Plants And Animals

Ah les indispensables réunions dans la forêt, perdues en pleine nature, où toute une truffée bigarrée de personnalités se côtoient. Les Beatles, Devendra Banhart sont passés par là mais qui mieux que Plants And Animals pouvaient représenter cette confrérie des sous bois, amoureux de la nature. Le décor pour leur nom farfelu et l'invraisemblable diversité humaine pour l'éclectisme de leur pop gonflée comme un ballon de baudruche. Néanmoins qui dit polyvalent dit également jeu dangereux et possibilité d'agacer l'auditeur nécessitant des repères valables et une homogénéité globale. Mais cela est sans compter sur le talent de ces canadiens d'imposer leur énergie et leur dynamiste (qui sont deux choses différentes) dans la myriade de petits contes qui peuplent Parc Avenue. A cela s'ajoute une exigence mélodique réelle, qui même planquée derrière une musique collégiale animée ("Mercy") esquive les écueils inévitables. Warren Spicer et ses camarades prennent plaisir à célébrer "Bye Bye Bye" en messe solennelle puis sortir un "Good Friend" carré mais sincère, jouer façon America avec le son 70's qui va avec ("Sea Shanty") et terminer par un post pop caraïbéen rappelant Panda Bear ("Guru"). La performance est parfaite, instinctive et directe, les transitions bien foutues, bref la balade sur cette avenue immense traversée par plein de ruelles vivantes orthogonales donne du baume au cœur. Après avoir signé Patrick Watson, Secret City a trouvé son nouvel étalon qui a aussi de la suite dans les idées et fait partie de cette nouvelle génération touche à tout. Un groupe qui honore les grandes figures d'hier tout en leur donnant le privilège de les entourer de nouveaux courants biseautés par leurs soins. Voilà à quoi ressemblait l'ordre du jour de cette confrérie, peut-être courant mais terriblement efficace.