial en cette époque de récession était osé. Relapse l'a fait...
Pig Destroyer est le groupe fondé par Scott Hull, guitariste de Agoraphobic Nosebleed. Lorsque l'on a cela à l'esprit au moment où l'on s'apprête à appuyer sur "play" (et que l'on a au préalable découvert que l'album faisait une honnête demi-heure), on est tout de même un peu tendu à l'idée de ce que l'on va bien pouvoir entendre. D'autant que le sticker qui orne la pochette précise que Pig Destroyer fait partie des grands espoirs de la scène Metal américaine, est dans le Top Ten des groupes qui réduiront la terre en cendre, est (selon Alternative Press) un des 25 groupes les plus importants du Metal et qu'enfin, Terrifyier est recommandé aux fans de Slayer, Pantera, Agoraphobic Nosebleed, Melvins et Napalm Death. Bref, pas le genre de skeud qui risque de tourner au prochain anniversaire de votre petit cousin.
Je me dis malgré tout qu'autant d'éloges doivent cacher quelque chose... Trop de groupes aux critiques dithyrambiques se sont révélés être des pétards mouillés. Et pourtant... Dire que Pig Destroyer, c'est du brutal, est un euphémisme. Ce trio dépourvu de bassiste (batterie – guitares – voix) repousse le Grind dans ses ultimes retranchements et vous balance en pleine tronche un bout de barbaque sanguinolente. L'agression est constante, les morceaux se succèdent à une telle vitesse qu'on a rapidement l'impression qu'il n'y en a en fait qu'un seul et, surtout, cette violence vous tétanise... Pig Destroyer vous violente, vous malmène, vous torture, vous terrifie... Leur recette pour vous réduire en bouillie ? Blast beat supersoniques et parfaitement inhumains + vocaux hard-core hurlés et si frénétiques qu'ils feraient passer le chanteur de Nostromo pour un crooner + un jeu de guitare aussi tranchant qu'un scalpel, précis, technique et capable de pondre des riffs entraînants et parfaitement mémorisables ("Song of Filth" ; "Torture Ballad") en dépit du fait qu'ils soient joués à la vitesse de la lumière. Plus qu'un tour de force, un coup de Maître...
Terryfier n'est pas uniquement bestial. Les musiciens manient le contraste et, plutôt que proposer trente minutes de marteau-piqueur, ils utilisent également avec brio le marteau-pilon. C'est-à-dire qu'au milieu de cette tourmente Grind, quelques influences Stoner pointent le bout du groin. Du coup, les relatifs et très occasionnels ralentissements de rythme démultiplient la vitesse et la barbarie de l'ensemble. Si j'osais une comparaison, je dirais que ce Terrifyier est le Reign In Blood de ce début de siècle. En 21 titres (dont une intro), Pig Destroyer s'impose comme le groupe Grind incontournable, fabuleusement nocif et résolument toxique. Et en dépit des séquelles laissées par cet album (surdité, hémorragies internes, appels surtaxés à "sos amitié"), vous en voulez encore plus. On prend vite goût à se faire tabasser avec une telle maestria. C'est à ce moment que l'on remercie Relapse qui a eu le raffinement de rééditer cet album avec un CD bonus : une piste DVD Audio d'une quarantaine de minutes nommée "Natasha".
Ce morceau se veut beaucoup plus expérimental que l'album proprement dit. Le groupe y exprime pleinement son goût pour la lourdeur du Stoner et du Doom, n'hésitant pas à faire tourner en boucle des riffs aussi pesants que du Neurosis époque Times Of Grace. L'ambiance générale reste cauchemardesque grâce à l'ajout de divers bruitages (ponts atmosphériques, arpèges bucoliques et autres grésillements d'amplis martyrisés), mais le tout est si bien construit que l'on peut véritablement parler ici de Grind Progressif, aussi étrange que puisse sembler le rapprochement entre ces deux genres. Les vocaux sont également plus variés, tantôt hurlés, tantôt chuchotés, et s'adaptent en permanence aux climats développés. Ces mecs font peur...
Ce double album est parfait de bout en bout. Pig Destroyer compose une des musiques les plus intenses qu'il m'ait été donné d'entendre avec un savoir faire de Grand Maître ès Grind et il me semble presque inconcevable que seulement trois types parviennent à de tels sommets de cruauté auditive, sans aucun artifice. L'absence de basse ne se fait absolument pas ressentir, c'est d'ailleurs un parti pris du groupe, et je me demande vraiment qui, à l'heure actuelle, peut rivaliser avec ces monstres. Le pari de sortir un double album aussi anti-commercial en cette époque de récession était osé. Relapse l'a fait...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Arno Vice |
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