Genghis Tron
Board Up The House |
Label :
Relapse |
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Le monde du métal extrême est bien trop étriqué. Tel est le point de départ vraisemblable d'une musique aussi atypique que celle de Genghis Tron. Si il est évident qu'une telle production ne peut plaire aux allergiques du genre, il semble tout aussi vrai qu'apprécier cet album à sa juste valeur demande aussi une certaine ouverture d'esprit.
A l'image de sa pochette, Board Up The House se veut coloré. Pas comme une aquarelle, évidemment, mais plutôt comme le plus disparate des Kandinsky : on recense aussi bien l'influence du grindcore, de l'electronica, du métal moderne ou encore des musiques progressives, souvent au sein d'un même morceau. De même qu'on passe facilement d'un chant planant à un hurlement des plus brutaux...
Et toute vigueur qu'elle donne au groupe, la diversité ne serait qu'un vulgaire apparat sans la capacité du groupe à structure ses morceaux: loin de la loi du chaos omniprésente dans les musique extrêmes, Genghis Tron 'écrit' des chansons. Il suffit pour s'en assurer d'écouter le long trip que constitue "I Won't Come Back Alive", entre plongée apnéique à la Autechre et final jouissivement outrancier.
Pour profiter pleinement de la musique du trio, il convient aussi de préciser qu'une légère appétence pour le kitsch assumé est requise: synthés et guitares épiques -parfois- étant de la partie. Tout comme un certain attrait pour la folie du mathcore.
Genghis Trion s'inscrit au final dans la lignée des groupes qui cherchent à ouvrir des portes, à faire tomber les barrières trop codifiées du metal : Faith No More, System Of A Down et The Dillinger Escape Plan en tête...
A l'image de sa pochette, Board Up The House se veut coloré. Pas comme une aquarelle, évidemment, mais plutôt comme le plus disparate des Kandinsky : on recense aussi bien l'influence du grindcore, de l'electronica, du métal moderne ou encore des musiques progressives, souvent au sein d'un même morceau. De même qu'on passe facilement d'un chant planant à un hurlement des plus brutaux...
Et toute vigueur qu'elle donne au groupe, la diversité ne serait qu'un vulgaire apparat sans la capacité du groupe à structure ses morceaux: loin de la loi du chaos omniprésente dans les musique extrêmes, Genghis Tron 'écrit' des chansons. Il suffit pour s'en assurer d'écouter le long trip que constitue "I Won't Come Back Alive", entre plongée apnéique à la Autechre et final jouissivement outrancier.
Pour profiter pleinement de la musique du trio, il convient aussi de préciser qu'une légère appétence pour le kitsch assumé est requise: synthés et guitares épiques -parfois- étant de la partie. Tout comme un certain attrait pour la folie du mathcore.
Genghis Trion s'inscrit au final dans la lignée des groupes qui cherchent à ouvrir des portes, à faire tomber les barrières trop codifiées du metal : Faith No More, System Of A Down et The Dillinger Escape Plan en tête...
Très bon 16/20 | par Drazorback |
Posté le 22 novembre 2010 à 22 h 32 |
Ça commence fort. Un ensemble strident et suraigu de synthétiseurs (peut être piqués à John Carpenter, qui ne s'en sert plus depuis quelques années) nous livrent des arpèges en contrepoint, et çà fait peur. Cette peur coupable, pardonnez moi la comparaison, qu'on peut parfois ressentir à l'approche d'un grand huit invraisemblable dans lequel on n'a pas envie de monter. Et paf, on s'en doutait bien, on s'en prend plein la gueule : une déferlante ultrarapide de riffs de guitare minimalistes et de hurlements, rehaussés par un fond synthétique bien grinçant et des rythmes contrariés. Ca vrombit, ça secoue, ça surprend... Et pourtant rien ne dépasse, tout est parfaitement balisé. Ce que l'on est en droit d'attendre de montagnes russes. La comparaison a beau être triviale, elle se tient.
Je m'explique. Le groupe ne manque pas d'habileté, au contraire. Il s'en faut de beaucoup pour manier avec bonheur autant d'influences : on emprunte autant au grindcore le plus opiniâtre qu'à la musique de Vangelis ("Recursion" n'aurait pas juré sur la bande son de Blade Runner), sans oublier de piller au passage les terres de Devin Townsend, autre fameux agité du bocal (je pense notamment à "Things Don't Look Good", dont l'ouverture sonne très "Strapping Young Lad"). Aussi, il faut reconnaître au groupe un certain talent pour les thèmes (toutes proportions gardées). Qu'un morceau aussi brutal et complexe que "City On A Hill" par exemple, soit suffisamment bien composé pour rester en tête à la première écoute n'est pas une mince prouesse. Seulement, si le tout est fort bien mené, appuyé par une production au cordeau, en revanche il ne propose rien de révolutionnaire. Car le principe du patchwork, fût-il exécuté au mieux, ne suffit évidemment pas à faire un chef d'œuvre. Et ce ne sont pas ces titres à la vague prétention ambiante et expérimentale ; ce n'est pas "Ergot", parfaite ending credits music pour film de série B, ni "Relief", morceau de clôture qui évoque lointainement le groupe Converge dans ses moments les plus planants, qui nous duperont. De ce séjour dans la maison barricadé on sort certes à bout de souffle, mais parfaitement indemne. N'en déplaise à ses talentueux auteurs, cet album est à la musique dont il s'inspire ce que sa pochette est à la peinture de Jackson Pollock : une version plus pop, chatoyante, inoffensive.
Je m'explique. Le groupe ne manque pas d'habileté, au contraire. Il s'en faut de beaucoup pour manier avec bonheur autant d'influences : on emprunte autant au grindcore le plus opiniâtre qu'à la musique de Vangelis ("Recursion" n'aurait pas juré sur la bande son de Blade Runner), sans oublier de piller au passage les terres de Devin Townsend, autre fameux agité du bocal (je pense notamment à "Things Don't Look Good", dont l'ouverture sonne très "Strapping Young Lad"). Aussi, il faut reconnaître au groupe un certain talent pour les thèmes (toutes proportions gardées). Qu'un morceau aussi brutal et complexe que "City On A Hill" par exemple, soit suffisamment bien composé pour rester en tête à la première écoute n'est pas une mince prouesse. Seulement, si le tout est fort bien mené, appuyé par une production au cordeau, en revanche il ne propose rien de révolutionnaire. Car le principe du patchwork, fût-il exécuté au mieux, ne suffit évidemment pas à faire un chef d'œuvre. Et ce ne sont pas ces titres à la vague prétention ambiante et expérimentale ; ce n'est pas "Ergot", parfaite ending credits music pour film de série B, ni "Relief", morceau de clôture qui évoque lointainement le groupe Converge dans ses moments les plus planants, qui nous duperont. De ce séjour dans la maison barricadé on sort certes à bout de souffle, mais parfaitement indemne. N'en déplaise à ses talentueux auteurs, cet album est à la musique dont il s'inspire ce que sa pochette est à la peinture de Jackson Pollock : une version plus pop, chatoyante, inoffensive.
Sympa 14/20
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