Efterklang

Efterklang revient avec un nouveau court LP. Encore une forêt. Encore des couleurs et de la gaieté. Et encore ces arbres dépourvus de feuilles et de lumière... Cette fois c'est même pire. Pas un n'a survécu. Leurs branches ont été sectionnées, leur chair transpercée. Le ciel quant à lui présente un trou béant qui aspire la luminosité de ce paysage magnifique qui laisse pourtant espérer des jours meilleurs. Espoir de retrouver le beau temps après la tempête, que la Terre guérisse de ses blessures meurtrières après la guerre, que l'adversité de chacun s'immobilise le temps d'une éclaircie. Message universel, courant, trop souvent laissé pour mort face à la bêtise humaine, mais que certains s'obstinent à véhiculer à l'instar de ces danois. Under Giant Trees est la preuve qu'ils n'ont pas dit leur dernier mot et qu'ils ne le feront jamais. En seulement cinq titres ils immortalisent cette espèce de réunion secrète qui se révèle être une véritable hymne à la vie. Et ce même derrière un dépouillement le plus complet durant "Hands Playing Butterfly" absolument remarquable où n'ont subsisté qu'un violon et un piano. Le cœur battant le quintet insufflent leur ressentiment mais également leur espérance dans une musique mystique et sereine qui s'ouvre tel un havre de paix. L'équilibre est total et rassurant. Les notes portées aux nues par la trompette sont toujours autant bouleversantes et admirables ("Falling Horses"). Celles d'électro tombent à point nommé et constituent les souvenirs névralgiques à garder en mémoire mais que l'on doit éponger. Pendant ce temps ces apôtres éphémères se prêtent à des chants en chœur ("Towards The Bare Hill") qui transparaissent comme la voix unique de cette confrérie de la providence. La lumière réapparaît alors comme par enchantement. Elle est resplendissante. Ah si seulement il était aussi facile de se racheter une conscience...