Thrones
Day Late, Dollar Short |
Label :
Southern Lord |
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Non, Joe Preston n'a aucun lien de parenté avec Billy... Et pourtant, au vu des carrières des deux zigues, on en viendrait presque à se demander si une bonne fée ne s'est pas penchée sur ce patronyme...
Hommes de l'ombre géniaux officiant, l'un comme l'autre, pour des cadors dont l'histoire retiendra surtout Sam Cooke, les Beatles, les Stones et Sly & The Family Stone -pour Billy- et les Melvins, Sunn O))) et Earth -pour Joe-, leurs carrières solo sont aussi oubliées que leurs collaborations prestigieuses.
Loin de la soul et du gospel qu'a exploré l'immense organiste, Joe délimite son terrain de chasse aux recoins accidentés du Doom, du Sludge, de l'Electronica et de la musique de films telle que pratiquée par Nino Rota et Ennio Morricone.
Le bassiste armé d'une boîte à rythmes, d'un Moog et d'un vocoder, s'enferme lorsqu'il en a le temps dans son studio pour y enregistrer ce qui lui passe par la tête: Stoner sous amphèt' ("Simon Legree"), hard rock balourd à la Kiss ("Dracle"), instrumentaux où l'on croise John Cage ("Piano Handjob" qui porte bien son nom) et un Brian Eno d'opérette ("Epicus Doomitus Bumpitus"), sans compter les hommages à Khanate ("Duckling") et aux racines punk rock du barbu, mi-ogre mi-nounours...
Le rendu du patchwork peut, de prime abord, paraitre déroutant, d'autant que Day Late, Dollar Short est une compilation de nombreux travaux enregistrés entre 1994 et 2001... Mais le décalage semble être le fil rouge de l'album : le simili falsetto d'"Obolus" vient se poser comme une rose sur une ligne de basse saturée, chaloupante, languissante, ordurière... L'humour, omniprésent, côtoie la lourdeur la plus implacable (d'où ce "Quick one", rigolo en diable), puis laisse place à des plages de respirations intenses ("Walk") étranges et dépaysantes.
L'ensemble ne souffre pas d'hétérogénéité malgré tout et possède bien assez d'agréments pour rester hautement recommandable. Joe Preston fait preuve tout du long d'un véritable talent pour la mélodie, tellement surprenant, qu'il laisse à penser qu'il est peut-être bien, finalement, le véritable géniteur de ce "With Teeth" d'anthologie, dont lui et Buzz Osbourne des Melvins se disputèrent la paternité.
Noir, caustique, touchant, "Day Late, Dollar Short" est tout cela à la fois, c'est l'aperçu compacté et étiqueté, de l'œuvre d'un solitaire sympathique, marchant à l'envie et au plaisir.
Hommes de l'ombre géniaux officiant, l'un comme l'autre, pour des cadors dont l'histoire retiendra surtout Sam Cooke, les Beatles, les Stones et Sly & The Family Stone -pour Billy- et les Melvins, Sunn O))) et Earth -pour Joe-, leurs carrières solo sont aussi oubliées que leurs collaborations prestigieuses.
Loin de la soul et du gospel qu'a exploré l'immense organiste, Joe délimite son terrain de chasse aux recoins accidentés du Doom, du Sludge, de l'Electronica et de la musique de films telle que pratiquée par Nino Rota et Ennio Morricone.
Le bassiste armé d'une boîte à rythmes, d'un Moog et d'un vocoder, s'enferme lorsqu'il en a le temps dans son studio pour y enregistrer ce qui lui passe par la tête: Stoner sous amphèt' ("Simon Legree"), hard rock balourd à la Kiss ("Dracle"), instrumentaux où l'on croise John Cage ("Piano Handjob" qui porte bien son nom) et un Brian Eno d'opérette ("Epicus Doomitus Bumpitus"), sans compter les hommages à Khanate ("Duckling") et aux racines punk rock du barbu, mi-ogre mi-nounours...
Le rendu du patchwork peut, de prime abord, paraitre déroutant, d'autant que Day Late, Dollar Short est une compilation de nombreux travaux enregistrés entre 1994 et 2001... Mais le décalage semble être le fil rouge de l'album : le simili falsetto d'"Obolus" vient se poser comme une rose sur une ligne de basse saturée, chaloupante, languissante, ordurière... L'humour, omniprésent, côtoie la lourdeur la plus implacable (d'où ce "Quick one", rigolo en diable), puis laisse place à des plages de respirations intenses ("Walk") étranges et dépaysantes.
L'ensemble ne souffre pas d'hétérogénéité malgré tout et possède bien assez d'agréments pour rester hautement recommandable. Joe Preston fait preuve tout du long d'un véritable talent pour la mélodie, tellement surprenant, qu'il laisse à penser qu'il est peut-être bien, finalement, le véritable géniteur de ce "With Teeth" d'anthologie, dont lui et Buzz Osbourne des Melvins se disputèrent la paternité.
Noir, caustique, touchant, "Day Late, Dollar Short" est tout cela à la fois, c'est l'aperçu compacté et étiqueté, de l'œuvre d'un solitaire sympathique, marchant à l'envie et au plaisir.
Très bon 16/20 | par Judas |
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