The High Llamas

Sean O'Hagan et Marcus Haldaway sont les deux gardiens modernes du temple wilsonien. Depuis Microdisney et Santa Barbara, ils n'ont de cesse de perpétrer la beauté harmonique du Dieu Brian. Certains pensent bêtement à du simple plagiat, de la pâle copie mais la volonté des High Llamas outrepasse véritablement cette idée péremptoire.

Plus qu'un hommage, plus qu'une admiration, on sent que Sean O'Hagan s'est imprégné totalement de l'oeuvre des Beach Boys, essentiellement de 1966 (Pet Sounds) à 1973 (Holland) soit la période des "symphonies de poche" de Brian Wilson, donc des plus magnifiques chansons pop de l'histoire!
"Hawaii" synthétise l'ensemble des recherches wilsoniennes du sieur O'Hagan. La dissection de chaque harmonie a révélé des trésors insoupçonnés, une complexité musicale unique ainsi qu'une splendeur éclatante.
L'album des High Llamas tente au gré des morceaux de retranscrire les différents procédés créatifs de Wilson: Les arrangements de cordes, de cuivres, les choeurs élégiaques et la richesse harmonique des compositions.

Faut-il être trop modeste ou d'une arrogance sans borne pour oser défier Dieu? Prométhée, Atlas ont essayé, à tort, mais Sean O'Hagan, lui, en est revenu! Avec Hawaii, il a réalisé son chef-d'oeuvre, assouvi le fantasme d'une multitude de musiciens.
De part cet exploit il doit être considéré comme un grand songwriter, un grand compositeur pop moderne et non plus comme un Icare qui s'est brûlé les ailes pour être aller trop loin.
Les compositions personnelles, délicates, complexes, laissent également apparaître les spectres de Francis Lai, d'Ennio Morricone et de Francois de Roubaix.

Un disque somme, total, exceptionnel, d'une grande richesse mais aussi une sorte de déclaration d'Amour à l'oeuvre sublime de Brian Wilson et donc à la musique même.