Revolting Cocks
Linger Ficken' Good... And Other Barnyard Oddities |
Label :
Devotion |
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Le phénomène est classique dans le monde de l'Industriel, chaque nouvelle idée, chaque nouveau concept, entraîne la formation d'un nouveau groupe avec un ou plusieurs albums à la clé en fonction de la qualité de la sus-dite idée. Ministry n'échappe évidemment pas à cette règle (nous retrouvons ses membres dans Lard, Pig et 1000 homo DJ's, soit la face visible de l'iceberg) et Al Jourgensen décide donc de fonder Revolting Cocks avec son compère Paul Baker pour évacuer des penchants un peu trop dance qui ne trouvent pas leur place au Ministère. Comme souvent dans ce genre de projet, la porte du studio est grande ouverte à tous les potes de passage dans le quartier et chacun y va de son apparition, en vrac et pour les plus connus : Luc Van Acker, Chris Connelly, Mike Scaccia, Louis Svitek ou encore l'apôtre du L.S.D. Timothy Leary. La présence de ce dernier pourrait d'ailleurs suffire pour faire de cet enregistrement un truc culte mais, les noms ne faisant pas tout, parlons plutôt musique.
Autant être honnête, les fans actuels d'Electro, d'E.B.M., d'Indus ou plus simplement de Ministry pourraient être surpris, voire déçus, par cet album. D'abord parce qu'il a 15 ans et que la production et les sons utilisés ont vieilli (même si cela ne veut rien dire, j'écoute encore The Land Of Rape And Honey qui date de 1988), ensuite parce que nous sommes très loin du mur sonore érigé par Ministry. Ici, pas de beats rageurs et de riffs monolithiques, la plupart des morceaux se construisent autour d'une ligne de basse sobre sur laquelle viennent se greffer différents instruments en fonction des invités du moment. Ce n'est pas du Lard (ni du cochon, je sais que vous y pensiez), chaque projet a une véritable raison d'être et ne se confond pas avec un autre. "Creep" me rappelle du bon vieux Front 242, "Mr Lucky" et "Butcher Flower's Woman" sont sans doute les titres les plus ministériels de l'album (boîte à rythme lancinante en avant et guitares saccadées) mais en dépit de ces élogieuses références, Revolting Cocks développe une véritable identité tout au long des dix titres de ce Linger... Le tempo est plutôt lent et les thèmes au sein d'un morceau peu nombreux, si bien que les compositions (6 ou 7 minutes en moyenne) acquièrent un aspect répétitif et hypnotique sans être pourtant ennuyeuses. L'excellent "The Rockabye" (7 : 19) ou encore le titre éponyme (9 : 12) sont là pour nous rappeler que les compositeurs en présence savent construire des ambiances fortes et prenantes sans surenchères, sans effet de manche, et cette authenticité fait aujourd'hui beaucoup de bien.
Mais une question cruciale subsiste pour ce projet calibré dancefloor : Comment bouger sur du Revolting Cocks et est-ce encore possible ? Si vos amis sont ascendants zombies avec un penchant pour le "old school", qu'ils aiment l'alcool frelaté et ont assez d'humour pour remuer leurs membres gangrenés sur une reprise de "Do You Think I'm Sexy ?" de Rod Stewart, alors c'est gagné. Vous serez avec cet album le centre de toutes les attentions et on louera votre bon goût et votre propension à dénicher des perles de l'underground. En revanche, si vos camarades d'un soir sont un peu snob, n'écoutent rien qui ne soit estampillé "Inrocks" et qui a plus de six mois, alors vous risquez bien de faire un bide retentissant et de ne plus jamais être invité nulle part. Punissez-les une dernière fois en leur infligeant "Dirt" et renvoyez-les s'extasier devant les poseurs pour calendrier, ici c'est 100% vintage !
Autant être honnête, les fans actuels d'Electro, d'E.B.M., d'Indus ou plus simplement de Ministry pourraient être surpris, voire déçus, par cet album. D'abord parce qu'il a 15 ans et que la production et les sons utilisés ont vieilli (même si cela ne veut rien dire, j'écoute encore The Land Of Rape And Honey qui date de 1988), ensuite parce que nous sommes très loin du mur sonore érigé par Ministry. Ici, pas de beats rageurs et de riffs monolithiques, la plupart des morceaux se construisent autour d'une ligne de basse sobre sur laquelle viennent se greffer différents instruments en fonction des invités du moment. Ce n'est pas du Lard (ni du cochon, je sais que vous y pensiez), chaque projet a une véritable raison d'être et ne se confond pas avec un autre. "Creep" me rappelle du bon vieux Front 242, "Mr Lucky" et "Butcher Flower's Woman" sont sans doute les titres les plus ministériels de l'album (boîte à rythme lancinante en avant et guitares saccadées) mais en dépit de ces élogieuses références, Revolting Cocks développe une véritable identité tout au long des dix titres de ce Linger... Le tempo est plutôt lent et les thèmes au sein d'un morceau peu nombreux, si bien que les compositions (6 ou 7 minutes en moyenne) acquièrent un aspect répétitif et hypnotique sans être pourtant ennuyeuses. L'excellent "The Rockabye" (7 : 19) ou encore le titre éponyme (9 : 12) sont là pour nous rappeler que les compositeurs en présence savent construire des ambiances fortes et prenantes sans surenchères, sans effet de manche, et cette authenticité fait aujourd'hui beaucoup de bien.
Mais une question cruciale subsiste pour ce projet calibré dancefloor : Comment bouger sur du Revolting Cocks et est-ce encore possible ? Si vos amis sont ascendants zombies avec un penchant pour le "old school", qu'ils aiment l'alcool frelaté et ont assez d'humour pour remuer leurs membres gangrenés sur une reprise de "Do You Think I'm Sexy ?" de Rod Stewart, alors c'est gagné. Vous serez avec cet album le centre de toutes les attentions et on louera votre bon goût et votre propension à dénicher des perles de l'underground. En revanche, si vos camarades d'un soir sont un peu snob, n'écoutent rien qui ne soit estampillé "Inrocks" et qui a plus de six mois, alors vous risquez bien de faire un bide retentissant et de ne plus jamais être invité nulle part. Punissez-les une dernière fois en leur infligeant "Dirt" et renvoyez-les s'extasier devant les poseurs pour calendrier, ici c'est 100% vintage !
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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